Je vais abandonner l’espace d’un instant mon style si ampoulé et mon mépris du lecteur pour vous proposer une chronique lambda, telle que vous pouvez en trouver sur n’importe quel webzine. Parlons donc simplement du premier album des américains de BACKLASH, dans un registre Heavy Thrash qui ne laisse aucune place à l’erreur. On le sait, le genre nécessite un riffing solide et un chant stable, et les déviations trop mélodiques ont tendance à embourber les groupes dans la niaiserie, ce qui n’est pas le cas ici grâce à l’inventivité d’une paire de guitariste killer.
Fondé en 2014, mais n’ayant sorti sa première démo qu’en 2018, ce quatuor de Coal City dans l’Illinois (Tyler Smith - basse, Vaughan Reed - guitare, Ryan Sorensen - guitare/chant et Shawn M. Johnson - batterie, depuis 2018) offre donc à l’amateur de Heavy corsé de quoi headbanguer comme un damné. Solide comme le Rock, ce premier album fait montre de qualités indéniables dans la composition pour se concentrer sur les aspects les plus efficaces du genre, comme le démontre « Sleight of Hand », le long morceau d’ouverture à l’intro énigmatique. Bonne production, avec une batterie matte et des guitares incisives, ce premier titre prouve que les américains ont foi en leur jeu et qu’ils sont prêts à prendre leur destin en main.
La force de ce Colossus se trouve dans un équilibre parfait entre les composantes, mais aussi dans la stabilité instrumentale de ses individualités. Avec un bassiste refusant de se laisser reléguer au simple rang de doublure de guitare pour coller à la grosse caisse, et un chanteur faisant preuve de nuances dans l’interprétation, BACKLASH démontre que le Heavy Thrash racé et pointu à encore de beaux jours devant lui, sans forcément se reposer sur les recettes des aînés de METAL CHURCH, ANNIHILATOR ou ICED EARTH. Assez proche parfois d’un MACHINE HEAD talentueux, en version plus soft, BACKLASH est donc une sacrée révélation, qui pourrait parfois passer pour un fils illégitime du JUDAS PRIEST de l’époque Tim Owens (« God of Destruction »). Evidemment, l’influence conjointe de METALLICA et EXODUS se fait sentir à intervalles réguliers, mais plus que du plagiat, veuillez y voir un passage obligé pour soigner une première intervention.
En quarante-six minutes, le quatuor propose donc des chansons qui en sont vraiment, arrangées de façon à ne pas sonner de manière trop uniforme, le duo Tyler Smith/Shawn M. Johnson s’adaptant vraiment parfaitement aux riffs touffus lâchés par les meneurs Ryan Sorensen/Vaughan Reed. Passés maîtres dans l’art des titres musclés aux harmonies prenantes, les américains nous rappellent parfois la magie des CHANNEL ZERO, qu’ils agrémentent d’un peu de malice Core (« Desperado », hymne absolu à la redondance écrasante).
Le répertoire est donc aussi varié que sauvage, mais dominé par un soin particulier apporté aux thèmes. Chaque chapitre a droit à son atmosphère particulière, qu’elle soit Heavy et étouffante (« Owed Nothing »), légèrement acoustique et évolutive (« Last Chance » qu’on aurait bien aimé entendre sur le dernier HEATHEN), ou plus franche et saccadée (« Over the Top »). Aucun des neuf morceaux ne montre de signe d’affaiblissement, et l’énergie déployée par les musiciens est énorme. Jusqu’à la fin de l’album, les américains maintiennent la pression, en profitant systématiquement de riffs vraiment percutants, et si le tout sonne encore un peu classique dans le fond, la forme est impeccable, et le résultat immédiat : les tignasses s’envolent, et l’air-guitar s’impose. Les fans de Heavy/Thrash seront donc comblés par ce premier album au-dessus de tout soupçon, qui se termine dans une débauche de violence et une double grosse caisse à la Gene Hoglan période DARK ANGEL (« Lenity », lancé sur un rythme à la Darkness Descend, avant de revenir vers un mid tempo plus posé).
De l’excellent travail donc, et un Colossus qui n’a pas les pieds d’argile, et qui écrase tout de son poids méchamment Heavy. Et j’espère n’avoir froissé personne avec cette chronique qui aurait pu être pondue par un bot à la culture aussi limitée que le vocabulaire. Le cas échéant, je postulerai chez Gonzaï pour ne pas offusquer la « grande famille du Metal ».
Titres de l’album:
01. Sleight of Hand
02. Call of the Void
03. God of Destruction
04. Desperado
05. Owed Nothing
06. Last Chance
07. Over the Top
08. Lost Liberty
09. Lenity
Le chanteur a des intonations a la Intruder pas mal pour un premier album.
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