Quelle belle carrière que celle de Jakob SAMUEL. D’abord animateur au sein de JEKYLL AND HYDE, puis GO avec les POODLES, en passant par quelques piges MIDNIGHT SUN, TREASURE LAND ou KRYPTONITE, le chanteur suédois s‘est construit une belle œuvre au fil des années, et travaille d’arrache-pied depuis plus de vingt-cinq ans pour gagner la confiance des fans d’un Hard-Rock souple et mélodique. En 2012, il nous avait même gratifiés d’un album solo, PastPresent, qui révélait un visage plus intime, et neuf ans plus tard, le revoici en solitaire pour un nouveau chapitre de sa vie, distribué au Japon via Avalon. Pas de surprise, c’est bien du Jakob SAMUEL pur jus, soit du POODLES presque dans le texte, et ces onze nouveaux morceaux (dont un bonus-track pour le marché nippon, qui est toujours plus gourmant que les autres) sentent le propre, le frais, les dents blanches bien lavées, et la joie de vivre dans un pays qui domine le marché depuis de longues années.
CoExist pourrait de fait ressembler à un album de Joey Tempest, à l’époque où le chanteur d’EUROPE laissait son inspiration dériver le long des cordes de sa guitare acoustique, mais ici, tout est électrique, même lorsque l’ambiance se tamise façon lampe de chevet ou bougie de diner romantique. En choisissant évidemment de respecter sa nature, le chanteur blond nous livre donc la prestation qu’on attendait de lui, une prestation sincère mais modérée, faisant la part belle aux refrains fédérateurs et aux couplets très fluides.
En optant pour une concision extrêmement resserrée, l’artiste a fait le bon choix. Les morceaux sont brefs, au format Pop, mais tous animés d’une énergie Rock typiquement scandinave, pas excessive pour deux sous, mais suffisamment musclée pour convaincre les mordus de Hard radiophonique tirant sur une Pop agile. Habile, mais varié. C’est de cette façon que le nouveau répertoire de Jakob pourrait être qualifié, spécialement en encaissant le premier choc frontal de « Every Minute Every Hour ». Genre d’hymne à la POODLES repris par les D.A.D., ce premier morceau place les débats sur le terrain du Rock sans prétention, harmonieux, aux chœurs fournis, et à l’atmosphère collégiale. Les riffs se déchainent dans une tempête de plaisir, le chant de Jakob, malin et coulé permet d’accumuler les mots sans avoir la bouche pâteuse, et immédiatement, on se sent entraîné dans ce ballet comme dans l’œil d’un cyclone.
Et alors que « Stand By You » s’éloigne de Chrissie Hynde pour se rapprocher d’un Heavy à la suédoise, piochant une fois encore dans le passif du groupe principal de Jakob pour rester près de ses convictions, « One Last Time » calme le jeu, joue celui d’un AOR acoustique soft mais persuasif, et on réalise alors l’éventail des possibilités du chanteur qui n’hésite pas à passer en revue toutes les composantes de ses influences. En trois morceaux, Jakob SAMUEL tape dans le mille, et évite les poncifs les plus éculés tout en jouant avec les images les plus fortes du Rock mélodique à la suédoise. Auberge suédoise aux portes toujours ouvertes pour les voyageurs de passage, CoExist mérite son titre à bien des niveaux, et se rapproche même d’une version plus synthétique et moins emphatique de EUROPE, comme si Joey et les siens avaient réussi à trouver le compromis entre leur fascination pour DEEP PURPLE et leurs racines suédoises mélodiques. « Hey Brother » valide d’ailleurs assez facilement cette comparaison avec sa rythmique lourde et syncopée, et ses lignes de chat plus sombres.
Mais pour autant, tout est-il bon sur ce second jet en solo ? La réponse crève rapidement les tympans, et par l’affirmative. Le chanteur se connaît suffisamment bien depuis près de trois décennies pour éviter toute sortie de route, même s’il ne rechigne pas à accélérer de temps à autres (« Fast Lane »). On pourra éventuellement lui reprocher de rester dans sa zone de confort, mais à partir du moment où un artiste a trouvé le créneau qui lui convient, autant apprécier son travail bien fait. Alors, on alterne, on monte dans les tours, on s’arrête sur le bord de la route pour admirer le couchant, on vocalise dru puis on croone sentimental, on aborde les ballades comme un style noble avant de lâcher un burner qui laisse des traces sur la route, et parfois, on mélange les deux écoles de conduite pour se montrer sensible, mais pas fragile pour autant (« End of Days »).
Sans prétention, autre en tout cas que procurer un plaisir sincère, ce CoExist profite de sa légèreté pour oser des choses plus culottées, comme ce funky « Blame It On Love » qui provoque une rencontre entre George Michael et LOVE/HATE. La fin de l’album, toujours aussi variée et équilibrée alterne les segments aux couleurs pastels, mais qui parfois acceptent des teintes plus sombres, sans jamais se départir de cette envie de séduire (« Ghost »). L’album officiel se termine même par une dernière montée en puissance, via le hit terrassant « Home », nostalgique et amer à souhait, qui évoque à merveille le mal du pays.
Le bonus japonais n’est pas anecdotique, puisqu’il présente une seconde fin dansante et Heavy, et offre à l’album un supplément de temps non négligeable. Cette escapade en solo de Jakob SAMUEL, au parfum POODLES mais à l’envie personnelle est donc un bon moment à partager entre amis amateurs de mélodies, mais aussi de musique à la suédoise, efficace, dansante et foncièrement Pop-Rock dans le fond de l’idée et de l’air à siffler.
Titres de l’album:
01. Every Minute Every Hour
02. Stand By You
03. One Last Time
04. Hey Brother
05. Fast Lane
06. End of Days
07. Blame It On Love
08. Freak
09. Ghost
10. Home
11. This Too Shall Pass [Bonus Track]
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