Salve de sorties Frontiers pour août, et nous commençons la dégustation de la cuvée par un projet un peu particulier, fomenté par un percussionniste bien connu de la scène Hard mélodique mondiale. Mirka Rantanen (KING COMPANY), batteur créatif, souhaitait depuis de nombreuses années enregistrer un premier album en solitaire, mais rejetait la formule usuelle de ce genre d’exercice. Il expliquait d’ailleurs sa vision des choses de façon très explicite :
« Je pensais à un album solo depuis longtemps, mais je ne voulais pas d’un album solo traditionnel. Pour la simple raison que beaucoup de gens considèrent les albums en solo comme un moyen pour les musiciens de faire montre de leur incroyable dextérité. Je voulais me concentrer sur les chansons, sans avoir besoin de leur imposer un solo de batterie. Je voulais aussi travailler avec des collègues avec qui j’ai joué pendant des années, ainsi que quelques chanteurs que j’admire »
Ainsi naquit donc le projet CIRCUS OF ROCK, qui sur le papier est en effet un beau cirque, au chapiteau géant, et aux nombreux artistes venus présenter leur numéro. En parcourant la liste des musiciens impliqués dans la représentation, on est aussitôt pris d’un vertige, les meilleurs sont là, et ont tout donné pour faire de ce spectacle un show incroyable et haut en couleurs, et avec pas moins de quatorze morceaux pour une heure de show, personne n’est volé sur le prix de l’entrée. Come One Come All confirme donc de son titre que toutes les invitations lancées à participation ont été honorées, et tous sont là, sur la piste, le costume brillant et la posture grandiose. En monsieur loyal rythmique, Mirka assure le beat mais ne se contente pas de ça, offrant à ses musiciens et chanteurs de vraies chansons à la finlandaise pour mettre le public à l’aise, et se mettre à la hauteur de son concept. On retrouve donc dans les coulisses des gens comme Jarkko Ahola, Rick Altzi (MASTERPLAN), Kimmo Blom (LEVERAGE), Johnny Gioeli (HARDLINE), Marco Hietala (ex-NIGHTWISH), Erik Kraemer (SIMULACRUM), Mark Quee, Antti Railio, Pasi Rantanen (THUNDERSTONE), Elize Ryd (AMARANTHE), Tommi “Tuple” Salmela, Riku Turunen et Danny Vaughn (TYKETTO), soit quelque part un joli lien tendu entre le passé et le présent, et un who’s who relativement impressionnant. Mais qui dit participants fameux ne garantit pas une œuvre fumeuse, et il convient de se laisser aller en totale immersion pour savoir si le concept est aussi pertinent que sa structure n’est impressionnante.
Mirka Rantanen s’est méchamment fait plaisir, c’est un fait mais il l’a fait avec classe et générosité. Comme il le soulignait avec fermeté, pas question d’un album de démonstration pour flatter les egos, mais bien d’un album collectif au partage centripète, redistribuant la joie au lieu de ramasser les lauriers. De fait, CIRCUS OF ROCK en ramassera quelques-uns, mais eu égard à sa qualité et à son honnêteté de propos, qui se confirment dès les premières notes de l’album. Fidèle à une recette de grandiloquence mélodique nordique, Mirka a composé des hymnes qu’on retrouve dans la discographie du nord depuis plus d’une décennie, avec des chansons fédératrices aux refrains chatoyants, et aux couplets séduisants. Doté d’une production énorme qui renforce l’idée de spectacle grand échelle pour les oreilles, Come One Come All joue avec les genres, les humeurs, les ambiances, pour proposer aux oreilles une sorte d’histoire fantasmée de la scène musicale finlandaise des années 2000.
Come One Come All ouvre donc un éventail de genres assez large, passant du shuffle sensuel au Hard Rock saignant et harmonique, sans oublier les balades sentimentales, les inserts up tempo burnés, en gros, tout ce qui constitue le bestiaire du Hard moderne vu par les musiciens du froid qui aiment se réchauffer auprès d’un refrain chaleureux. Et si « The Beat » donne le ton, avec sa batterie tonitruante d’entrée et son énergie à la STRATOVARIUS, si « Desperate Cry » arrondit les angles avec ses claviers à la DEEP PURPLE et ses envies mélodiques seventies, on se rend rapidement compte que la diversité a été l’un des critères principaux pour donner vie à ce beau et gros bébé.
Il faut dire qu’une heure de jeu ne se meuble pas de tubes calibrés mais similaires, et qu’il fallait à Mirka faire preuve d’imagination pour garder la nôtre en éveil. Alors, il a sinué entre les sentiments pour trouver la bonne optique, a utilisé avec beaucoup d’intelligence les talents de ses confrères chanteurs quand il le fallait, et a permis à Elize Ryd de faire prévue d’une belle sensibilité sur le magnifique « In Times Of Despair » qui s’éloigne avec beaucoup de pertinence du répertoire un peu trop populaire d’AMARANTHE.
On appréciera aussi le mid tempo confié à notre prince national Marc Quee, qui se retrouve en bonne compagnie et prouve qu’il n’a rien à envier aux cadors internationaux sur le convaincant « No Reason », la souplesse lyrique de « Edge Of Love » dominée par le coffre puissant de Rick Altzi, les syncopes roublardes du moderne et jumpy « Set Me Free », et plus généralement, la diversité d’un album qui n’a pourtant pas perdu sa cohésion en route.
Mirka Rantanen a donc réussi à signer un album solo très personnel mais collectif, ce qui n’était pas une tâche aisée, et nous présente un travail de groupe tout à fait convaincant, qui a de quoi offrir des heures de plaisir. On excusera évidemment quelques titres un peu poncif sur les bords aux arrangements un peu communs, puisque quatre-vingt pour cent du projet passent aisément la barre de la production actuelle, en termes de création nordique. Un critère pourtant exigeant, mais Mirka connaît son job, et n’a pas fait semblant de laisser de l’espace à ses comparses : il leur a offert un beau boulevard.
Titres de l’album:
01. The Beat (Feat. Riku Turunen)
02. Desperate Cry (Feat. Johnny Gioeli)
03. Sheriff Of Ghost Town (Feat. Marco Hietala)
04. Never (Feat. Kimmo Blom)
05. In Times Of Despair (Feat. Elize Ryd)
06. Crossroads (Feat. Pasi Rantanen)
07. Caught In The Middle (Feat. Danny Vaughn)
08. Plywood Covered Windows And Crappy Shoes (Antti Railio)
09. Edge Of Love (Feat. Rick Altzi)
10. Set Me Free (Feat. Jarkko Ahola)
11. Everafter (Feat. Tommi “Tuple” Salmela)
12. No Reason (Feat Marc Quee)
13. Tears Of The Clown (Feat. Erik Kraemer)
14. Burning (Bonus Track Digital)
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