Grèves reconductibles, baisse du pouvoir d’achat vs augmentation des matières premières, hausse du prix de l’essence, du gaz, de l’électricité, dividendes toujours plus gourmands distribués aux actionnaires, âge de la retraite repoussé, moqueries à peine déguisées de la part d’un gouvernement mené par un banquier d’affaires, il y a de quoi se sentir rageur et avoir envie de shooter dans la poubelle, non sans oublier de shooter en mode tri sélectif. L’époque n’est franchement pas à la rigolade, à la légèreté ou au laisser-aller, mais plutôt à la rébellion, aux barricades et autres jets de pierre.
Alors, ramassez vos pavés, et tenez-vous prêts à faire passer mai 68 pour une kermesse de village à peine perturbée par une chorale de maternelle.
Dans ces moments-là, le Hardcore est l’exutoire par excellence, et ses sous-genres deviennent les étendards de la révolte. De fait, le Crust, le D-beat forment la première ligne de contestation, et le second album des américains de DESTRUCT est le coup de massue sur le casque d’un CRS amplement mérité.
Originaire de Richmond en Virginie, DESTRUCT est le type même du groupe à l’aise dans son époque agitée. Déjà responsable d’un premier longue-durée, le gang nous offre en 2023 quelques vignettes peu réjouissantes en termes de sujets, mais terriblement exutoires en mode musical idoine. Quelque part entre les légendes EXTREME NOISE TERROR, DISCHARGE et TOTALITAR, en passant par les immanquables URSUT, Cries the Mocking Mother Nature pointe du doigt l’indifférence des pouvoirs publics quant à la maltraitance environnementale dont souffre notre planète depuis des décennies, et conchie l’inaction des instances pour redresser la barre et éviter de crever de malnutrition ou de déshydratation massive.
Les failles qui ne cessent de s’agrandir, les phénomènes météorologiques rares et improbables, les catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, inondations, crues, tsunamis, tremblements de terre, typhons, tempêtes, tornades et autres réjouissances de fin du monde sont donc au menu aujourd’hui, et la violence dont fait preuve DESTRUCT est proportionnelle à l’urgence des débats. Le temps de la tergiversation est arrivé à son terme, et les échéances se rapprochent. Des échéances fatales pour l’humanité, mais que les gouvernements semblent encore prendre à la légère, préférant se concentrer sur la baisse du déficit public et autres mesures cache-misère.
Assez proche de ce que FILTHKICK pouvait proposer sur ses premiers efforts, Cries the Mocking Mother Nature est une bourrasque sans abri possible, un vent de ressentiment qu’on se prend en pleine face comme un voyage sur la côte bretonne pendant une tempête massive. La haine de ce chant qui transperce les écouteurs, la régularité d’une rythmique qui se cale sur un nombre de BPM régulier, ces riffs classiques de la scène HC anglaise des années 80 font de ce second long un cri du cœur, et un rappel à la raison par la destruction des anciennes valeurs obsolètes.
On s’en prend évidemment plein les fouilles, mais le résultat est payant : on bat le pavé de la révolution, les armes à la main et les slogans affutés en rimes. Sans inventer la poudre mais en faisant tirer les canons à boulet rouges sur l’opposition capitaliste, DESTRUCT nous offre vingt petites minutes de chaos agencé, ire légitime des laissés pour compte qui en ont assez que leur avis soit systématiquement ignoré.
Entre un bon coup de rangers dans les burnes et un réveil massif avant la fin du monde, Cries the Mocking Mother Nature oppose le classicisme de la culture Hardcore, et hurle son Crust comme un terroriste de Birmingham à la fin des années 80. Proche d’un Anarcho-Core relevé, ces douze morceaux sont autant de faits divers mis en chaos, qui nous obligent à voir la réalité en face : nous sommes dans la merde, et rejoindre les autruches la tête dans le sable n’est plus une option, à moins que notre seul désir soit de couler avec le navire.
DESTRUCT veut détruire, mais aussi reconstruire. Sur des bases saines, une fois les parasites, politiciens, carriéristes et hommes d’affaires repoussés au-delà des frontières de l’indécence.
Accrochez-vous, tout ça va très vite, et ne laisse aucun répit. Il est temps de te lever camarade, et de rejoindre les autres. Je ne sais pas si l’internationale sauvera le genre humain, mais il est certain que l’apathie n’arrangera rien à l’affaire.
Titres de l’album:
01. Destabilize Control
02. Holzklotz Burning
03. 71,000 Warheads
04. Plea to the Sane
05. O.C.O.
06. Children in Rubble
07. Deterritory
08. Infinite Impact
09. Anti-Progress
10. Exhaustive Butchery
11. Notice
12. Polluted Water
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21/11/2024, 08:46
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