Diantre, fichtre, palsambleu, quelle pochette ! Mes mirettes, rompues à l’exercice de l’artwork flashy des années 80 n’ont pu s’empêcher de se bloquer quelques minutes sur ce graphisme aux bleus prononcés. Voilà de quoi attirer le chaland, certainement intrigué par le contenu d’un contenant aussi séduisant qu’une bande-dessinée Metal avec héros costumés, aventures braves et affrontements musclés.
Mais les polonais d’AXE CRAZY ne sont pas nés de la dernière pluie. Eux qui moulinent dans l’underground depuis plus d’une décennie savent exactement comment procéder pour fédérer les troupes Heavy et les rallier à leur bannière. Et c’est après deux longue-durée que les originaires de Lędziny passent la vitesse supérieure, avec un troisième né capable de donner des frissons aux Heavy Metal kids, jamais repus de riffs ventrus.
Entre le KISS de Creatures of the Night et le CITIES d’Annihilation Absolute, avec ce petit plus MÖTLEY CRÜE époque Shout at the Devil, et l’appui du THOR bombé des rues mal famées, les polonais nous offrent avec Creatures on the Hunt un petit condensé de Metal européen et américain revu et corrigé des variables saisonnières de l’est, entre chaleur artificielle et virilité circonstancielle.
Toujours à cheval entre tradition inamovible et désir de transcender la mouvance old-school de quelques astuces plus contemporaines, AXE CRAZY joue la combinaison Power/Heavy Metal, et donne des nouvelles de la rue avec une sincérité désarmante. On appréciera encore une fois la naïveté rafraîchissante de l’ensemble, qui joue sur les codes de riffs piqués aux leaders eighties, mais aussi à la seconde division de la même époque. Il est même possible, de temps à autres, d’envisager le projet comme un hommage rendu aux GRAVESTONE, RUTHLESS, MANIAC et autres acteurs de série B. Et croyez-moi, ça n’est pas une moitié de compliment.
Entre Street Glam et Urban Heavy, Creatures on the Hunt nous décrit les nuits agitées de ces cinq musiciens passionnés (Adrian Bigos - guitare/chant, Stanley Cioska - chant, Jacek Boroń - basse, Grzegorz Kozikowski - batterie et Robson Bigos - guitare) qui s’obstinent à rallumer les néons fluo des années 80. Tout y est, au moindre détail près, entre Power Metal mesuré et Hard-Rock bien troussé, le tout influencé par la vague japonaise d’il y a quarante ans, LOUDNESS en tête.
Des références all over the world, pour un disque qui assume totalement ses gimmicks, sublimés par une interprétation hors-pair. J’en tiens pour preuve ce « Wild For The Night », qui entre son solo illuminé, sa mélodie éclairée, sa basse épaulée et son chant aiguisé, se permet de réconcilier les écoles allemande et américaine, entre deux allusions poussées au cinéma d’époque.
Superhéros de l’ombre, les AXE CRAZY ont tout compris à la nostalgie. Ils ont compris que l’image et le son ne suffisaient pas, et que l’attitude et la composition devaient se montrer à la hauteur. D’où ces hymnes que l’on hurle à plein poumons, et qui flirtent souvent avec les limites de vitesse d’un Speed Metal de déesse.
Pas avares en BPM, les polonais accélèrent le mouvement dès qu’ils le peuvent, ajoutant même quelques effets 8-bit pour nous remémorer les bornes d’arcade de l’époque sur « Armed & Dangerous », qui pompe l’énergie d’ANTHRAX pour la refiler à la vague Power américaine des LAAZ ROCKIT et autres RIOT.
Si l’habit ne fait pas le moine, le déguisement fait le méchant. Sous cette pochette se cache donc le disque de fin d’année le plus généreux, qui ne fait nullement la fine bouche au moment de dévoiler tous ses ingrédients. Entre SCANNER, HELLOWEEN, EZO, AXE CRAZY fait son marché, et les poches de ses aînés, pour nous préparer un spectacle d’enfer, peaufiné par la technique de musiciens très au point. Loin de la facilité d’un recyclage programmé, ce troisième chapitre est un modèle du genre, de ceux qui transcendent leurs influences pour ébaucher un show plus personnel, entre débauche de notes, pression rythmique constante, allant stimulant et musique épiphanique.
Onze morceaux, onze hymnes. Le calcul est simple, la perfection dans le mimétisme aussi, mais avec cette candeur de ceux qui ne cherchent pas les honneurs faciles. Les polonais se sont creusé la tête pour pondre des plans enivrants, entre NWOBHM puissante et scène nippone tonitruante (« Straight Ahead »).
Pas une seconde à perdre, pas le temps pour les clichés les plus enracinés, l’album doit passer vite, être joué fort, et apprécié les tympans cramés. Et si tous les acteurs de la mouvance nostalgique mettaient autant de cœur à l’ouvrage, alors nous n’aurions pas à nous taper de l’old-school bon marché, vite torché pour capitaliser sur des souvenirs enflammés.
Superbe démonstration de force, Creatures on the Hunt synthétise tous les éléments caractéristiques du Metal de la première moitié des années 80. Une passion qui n’a de cesse de nous stimuler le palpitant, pour un sacré voyage dans le temps. Difficile de faire plus sincère et puissant, même si 2023 nous aura gâté en surprises. Mais AXE CRAZY manie la hache comme personne, et débite du riff comme un bucheron des stères.
Titres de l’album:
01. K.R.I.S.
02. Creatures On The Hunt
03. Destructor
04. Diamond Blade (Battle Tales part 1)
05. Wild For The Night
06. Armed & Dangerous
07. Chamber Of Thrills
08. Straight Ahead
09. Back To The Future
10. Thunder Zone
11. One Night Of Glory (Battle Tales part 2)
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