Je ne suis pas certain (enfin si…), mais je crois que Donald T. vient de balancer de méditerranée cinquante-sept missiles Tomahawk sur une base Syrienne. Frappe presque chirurgicale en réaction à une attaque chimique pas franchement sympa de la part de Bachar el-Assad, décision impromptue et virile d’un président qui n’a pas les ogives dans sa poche.
Sauf que tout ça n’a pas fait très plaisir à Vladimir qui du coup, a tendu l’index vers le haut et subtilement menacé les USA d’une intervention à dos d’ours, et pas pour venir chanter du Folklore avec des balalaïkas en compagnie de babouchkas girondes.
Climat de détente ? Désarmement global ?
Tout l’inverse en fait, alors pour le DISARMAGEDDON, on pourra toujours repasser. Plus tard, mais genre bien plus tard.
Sorry les gars.
En d’autres termes, la volonté de cette bande sud-africaine de prôner la paix est légèrement mal engagée. Pourtant, ce quintette (Matt Jordaan – lead, Nick Muller – rythmique, Ash Seetharam – basse, Desmond Cook – batterie et Jay Troskie – chant) a fait preuve de bonne volonté en proposant une énorme démo qui était censée rapprocher les peuples au doux son d’un Thrash vintage travaillé, tombant au champ d’honneur des anciens héros un peu fatigués.
Alors oui, je le sais, on vous rebat (je vous rebats) les oreilles avec cette scène Thrash vintage qui n’en peut plus de renaître de ses cendres encore fumantes, mais c’est toujours pour la bonne cause, et celle des DISARMAGEDDON l’est peut-être encore plus que la moyenne.
Ces cinq preux chevaliers du riff aiguisé nous viennent donc de Johannesburg, d’où ils ont émergé début 2016 pour se fondre dans un Metal sans pareil, en fusion, Thrash comme il le faut, mais salement Heavy par défaut. Ils citent quelques influences qu’on jugera inévitables (TESTAMENT, MEGADETH, HAVOK, METALLICA, EXODUS, DEATH, ANTHRAX, ANNIHILATOR, EVILE, EVILDEAD, FLOTSAM AND JETSAM, HEATHEN, SLAYER, OVERKILL, NUCLEAR ASSAULT, DEATH ANGEL), et ressemblent d’ailleurs à s’y méprendre à ces derniers, puisque ce Contagion (officiellement, une démo, officieusement et qualitativement un EP), tend à nous faire penser à la séminale Kill As One de Rob Cavestany et consort.
Même penchant pour placer des mid tempo acérés au premier plan, même chant lyrique à la Mark Osegueda, et même dextérité instrumentale qui rend chaque morceau fiévreux et bien pulsé.
Et au milieu de cette vague de combos qui privilégient la vitesse, un peu de modération et d’efficacité ne fait pas de mal, loin de là. Le résultat ? Six morceaux qui se dévorent plus qu’ils ne s’écoutent, pour un joli voyage dans le passé, direction la Bay Area avec arrêt obligé sur des cases légendaires telles The Ultra Violence, Alice In Hell et autres Breaking The Silence.
Et pour un peu, on se croirait back in ’87, tant le feeling dégagé par les DISARMAGEDDON sonne cacher et plus Thrash qu’un vieux patch de SLAYER de ton grand frère.
Mais faites le test vous-même, et envoyez-vous le phénoménal « Kill Order ». Et si au bout de quelques secondes, vous ne headbanguez pas comme un taré, alors inutile de chercher à vous soigner, votre cause est perdue, même pour la science Metal la plus pointue.
De tous les albums fleurant bon la révérence au passé Thrash assumé, Contagion est celui qui m’a le plus impressionné au niveau respectabilité et fidélité, ce qui n’est pas peu dire si jamais vous suivez mes chroniques déchaînées et enchaînées.
Tout, du son à l’interprétation me donne la sensation d’avoir retrouvé ma jeunesse périmée, de cette basse ronflante à la ANTHRAX/NUCLEAR ASSAULT à ces riffs d’airain, cognant comme un marteau sur l’enclume du destin.
Les DISARMAGEDDON ont décidemment tout compris à l’art des guitares volubiles mais assassines, à la magie des enchaînements véloces mais fluides, et à l’imbrication de plans qui coulent les uns dans les autres sans faux mouvement.
Et à ce sujet, « Zero Hour » et ses six minutes de démonstration font figure de pérennisation de la tradition, de la plus belle façon qui soit. Un peu DEATH ANGEL, un peu DEATHROW, salement MORTAL SIN et joliment HEATHEN mais pas trop, c’est une véritable démonstration de force qui transforme un petit CV en baroud d’honneur capable de vous faire décrocher n’importe quel poste en première partie.
Bluffant ?
Bluffé, et pas à moitié.
Et que le quintette se la joue direct et sans détour (« M.I.A. » et son intro mélodique imparable, « Contagion » et sa double grosse caisse qui mitraille impeccable), ou plus alambiqué et détourné (« Hiroshima », cris à la Rob Halford et ambiance LAAZ ROCKIT/DEATH ANGEL, pour un Thrash progressif massif et incisif), le tour est toujours joué et aucune question éludée.
Ajoutez en sus quelques brièvetés bien gérées («Nation Under Siege », et son feeling PANIC/DEATH ANGEL légèrement techno), et vous obtenez une démo qui n’en est pas vraiment une, et qui fait la nique à bien des albums officiels de groupes établis, qui tentent, mais jamais ne parviennent.
Le résultat est simple et l’explication tout autant. Alors que la plupart des combos essaient de retrouver le son et les sensations, les DISARMAGEDDON les ont, sans forcer.
Par leur talent, par leur allant, par leur manque de moyen peut-être, mais surtout, parce qu’ils ne cherchent pas à imiter, mais à rester eux-mêmes.
Et finalement, Contagion mérite bien son nom. C’est un truc qui se répand encore plus vite que des gaz mortels sans faire de dégâts, et qui pacifie plus efficacement qu’une bordée de casques blancs censés garantir notre sécurité.
Du Thrash Heavy, vrai, joué par des mecs qui connaissent la chanson et qui manipulent leurs instruments comme des drapeaux blancs.
C’est Vladimir et Donald qui ne vont pas être contents...Ils ne comptaient pas vraiment se lancer dans une entreprise de désarmement.
Mais on n’influe pas toujours sur le cours des choses…
Titres de l'album:
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