Il y a quelque chose d’assez dérisoire chez les groupes de Doom. N’y voyez pas là une marque d’irrespect de ma part, mais écouter des musiciens s’agiter (sic) en reprenant ad nauseam des plans déjà usés jusqu’à la corde par BLACK SABBATH, CANDLEMASS, TROUBLE ou ST VITUS a quelque chose d’assez cocasse dans les faits. Considérant le caractère monolithique de cette musique, je ne comprends pas bien ce qu’elle peut encore avoir à proposer en 2021, si ce ne sont des digressions attendues sur des thèmes éculés. Alors, évidemment, la lourdeur, l’emphase Heavy, et ce chant détaché ne sont pas sans charme, et les accros l’ont compris depuis longtemps, s’injectant dans les veines auditives un malaise musical certain, concentrique, et provoquant des hallucinations parfois distrayantes. Les finlandais de CASKETS OPEN ont bien compris cette illusion depuis leurs débuts, et tracent leur route en profanant les tombes des grands anciens pour essayer de polir leurs os à blanc, et oser quelque chose de moins blasphématoire pour la créativité. Fondé en 2007, le trio n’est plus composé de jeunes bleusailles depuis longtemps, et joue exactement ce qu’il veut. Il l’a déjà prouvé tout au long d’albums aussi recommandables que But You Rule, To Serve the Collapse et Follow Nothing, tous bien accueillis par la communauté, et célébrés par les fans d’une approche moins rigide et perméable à des éléments extérieurs.
Des puristes exigeants. Voilà comment nous pourrions définir ce groupe unique, qui agit dans l’ombre pour faire mollement bouger les choses (question de tempo, désolé). La Finlande n’étant pas réputée en tant que terre d’adoption Doom, il a fallu faire bouger les choses lentement pour parvenir à un résultat probant au niveau européen. Avec l’aide de certains de leurs contemporains (THE GRAND BLACK, THE WANDERING MIDGET, CARDINALS FOLLY, DEEP XI), les CASKETS OPEN ont propagé une philosophie plurielle basée sur la cassure opérée par les combos de la NOLA, qui furent les premiers je crois à fendre le moule en y intégrant de force des ingrédients hors contexte. A notre époque, le Doom n’est plus forcément cette musique inamovible qui déteste les accélérations et la dilution dans la vilénie brutale. Pourtant, Timo Ketola (basse/chant), Antti Ronkainen (guitare/chœurs) et Pyry Ojala (batterie) parviennent à un juste milieu assez intéressant, se montrant fidèles aux principes d’origines (riffs sombres et graves, chant lancinant, frappe matte et puissante), mais aussi perméables à d’autres influences, moins figées dans le temps. On s’en rend compte en écoutant un mid tempo aussi accrocheur que « Tunnel Guard », entre Sludge et Stoner, qui se meut avec plus de fluidité, et qui approche même la quintessence diabolique d’un DANZIG joueur. D’ailleurs, DANZIG fait certainement partie des influences les plus importantes du combo, au même titre que les psychos de CROWBAR ou EYEHATEGOD.
Une fois encore, Concrete Realms of Pain est une réussite, puisque le trio se veut aussi Punk dans l’attitude que Metal dans le son. Metal dans tous les sens du terme, et Punk jusqu’à en adopter les inflexions Hardcore qu’on retrouve sur le break assez finaud de « Blossom ». De la même façon que les roublards du sud des Etats-Unis vous cassaient les reins d’une accélération incongrue, les finlandais vous proposent le coup du lapin sur leur entame « Four Shrines », qui sur sa coda finale cède sous l’envie de BPM plus fournis et approche ainsi d’une forme de Crust/Thrash maladif, mais réellement effectif.
Le son, extraordinaire de clarté et pourtant diffus quand il le faut, met en avant la voix assez symptomatique de Timo Ketola, sorte de Glenn Danzig underground pas vraiment fasciné par Elvis. Il permet aussi de saisir les petites blagues speedcore en intro du monstrueux « Tadens Tolthe », qui en un peu plus de six minutes revisite le style pour en explorer les couloirs les moins fréquentés. Cet art du Crossover a toujours permis au trio de se démarquer de la masse, et de proposer une musique complexe, riche, pénétrante et nostalgique, animée des plus mauvaises intentions, mais d’une concrétisation des plus fascinantes. Une fois encore, lorsque le groupe joue serré et lourd, il ne fait pas semblant et évoque le meilleur de CANDLEMASS ou REVEREND BIZARRE, allant même parfois jusqu’à proposer une ballade dans les jardins de la mémoire à DANZIG et TYPE O. On pourrait croire leur méthode un peu décousue, mais elle est au contraire très logique et homogène, puisque les ambiances développées s’ancrent dans la tradition Doom, sans oublier l’ironie d’un Rock/Punk traité avec le plus grand des sérieux.
Et en tant qu’amateur plus qu’épisodique du Doom, en acceptant les plaisirs malsains une fois de temps en temps, je me déclare relativement fan des finlandais, qui abordent la problématique dans le bon sens. Conscients qu’un festival de riffs plombés ne fait pas la crédibilité, les trois musiciens se creusent un peu la tête, relient le Metal au Hardcore sans tomber dans le Crossover, mais gardent toujours leur objectif près de leur ligne de vision. De la latence, de la romance vénéneuse, et le temps d’installer une atmosphère sans avoir à se presser. De fait, l’album distribué par une multitude de labels en formats divers (Seeing Red Records, Wise Blood Records, Nine Records) dessine une aura presque papable, et délivre le meilleur message qui soit : le Doom n’est plus cette musique pénible jouée par des encapuchonnés risibles qui se croient en plein SABBATH, mais bien une forme artistique multiple qui accepte les éléments extérieurs pour renforcer ses qualités intrinsèques.
« Pale Hunter », enraciné dans les préceptes d’origine n’hésite pas, arrivé aux deux tiers de son métrage, à lâcher des blasts de furieux et à hurler comme un damné. « Soul Stained Glass », plus immédiatement Heavy Metal ressemble à un tube des ALMIGHTY repris par les HELMET. Une culture globale assez impressionnante donc, pour un rendu ne l’étant pas moins. Il n’y a donc rien de drôle à écouter ce Concrete Realms of Pain, bien au contraire. Il est une preuve que le genre n’est plus coincé dans son immobilisme, et plus simplement, un grand album de Metal sombre et intelligent.
Titres de l’album:
01. Four Shrines
02. Riding on A Rotting Horse
03. Homecoming
04. Tunnel Guard
05. White Animal
06. Tadens Tolthe
07. Blossom
08. Soul Stained Glass
09. Pale Hunter
L'album est très bon en effet !
Oh putain !!!
Je ne connaissais pas ce groupe et le titre (et le clip !) me met foutrement l'eau à la bouche.
Cela me fait effectivement terriblement penser à REVEREND BIZARRE voir plus THE PURITAN...
PS : "Il y a quelque chose d’assez dérisoire chez les groupes de Doom. N’y voyez pas là une marque d’irrespect de ma part, mais écouter des musiciens s’agiter (sic) en reprenant ad nauseam des plans déjà usés jusqu’à la corde par BLACK SABBATH, CANDLEMASS, TROUBLE ou ST VITUS a quelque chose d’assez cocasse dans les faits"
Bah si ce n'est pas irrespectueux, c'est tout du moins plus que condescendent !
Cette critique peut-être faite à ABSOLUMENT TOUS les styles de Metal.
Re-PS : "La Finlande n’étant pas réputée en tant que terre d’adoption Doom"
??? ??? ???
"Vous pouvez m'la r'faire sans trembler des g'noux celle-là !" Dame Célie....
Faut être un sacré peigne-zizi pour pondre une chronique pareille. Les gars, vous êtes d'un amateurisme qui fait flipper. Pour pondre des news au kilomètre dont les 3/4 n'ont aucun intérêt, il y a du monde, pour créer du réel contenu comme des chroniques potables, là c'est plus compliqué. Je crois que je vais vous laisser désormais, n'est pas VS qui veut.
Au revoir "Sauce blanche avec les frites, Chef?"
Toujours le courage de laisser des commentaires derrière son écran bien caché, dans le monde du troll ça fait un peu amateur. Si ça ne te dérange pas, on va te laisser là ! Bisous mon canard !
"amateurisme" le mec découvre le principe d'un zine.
On a des tafs, des gamins pour certains, des vies en dehors du zine... désolé de pas pouvoir s'y consacrer h24 pour ton petit plaisir.
"Je crois que je vais vous laisser désormais" pas de souci, tu trouvera certainement ton bonheur ailleurs, c'est pas les zines Metal qui manquent en France. Par contre si par news "avec intérêt" tu entends des "culs du jour" ou de la news putaclic, en effet ça risque d'être un peu plus compliqué aujourd'hui.
Tchuss
La vérité blesse, tchao les nuls.
Ouais c'est ça, casse toi !
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