Formé en 2021 du côté de Barcelone, FOGOS débarque déjà avec son premier album, Corpses And Ashes, qui fait preuve d'une grande maturité tant dans l'écriture que l'exécution. Dans ce groupe, on retrouve des membres de BLAZEMTH, ERIAL mais aussi d'ancien OBSIDIAN KINGDOM. Le premier album offre un Black Metal invoquant autant DARK FUNERAL que Marduk ("Dysnomia" est assez équivoque) ou même 1349 par moment avec quelques dissonances et une noirceur bien captée par Javi Félez qui a assuré le mixage dans ses Moontower Studios (TEITANBLOOD, GRAVEYARD) pour être ensuite masterisé par Dan Lowndes (MORTIFERUM, CRUCIAMENTUM, VIRCOLAC) et une production claire mais loin d'être lisse.
Le nom FOGOS est synonyme de feu, mais celui qui non seulement détruit mais qui construit et illumine également. Cela donne des textes portés sur le nihilisme, la mort et le fatalisme et soyons clair, musicalement, on est plus sur de la destruction quand même. Le Black Metal y est brut, sombre et très direct on y retrouve le riffing guerrier d'un MARDUK de l'époque Plague Angel ("Eidolon"), porté par des leads rappelant DARK FUNERAL, et une noirceur pouvant se caractérisée dans des moments plus mid-tempo comme ce "Mortis" qui contient cependant son lot de blast sur lequel un riff plus aéré vient se greffer pour un effet hypnotique. Le chant très Black Metal est parfois secondé par une voix scandée ("Mortis"), là aussi on pense au travail d'un Mortuus même si celui de Saten Haz Im Nu (ex-OBSIDIAN KINGDOM) est tout de même moins terrifiant et inhumain.
Ce premier album, Corpses And Ashes est assez convaincant même si une certaine redondance se fait ressentir à l'approche de "Nyx", 46 minutes d'un Black Metal qui demande attention et qui grignote votre cervelle au fur et à mesure que les secondes s'égrènent... voilà un programme qui n'est pas de tout repos mais les Espagnols réussissent à proposer un album aussi bien produit que bien composé, les amateurs du Black Metal des années 90 se retrouveront forcément dans ce premier essai à placer dans le haut du panier des sorties du genre, même si, bien entendu, il ne faut pas compter sur l'effet de surprise, tout ici pourra vous sembler déjà entendu ou déjà fait mais FOGOS fait preuve d'une conviction dans sa musique, un feu qui brûle et qui vous réveillera lorsque déboulera "Deimos" par exemple, alliage subtil de brutalité et de Black plus mesuré ou l'ultime et réussi "Eidolon", peut-être un morceau de moins pour un album plus impactant aurait été judicieux mais c'est là chipoter.
Tracklist :
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