Une matinée placée sous le signe du Death Metal, avec cette fois-ci un détour par les couloirs de l’histoire en abordant le cas d’une des références les plus célébrées de Suède. On le sait, le pays a inventé plusieurs extensions du genre à lui seul, débutant par les exactions gelées d’ENTOMBED/NIHILIST avant de prendre un virage plus accessible et mélodique dans les nineties. Et c’est justement auprès d’un groupe né à la fin de cette décennie que j’ai puisé mon inspiration pour cette chronique, accordant de nouveau ma confiance à PAGANIZER, qui depuis 1998 n’a jamais démenti sa passion pour le genre. Avec onze longue-durée au compteur, le groupe de Gamleby fait partie des plus prolifiques du genre, et depuis Deadbanger en 1999, chacune de leurs sorties a été accueillie avec le même enthousiasme, comme le prouvent les pourcentages obtenus sur The Metal Archives. Leur dernier long datant de l’année dernière (The Tower of the Morbid), il était étonnant de les retrouver si tôt encore armés d’une inspiration intarissable, mais leur retour n’a rien d’inédit ou d’étonnant. Compiled Ammunition comme son nom l’indique n’est pas un nouveau LP, mais bien une énième compilation proposée par le label espagnol Metal Bastard Enterprises, et la huitième du combo si j’en crois sa pléthorique discographie. Les fans hardcore seront évidemment (partiellement, voir plus bas) déçus de cette nouvelle qui ne leur offrira (presque) rien d’inédit, et les néophytes se diront sans doute que les suédois sont en passe de détrôner les SCORPIONS dans l’exercice du résumé de carrière. Avant d’avoir analysé le tracklisting de ce nouveau sampler, l’addict ne saura dire s’il propose quelque chose de neuf par rapport aux sept tomes précédents, mais pour découvrir la philosophie des suédois, Compiled Ammunition reste une porte d’entrée acceptable, d’une durée plus que raisonnable qui donnera peut-être envie à certains de se pencher de plus près sur ce groupe sympathique.
Douze morceaux donc, qui tranchent dans le vif, et qui proposent un survol partiel et particulier du long parcours du quatuor (Rogga Johansson - guitare/chant, Kjetil Lynghaug - guitare, Matte Fiebig - batterie et Martin Klasen - basse). Même face au caractère de « recyclage » de l’opération, il est toujours agréable de retrouver l’hyperactif Rogga Johansson dans ses œuvres les plus fécondes, et sa voix gutturale dynamise toujours ce Death de tradition purement suédois qui nous replonge dans les premières années de la scène. Je renouvelle donc mon enthousiasme formulé lors de la précédente chronique de The Tower of the Morbid, et me réjouis de retrouver le héros morbide suédois en pleine possession de ses moyens. Certes, les accros ne seront pas surpris, mais une synthèse de la méthode inusable du perfide guitariste/chanteur est toujours bonne à prendre, spécialement lorsqu’elle commence par un tonitruant « Soldier of No Fortune ». Précisons quand même que cette compilation ne se contente pas de piocher dans les albums antérieurs de la formation, mais propose des titres rares et inédits de PAGANIZER, ce qui ajouter évidemment à la valeur de cette sortie. Et faites-moi confiance, dans le cas de ce bon vieux Rogga Johansson, inédit ne rime pas avec fond de tiroir, bien au contraire, les titres proposés ici explosant d’une rage coutumière au musicien toujours aussi fondu d’extrême.
Je laisserai donc les spécialistes disséquer l’œuvre à leur convenance, n’étant pas à même de juger de la pertinence de la rareté des chansons offertes. Sachez tout simplement que le tracklisting ne fait pas honte à la disco officielle du groupe, bien au contraire, ce qu’on comprend assez facilement en s’enfilant « The Second Portal », rigide comme un leftover d’ENTOMBED et rapide comme une saillie d’IMPALED NAZARENE. « Vanans Makt » nous propose un autre visage, plus rieur et hystérique, avec une voix féminine complètement possédée qui confère à l’ensemble une atmosphère de liesse globale. Légèrement folklorique, ce titre procure une sensation d’euphorie brutale, et donne de l’allant à l’auditeur, conquis par ce mélange de brutalité sourde et de violence paillarde et locale. D’autres au contraire semblent se faire un malin plaisir de plonger dans les eaux boueuses du Death le plus underground, à l’instar du démoniaque et lapidaire « El Diablo Cerveza », au son live insupportable, mais à la brièveté cocasse. Du côté des surprises rigolotes, notez sur vos tablettes le Techno-Indus « Among the Industrial Dread » qui offre une porte de sortie à la BERZERKER, mais les vrais fans préfèreront sans doute la franchise glauque d’un « Into the Wastelands », véritable témoignage de l’importance scandinave sur le monde de la mort gelée. Rien à jeter donc sur cette compilation euphorique, qui nous fait passer dans les coulisses d’un des groupes les plus importants de sa génération. A chacun de voir si Compiled Ammunition était vraiment indispensable, ou juste destiné à satisfaire la boulimie de production de Johansson, mais avec un tel éventail de morceaux différents, il eut été dommage de ne pas pouvoir poser ses pauvres oreilles abimées dessus. D’autant plus que le groupe résume sa philosophie par l’entremise du furieux et presque N’Roll mais totalement Crust « The Sound of Insanity », ce qui justifie amplement les quarante minutes que vous pourriez consacrer à l’exercice.
Titres de l’album :
01. Soldier of No Fortune
02. The Second Portal
03. Vanans Makt
04. No Flesh Forlorn
05. Forever Zombie
06. Scavengers of the Undead
07. The Sound of Insanity
08. Into the Wastelands
09. The Aeon Machinery
10. Maggot Fodder
11. El Diablo Cerveza
12. Among the Industrial Dread
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