Avec un nom comme MESSERSCHMITT, pas vraiment de tromperie sur la marchandise. Oui, ces musiciens-là sont bien allemands, et viennent de Remscheid, ville dans laquelle ils se sont formés en 2010. Dix ans, deux longue-durée seulement, la productivité n’est pas au rendez-vous, mais comme en plaisante le groupe lui-même, « on peut très bien jouer du Speed et avoir une productivité Doom ». Peu importe la quantité d’ailleurs, du moment que la qualité soit au rendez-vous, et après un initial No Dread to Kill en 2015, voilà nos amis d’outre-Rhin de retour pour un second chapitre qui tient la dragée haute à son aîné. Des allemands, du Speed, voilà qui inspirera à n’en point manquer nos amis les amateurs d’une tradition de violence germaine, et gageons que ces amateurs-là ne seront pas déçus par le contenu de Consumed by Fire qui tout en multipliant les références et les clins d’œil se permet d ‘imposer sa propre personnalité dans l’équation. Quatuor sympathique et franc du collier (Kristian Tamm - batterie, Maik Jegszenties - guitare/chant, depuis 2010, Florian Piwek - basse depuis 2011 et Christian Fass - guitare depuis 2014), MESSERSCHMITT est en quelque sorte l’archétype du groupe nostalgique qui recycle les idées de autres sans gêne, mais qui a le mérite de le faire avec énergie et implication. Et pour qui a bien connu la scène Speed/Thrash allemande des années 80, les parallèles ne manqueront pas, et pas forcément en cherchant du côté de DESTRUCTION. Non, ce groupe ressemble plutôt à une créature de Frankenstein créée de plusieurs pièces cousues ensemble, et son Speed est plus complexe qu’il n’y paraît au prime abord. D’abord, parce qu’il n’en est pas uniquement. On trouve dans cette musique une petite dose de Thrash, pas mal de Heavy aussi, du classicisme, de la nostalgie, mais aussi du flair au moment d’accommoder des restes encore chaud. Pour faire simple, Consumed by Fire s’inscrit dans la continuité old-school tout en s’en détachant quelque peu.
Je ne vais pas mentir, mais plutôt vous jeter pêle-mêle quelques références pour que vous situiez les débats plus facilement. Ainsi, si le nom d’EXCITER dans une version plus énervée est l’influence la plus manifeste du combo, on peut aussi penser à leurs homologues d’EXUMER, dans une traduction plus posée cette fois-ci, y ajouter un peu d’HELLOWEEN des premiers jours, et puis un chouia de RAZOR et de JENNER pour les plus contemporaines. De là, vous vous ferez votre propre opinion, mais ces guitares tournoyantes, ces accélérations foudroyantes, ce chant clair et franc, légèrement raclé, cette rythmique solide à défaut d’être inventive suggèrent un amour inconsidéré pour la tradition la plus éprouvée. D’ailleurs, comme l’engin du même nom, MESSERSCHMITT vole en piqué, aime le rase-mottes, les soudains loopings qui trompent l’ennemi et lâche ses bombes avec une précision redoutable. Nous avons d’ailleurs un aperçu de la technique dès « Fairchild » qui cavale bon train pour nous faire le plein de kérosène vite fait avant le décollage. Plans qui s’entrechoquent avec flair, classicisme appréciable, énergie qui ne se dément pas, pour un ballet virevoltant dans le ciel du Metal germain et européen. On headbangue, puisque tel est l’objectif premier de ce genre de réalisation, mais on apprécie aussi les breaks précis, et l’entrain général. Très fixés sur ce Speed Metal européen et américain de la moitié des eighties, les musiciens en appliquent les principes avec foi et honneur, mais ne rechignent pas à placer des breaks plus consistants et mélodiques pour ne pas lasser. Ce qui ne les empêche pas d’emballer la cadence lorsqu’il le faut.
Et c’est exactement ce qu’ils font à l’occasion de « Consumed By Fire » et son intro pétaradante qui troue le silence d’un ciel pas forcément calme à la base. On pense irrémédiablement à nos chers EXUMER, avec cette vitesse d’abattage impressionnante, mais aussi aux plus anecdotiques SDI, d’autres homologues qui ont fait les beaux jours de la série B il y a trente ans avec leur « Quasimodo ». C’est saccadé, pas trop outrancier, mais diablement efficace, avec une petite patine TANK lorsque les BPM se calment (« Psychoqueen »), un peu BATTLE AXE sur les bords en plus incisif, et surtout, respectueux des codes en vogue entre 84 et 85. Là où le bât blesse un peu, c’est lorsque le groupe s’aventure en terrain plus lourd, exercice qui ne le met pas en valeur, et qui rappelle le RUNNING WILD le plus plat ou le ACCEPT le moins inspiré. Heureusement, l’intermède ne dure pas trop longtemps, et « The Vanishing Strains » finit par s’emballer et balancer la purée pour nous soulager. « Arms of Havoc » de son allant fiévreux nous ramène sur les traces d’AT WAR, WARFARE, et lâche un lick redondant et strident dans la plus pure tradition allemande du riff qui tournoie avant de piquer en piqué, et les chœurs revanchards achèvent le boulot de leurs intonations vindicatives et sarcastiques. Capables de pousser la pression à son maximum, mais aussi de la retenir pour faire bouillir l’ambiance, MESSERSCHMITT ose les syncopes moins caractéristiques et les changements de tempo roublard pour mettre nos cervicales à rude épreuve, et découpent parfois leurs morceaux en plusieurs parties pour éviter la linéarité. Ainsi, le très DESTRUCTION « A Masterful Bloodshed » se mâtine d’un groove moins systématique et plus élastique, sans perdre en percussion.
De bout en bout, Consumed by Fire garde le rythme et ne perd pas le la, même si parfois, on aimerait que les thèmes varient un peu plus. Mais l’ensemble se montre convaincant, enthousiasmant même, et nous offre un voyage dans le temps agréable et explosif. Un peu punky sur les bords, mais définitivement Metal dans les faits, ce second album s’inscrit dans une veine nostalgique d’époque, et propose même une émotion tangible sur sa conclusion, avec le plus ambitieux « And I Crave To Die », qui mixe avec bonheur METALLICA et TESTAMENT. Dans ces instants plus modulés, la voix de Maik Jegszenties manque un peu de nuance et se montre trop linéaire, mais l’effort de variation mérite quand même d’être souligné. MESSERSCHMITT, sans révolutionner son créneau déjà bien chargé nous propose une relecture des canons Speed/Thrash eighties les plus fameux, et nous offre un baptême de l’air bien chargé en G. De là à vous dire si les parachutes sont fournis ou pas…
Titres de l’album :
01. Fairchild
02. Consumed By Fire
03. Psychoqueen
04. The Vanishing Strains
05. Arms of Havoc
06. A Masterful Bloodshed
07. Hematic Wrath
08. And I Crave To Die
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