Vous aimez le Hardcore, straight-edge ou pas, le Chaotic Core, bordélique ou oui, et le Grind, truffé de blasts et de cris de truie. Vous avez du mal à vous décider entre les trois, et le choix vous laisse souvent pantois, du coup, vous écrémez les sorties pour tenter de ne pas rester frustré, mais vous l’êtes quand même, bien obligé d’alterner. Alors soyez heureux et sortez le chien pour être tranquille, j’ai déniché une sortie qui devrait calmer votre tripolarité, et qui ne prendra qu’un petit quart d’heure de votre vie. Petit quart d’heure bien rempli au demeurant, et qui vous laissera une impression de violence qui durera un certain temps. Pour ça, direction Edmonton, Alberta, histoire d’y rencontrer un combo qui lui non plus n’a pas choisi entre la variation et l’annihilation, et qui synthétise avec une rage subtile les trois courants susmentionnés. Et autant dire que leur approche du Hardcore est radicale, mais euphorique. Bref.
Edmonton donc, et les CONTENTION, qui ne portent pas de bas, mais qui risquent de vous filer des varices à force de faire éclater vos veines de leur énergie de tous les diables. Quatuor formé il y a quelques années (Lee Zacharko – guitare, Josh Littlechilds – chant, Justin Muscoby – batterie et …You! – basse), CONTENTION se donne vraiment du mal pour vous faire du bien, et propulse l’univers des CONVERGE dans la galaxie Grind avec une aisance qui laisse admiratif. En citant des références aussi culottées que variées (CONVERGE, STRAY FROM THE PATH, ED GEIN, TOUCHE AMORE, THE ARMED, NASUM, EXPIRE), les américains délimitent leur terrain, mais font preuve de suffisamment d’audace rythmique pour se démarquer de leurs influences, et évoquent un mélange explosif entre PSYOPUS et DILLINGER ESCAPE PLAN, sous chaperonnage rapproché des COMITY, sans toutefois en taquiner la complexité.
Pourtant, de leurs plans resserrés, les amis d’outre-Atlantique tissent parfois des schémas bien noueux, comme en témoigne le complexe et dense « Swarms », qui après un tapis de percussions se perd dans ses chaussons, et tente le coup de la paire de pompe paumée sur la partition, qu’on cherche avec ses lorgnons. Dotés d’un bagage technique certain (spécialement ce batteur malin qui n’a pas les baguettes dans les poches de bon matin), ces musiciens prônent le crossover, mais ne mettent jamais la pédale douce sur les heurts. Les leurs sont du genre crash-test sans airbag, et dans une vieille Civic bien pourrie (« Division »), histoire de vous briser les cervicales en vous maculant de vomi. Et si « You’re Wrong » joue la carte de l’approche immédiate de ses blasts qui éclatent, les riffs s’entrechoquent, avant de se réunir en un même ballet Crust qui donne la bougeotte. C’est terriblement bien fait, indéniablement carré, mais suffisamment barré pour qu’on se demande ce qui se passe, et qu’on se débouche les oreilles régulièrement, encrassées qu’elles sont par ce feedback dégueulasse. Chant bien méchant, ambivalence entre Hardcore straight et Chaotic Core de fait, guitare qui s’amuse bien à mélanger les genres, l’ambiance est aussi maladive que festive, troublée par une production qui transforme la grosse caisse en tir de barrage une fois les croches assemblées.
« Tunnel Vision », nous offre les bizarreries que nous adorons le samedi, et se permet une jolie juxtaposition entre des lignes vocales très NYHC et un instrumental de malades, qui n’en peuvent plus de leur camisole. Il se dégage de cet EP une ambiance de tarés, comme si nous assistions à la genèse d’un nouveau courant, encore plus dément, et comme si nous étions aux premières loges d’une répétition qui tourne au carnage. Le déluge ne s’arrête jamais, et ces chœurs très rageurs dans la grande tradition des AGNOSTIC FRONT/MADBALL se posent en excellent contrepoint d’un entrain qui ne baisse pas dans les tours (« Pedestal », avec sa partie bien Mosh qui s’effiloche). Mais en un quart d’heure bien tassé, pas le temps de traîner, il faut frapper, vite fort, et insister, histoire que la leçon soit bien comprise et assimilée. Alors on fonce, on rue dans les brancards en vieux briscards, et on emporte quelques victimes au passage, qui n’auront pas su résister à la rage, celle qui transcende des morceaux dépassant rarement les deux minutes, mais faisant preuve de plus d’imagination que n’importe quelle suite épique et progressive. C’est assurément l’un des EP les plus chargés de cette fin d’année, et alors que Justin nous aligne contre le mur histoire de nous assaisonner d’un tir de barrage bien rude (« Precious Youth », si NASUM avait tourné fou, le carnage n’aurait pas été moins mou), ou qu’il nous concasse les noix de ses accélérations au pied de bon aloi (« Devolution », encore un riff bien épais qui laisse la morve couler), le manège tourne de plus en plus vite et donne le vertige, tant l’ultraviolence revendiquée est restituée avec une véhémence époumonée (« Insecurity »).
Et comme les lascars ne sont pas du genre à nous laisser partir avec un sentiment de manque, ils chargent une dernière fois en mettant le paquet, qui pèse bien cent kilos et qu’on prend en pleine gueule d’une pression assez costaud (« Aimless », le final qui tue et laisse sur le carreau, allongé près du cadavre des UNSANE et de COMITY). En gros, une tuerie intégrale, pour ceux qui ont la dalle, et qui aiment leur Hardcore pas banal. Celui des CONTENTION sur Contention est époustouflant, et donne envie de jeter toutes les chroniques en attente pour s’y remettre une fois les dix-sept minutes écoulées. Un truc qui file une pêche pas possible, et qui vous pousse à tout détruire autour de vous pour ne rien reconstruire. Hardcore, chaotique, Grindcore, épileptique, démonstration de force d’un combo sûr de son fait, et qui ne lâche rien pour réussir la fête. Celle-ci est d’un genre que l’on n’oublie pas, et qui vous fait passer de vie à trépas en moins de temps qu’il n’en faut à Kurt Ballou pour produire un nouveau truc chelou. Ce sont les NAILS qui vont faire la gueule en découvrant le truc…
Titres de l'album:
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