Il y a d’un côté l’Italie de Frontiers, et de l’autre, celle de MISCREANCE. Il y a d’un côté le Heavy Metal épique, symphonique, progressif, true ou ce que vous voulez, et de l’autre, la violence d’un Death joué technique et d’un Thrash velu et en roulement continu. MISCREANCE, né ATOMIC MASSACRE et rebaptisé dans la foulée nous propose donc de soulever les pierres de la violence quelque part à Venise, en reprenant à son compte les astuces des grands défricheurs. Et si l’originalité s’est encore fait la malle, la puissance et la complexité restent des valeurs en cours pour ce quatuor.
De prime abord, tout ceci a l’air d’un fac-similé balancé dans les rédactions du monde entier pour faire croire que le passé n’est pas révolu. Et c’est une certitude au vu des arguments développés sur ce Convergence, qui ne fait pas grand mystère de son inspiration. A vrai dire, MISCREANCE pourrait être le petit frère doué du PESTILENCE des années 90, si Martin Van Drunen n’avait pas quitté le navire. Mais un Martin Van Drunen acceptant le legs technique imposé par un Patrick Mameli intraitable, et posant ses lignes de chant rauques sur un tapis de riffs et de breaks, de soli stellaires et de reprises chaotiques, entre un WATCHTOWER plus agressif et un TOXIK en pleine crise de colère.
De fait, ce premier album fait montre d’une maîtrise exemplaire. Loin de la simple démonstration destinée à caresser les ego dans le sens de la prétention, Convergence est un album aussi viscéral que pensé, aussi débridé qu’agencé, et ses morceau sont autant hymnes à une sophistication de profondeur, celle que les nineties ont popularisée via les sévices de DEATH, NOCTURNUS, ATHEIST et consorts. Beaucoup de violence donc, mais aussi de la froideur dans les plans alambiqués, mais une concision ne se démentant pas, l’album dépassant à peine la demi-heure de solfège.
PESTILENCE donc, le point de comparaison le plus viable, et il est certain que ce premier long se place sous l’égide d’une admiration sans failles envers des œuvres comme Testimony of the Ancients ou Spheres, mais aussi Piece of Time, et autres manifestes de liberté créative sans barrières. Certes, j’en conviens, les riffs restent formels et déjà utilisés il y a des décennies, l’approche est fondamentalement rétrograde, mais le plaisir ressenti en découvrant ce monolithe de sophistication est intact, et fondé.
On apprécie particulièrement cette alternance d’idées progressives et d’accélérations fumasses, comme si le point d’équilibre parfait entre Thrash et Death avait enfin été trouvé. Aussi efficace qu’il n’est précieux, MISCREANCE n’a pas nivelé son Metal de la mort, traversant les époques comme un visiteur du temps, qui au final rédige un précis de composition ambitieuse, mais efficace.
Une basse gironde à la Steve Di Giorgio (Emiliano Zinà), une batterie en perpétuelle démonstration de fils démoniaques (Andrea Feltrin, qui donne aussi du gosier cramé), et deux guitares manipulées par des spécialistes du riff au biseau et du solo costaud (Andrea Granauro & Tommaso Cappelletti), pour un résultat impeccable, quoique encore un peu trop respectueux des dogmes. Mais les morceaux s’enfilant comme autant de pèches dans la tronche, on prend conscience de ces petites idées insérées au chausse-pied, intermèdes mélodiques qui aèrent l’ambiance et qui ajoutent à la mystique du projet.
Impossible pour moi de vous aiguiller vers un titre en particulier, puisque ce premier album s’appréhende comme un trip immersif dans les années 90, qu’on suit intégralement sans se demander si une étape est plus agréable qu’une autre. Vous pouvez tout de même faire votre marché, mais avec trente minutes de musique, Convergence ne se dissèque pas avec facilité. Tout au plus soulignerons-nous l’intensité sauvage d’un « My Internment », camisole de force pour psychopathes Death accrochés à leurs mesures impaires, ou encore « No Empathy », sombre, et sincère de son message.
De la qualité dans la nostalgie, un niveau technique enviable, une efficacité ne se démentant pas, MISCREANCE incarne un versant intéressant de l’école old-school, dont il use les bancs avec beaucoup de conviction.
Titres de l’album :
01. Flame Of Consciousness
02. Fall Apart
03. Incubo
04. No Empathy
05. The Garden
06. Alchemy
07. My Internment
08. Requiem For Sanity
Le mimétisme vocal avec Martin Van Drunen est frappant !
Et musicalement, j'ai l'impression de revenir des décennies en arrière, au bon vieux temps du Death technique.
Bluffant, à défaut d'être original.
Peut être un achat tiens !
Merci pour la chronique !
Après deux écoutes de l'album, sentiment mitigé.
Dès les premières secondes, on entend un riff pompé sur celui d'Atheist sur l'album Elements, rythmique comprise.
Par la suite, on pense à Testimony et Spheres de Pestilence, aux 3 premiers Atheist aussi comme mortne2001 l'a mentionné dans sa chronique.
Ca joue super carré. Mention spéciale à la basse qui se faire souvent remarquer par sa mise en avant. Egalement au chant, le mec est un Doppleganger de Martin Van Drunen !
Mais sur l'ensemble, malgré un court album de 31 minutes, je suis pas franchement emballé.
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