Une pochette mettant en scène un genre de Cène avec en guise de prophète et d’apôtres les grands de ce monde (avec un François Hollande mode Glen Benton avec croix inversée sur le front en guise de Macron), le symbole des Illuminati, un cadavre d’alien façon autopsie de Roswell par Jacques Pradel, et un titre qui ne cache en rien ses motivations, voici donc le menu graphique du nouvel album de l’opaque projet chilien CRASHDEATH, après Human Race publié en 2015…Difficile de glaner des informations fiables sur ce « groupe », qui visiblement n’est le projet que d’un seul musicien, qui selon sa bio a découvert le Metal et le Hard-Rock à la fin des années 90, et qui a donc mis un certain temps à encaisser le choc.
Mais décidément, et en dehors de toute considération qualitative, le Chili semble en pleine ébullition de nos jours, au point de presque devenir l’épicentre métallique de l’Amérique du Sud, ce qui semblait encore impossible il y a quelques années.
Certes, les musiciens du cru ont une conception toute personnelle des styles qu’ils abordent (et qui restent souvent dans une frange très extrême), mais force est de reconnaître qu’ils osent enfin se montrer, et utiliser toutes les ressources du net pour propager leur musique.
Et j’avoue que j’en suis fort satisfait.
Pour revenir à notre sujet d’étude du jour, il convient d’abord de préciser que l’instrumentiste se cachant derrière le pseudo de CRASHDEATH n’est ni un extraterrestre, ni un conspirationniste façon Fox Mulder (quoique ce dernier point reste à démontrer…), mais un multi-instrumentiste auto-discipliné, et plutôt doué dans son/ses domaine(s), puisque ce second effort est en tout point performant, même si l’on sent clairement qu’il a été enregistré à la maison.
Niveau points faibles, puisqu’il faut bien aborder la question, admettons quelques fluctuations de son, notamment au niveau de la boite à rythmes, et une guitare un peu étouffée qui semble implorer la carte son de lui donner plus d’ampleur…Mais après tout, chacun enregistre avec le matériel disponible, et cette souffrance de production a tendance à envelopper la musique déjà sacrément étrange dans un voile de mystère un peu plus épais.
Car si nous évoluons en terrain Speed/Thrash, Techno/Thrash ou Heavy/Thrash incontestable, ce dernier est plutôt cabossé et dénivelé de nids de poule et autres bosses et creux aléatoires, qui ont tendance à délinéariser l’ambiance générale, assez éloignée des aplanissements Groove Thrash modernes, et des routes de campagne Vintage Thrash usuelles.
Du Thrash oui, mais pas forcément, un peu dans l’optique lointaine des premiers albums de METALLICA (« The Wall », qui sonne un peu « Fade To Black » quand même), ou des MEGADETH les plus tempérés (Youthanasia, Risk), le tout assaisonné d’une large louche de plans qui s’entrechoquent dans la grande tradition de la transition allemande des premiers albums « risqués » de DEATHROW, HOLY MOSES ou DESTRUCTION (Release From Agony en étant le meilleur exemple). Le chant très atonal et mixé en arrière-plan suggère aussi quelques accointances avec la vague rigide des TARGET et autres chantres d’un Thrash un peu alambiqué et clinique, et le mélange d’acoustique, de riffs clairs et de saccades speedées aboutit à un breuvage assez spécial, un peu amer en oreilles, mais qui ne laisse pas indifférent du tout.
On comprend assez vite que tout ceci reste une affaire d’amateur éclairé, ce qui n’a rien de péjoratif bien au contraire, et que seule la passion guide ce musicien à travers les méandres nébuleux du passé Metal le plus éloigné de nous.
Et après une courte intro assez bien troussée, nous plongeons avec prudence dans l’univers unique de l’artiste via une guitare qui résonne d’un lointain solo, avant qu’une syncope impromptue ne nous pousse dans les flots sans ménagement (« Evil Is Hard To See »).
Riff affirmé, break prévisible, le tout est assez bien agencé et classique, mais tourne bien, même si le motif principal rappelle bien des figures imposées de la sidérurgie d’outre-Rhin.
« Frontline » ne calme pas les eaux, et déborde à cent à l’heure, comme à la grande époque du séminal Vengeance of Hell des LIVING DEATH, en occultant les clichés « cartouchières » les plus rudimentaires. Les compositions sont murement réfléchies, et même si le son les handicape dans leurs moments les plus ambitieux, l’écoute ne pâtit pas trop de ce manque de précision…L’homme a visiblement beaucoup écouté ses classiques et les nôtres, et les restitue à sa façon, en singeant les bonne habitudes de James Hetfield, Alex Skolnick, Dave Mustaine et autres Gary Holt.
Peu de grosse surprise, même si certaines pistes jouent un étrange jeu rythmique (« Look Through The Chaos », qui elle aussi emprunte un riff à « amusez-vous à trouver qui »), ou tentent le coup de la modération mélodique typique du Dave M. le plus « Mary Jane » (« Fly Away »).
Le single « For The Love Of Greed » nous la joue « Money » du FLOYD sur l’intro, avant de proposer une des digressions les plus chaloupées et catchy de l’album, tandis que « Your Speech » insiste sur la légende des Four Horsemen en travaillant une approche qu’ils auraient pu privilégier à l’époque ou leurs instrumentaux meublaient encore leur temps libre, tandis que « Still In The Dark » clôture les débats en insérant quelques effets histoire de nous bousculer un peu plus.
Évidemment, beaucoup se diront à l’écoute de ce Conspiracy Theories qu’il n’a pas le niveau pour rivaliser avec les productions internationales du cru. C’est sans doute assez vrai, mais comme le dit son auteur/compositeur lui-même, « Je ne prétends pas être le meilleur, je veux juste vous faire rêver ». Quant à savoir s’il a atteint son but, c’est d’une appréciation toute personnelle qui vous revient.
Mais ce qui est certain, c’est que même planqué derrière le nom de CRASHDEATH, cet homme nous offre une grosse demi-heure de Metal très généreux, et pas dénué d’imagination. Et ça, c’est beaucoup mieux qu’un disque pro enregistré sans envie et sans sens du partage.
Titres de l'album:
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