Bon, j’ai chroniqué Worse Than Dead, j’ai chroniqué The Tyranny Of Will, alors rien d’étonnant à ce que je chronique aujourd’hui Crossover Ministry. Pour la simple et bonne raison que je suis fan de ces tarés depuis le début et que ma passion n’est pas prête de s’éteindre tant que cette bande d’allumés continuera à produire des albums pareils.
Et finalement, c’est assez normal puisque les IRON REAGAN sont les meilleurs représentants d’un Crossover de génie comme on en fait plus depuis les EXCEL ou LUDICHRIST.
Ou à la rigueur, MUNICIPAL WASTE.
Vous avez vu comme j’ai introduit ce nom avec finesse ? Mais ça va, je ne vais pas faire mon malin, puisque vous savez très bien d’où viennent ces gus. Des MW évidemment, de DARKEST HOUR et CANNABIS CORPSE, donc, pas la peine d’en rajouter dans les connaissances déjà partagées.
Alors, deux albums impeccables, bargeots comme il faut, mais on sait très bien que le troisième est le bon, celui qui vous confirme ou vous enterre au fond.
Et encore une fois, les IRON REAGAN ne font rien comme tout le monde, puisqu’ils se foutent de ce genre de considération.
Sauf que leur troisième effort est encore le bon, et même...le meilleur. Impossible ? Si écoutez le et vous verrez bien. Plus qu’une tuerie, c’est un massacre. Mais un massacre sympa, auquel tout le voisinage de Richmond, Virginie, et convié. Et la fête est bien barrée, et bien hurlée. Faites-moi confiance.
Et les fiestas organisés par ces cinq lascars (Tony Foresta – chant, Landphil Hall et Mark Bronzino – guitares, Rob Skotis – basse et Ryan Parrish – batterie) donnent toujours l’impression d’avoir été élaborées sur le pouce et pas vraiment préparées, alors qu’elles sont en fait savamment planifiées de manière à ne laisser personne s’ennuyer.
Car oui, jouer du Thrashcore, du Crossover et du Thrash, ça semble facile, mais ça n’est pas donné à tout le monde, surtout à un tel degré d’exigence. Et en écoutant ce tempétueux Crossover Ministry agencé de tranches de vie assez hétéroclites, on comprend que les hôtes qui nous accueillent ne sont pas les premiers teuffeurs venus, mais bien de très intelligents party boys qui ne laissent rien au hasard.
Alors, comme d’habitude, nous avons droit à des morceaux costauds, des intermèdes rigolos, des poussées de Thrashcore qui détruisent le salon de jardin, pour une demi-heure de folie intégrale qui nous donne envie de prendre un avion direction Richmond pour siffler le fût de bière à l’unisson.
Règle d’or, pas de prise de tête, et surtout pas d’intellectualisation d’un mouvement populaire et qui souhaite le rester. Les IRON REAGAN jouent pour le plaisir, le leur et le nôtre, et perpétuent une tendance née dans les années 80 autour du noyau SUICIDAL/DRI/EXCEL. La recette est la même que sur les deux précédents efforts, et il ne vous en faudra fournir aucun pour apprécier ce déluge de bonne humeur qui s’articule autour de musiciens qui gesticulent pour tirer le meilleur party time de leur instrument.
Bon, certes, les mecs sont rodés, depuis tant d’années, mais je reste sidéré par la fraicheur de leur enthousiasme qui de LP en LP ne faiblit jamais, pour atteindre aujourd’hui un sacré pic d’intensité.
Tout y passe, des refrains collégiaux aux rythmiques marteaux, des intermèdes un peu chelous (« Parents Of Tomorrow », « No Sell », dans une veine WERMACHT/CRYPTIC SLAUGHTER), des bons vieux slogans Core qui rallient à la cause (« Condition Evolution », tant d’exubérance laisse admiratif, « Blatant Violence », genre D.R.I et AGNOSTIC en pleine cognade), et bien évidemment de gros pavés Thrash qui ne laissent personne sur place (« Grim Business », « Bleed The Fifth », qui lâchent des riffs de ta race tout en donnant l’impression de s’en foutre éperdument).
Bon, là, vous y êtes n’est-ce pas ? En plein dans le délire, puisque c’en est un, et depuis le début. Et là est la magie IRON REAGAN. Jouer fin et bourrin, s’éclater sans non plus faire de blessés, et surtout, nous donner du plaisir sans niveler le délire par le bas.
Et du coup, on y met les chapeaux, parce que cette blague qui n’en est pas une dure depuis des années et qu’on prend toujours autant de plaisir à y participer.
Equation. Bons musiciens (très bons même), morceaux construits, pastiches savoureux (« Megachurch », genre on se tape une grosse bourrade sur le compte du revival psychédélique pour mieux le fracasser d’un Thrashcore assassin mais assumé), production comme toujours aussi parfaite et qui tient tête, égal celle de Toto dans la piscine le caleçon remonté sur le dos.
Plutôt Animal House qu’American Pie, le film de carrière des REAGAN est une véritable célébration de la folie intrinsèque Core’n’Thrash US, et un titre de la trempe de « Shame Spiral » le prouve en une minute et trente-sept secondes, parce qu’il n’est nul besoin de jouer pendant des heures pour convaincre ses frères et sœurs.
Plus Hardcore qu’un flyer de chez Max (« Dogsnotgods » et sa variation de son béton qui vous fait sauter jusqu’au plafond), allusions marrons keeping up with the Joneses pour leurrer le voisinage pas encore trop apeuré (« Fuck The Neighbors », un des trucs les plus instantanés que j’ai pu écouter depuis…MADBALL au moins), et final en forme de dernière orgie at 6 AM (« Twist Your Fate », un riff pareil c’est juste impossible en fin d’album, même avec un rab’ de Lager), et nous voilà complètement assommé, allongé sur le pavé, certain d’avoir vécu quelque chose, sans vraiment pouvoir se le rappeler.
La magie IRON REAGAN, c’est ça. Un trip sans acides, sans chimie, juste une musique qui dépote et qui rend hommage à toutes les époques en y mettant son propre grain de sel.
Et si finalement, ces cinq mickeys étaient les meilleurs sur le marché ?
M’est d’avis que si après avoir encaissé Crossover Ministry vous vous posez encore la question, c’est que vous êtes quand même un peu con.
Sauf le respect que je ne vous dois pas.
Titres de l'album:
Absolument d'accord avec cette chro (ou 64 c'est selon les gouts). Imparable album.
Ah ah ah !
Bonne vanne !
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