Ça n’est pas parce qu’on fête une nouvelle année qu’on doit perdre TOUTES ses mauvaises habitudes. D’autant plus lorsque celles-ci sont bonnes. Alors, je veux bien arrêter de fourrer mes doigts dans mon nez, mais il est hors de question que j’arrête de fourrer mon nez dans l’underground. Et puisque certains me reprochaient justement de trop y traîner mes basques, j’insiste et confirme, la partie immergée de l’iceberg est bien celle qui m’intéresse le plus, et pas seulement parce que j’admire les survivants du naufrage du Titanic. En parlant du célèbre navire, s’il n’avait pas coulé comme une vieille olive dans un martini rance, il aurait dû accoster en Amérique, et peut-être que certains de ses passagers auraient fait un petit détour du côté du Connecticut. A l’époque, tout ceci aurait revêtu un caractère hautement anecdotique, mais un siècle plus tard, ces mêmes voyageurs auraient pu tomber par hasard sur une clique de branleurs adeptes de bruit et de fureur à même de couvrir le bruit assourdissant de la carcasse du bateau s’échouant sur les bas-fonds. Leur nom ? KIDNAPPED, histoire de mettre les choses au clair, et de préciser que votre goût de l’harmonie et votre libre arbitre vont sans aucun doute pâtir de leurs attaques soniques sans pitié. Il faut dire qu’en optant pour une forme de Powerviolence très Grind, les gus n’ont pas choisi l’approche la plus dentelée. Et tant mieux, parce qu’en 2018 comme en 2017, la délicatesse me fait chier.
Pas grand-chose à vous dire sur cette bande de tarés, puisque leur Bandcamp est assez avare de renseignements utiles et/ou croustillants. Mais je peux par contre affirmer que leur Core est fort en teneur hurlante et dissonante, et que cette nouvelle sortie éclair faisant suite à une première démo en avril 2014 et un EP éponyme en septembre de cette année poursuit la trace d’un vilain Hardcore beuglé et hurlé, et certainement joué sur un matériel de fortune au jugé de ses sonorités. Mais en optant pour une date de sortie estampillée boxing day, les américains vous ont donné la possibilité de blaster vos fêtes familiales, à grands coups de feedback, de pulsions de maniaques, et d’accélérations foutraques. Pas de soucis, en cinq minutes, pas le temps de traîner, alors on va à l’essentiel, histoire de ramener à la surface non le Titanic, mais les sensations les plus endémiques d’un Thrashcore digressé Powerviolence et Grind de toute beauté. Résultat, ça joue très vite et très corsé, et la production qui n’en a que de nom vous arrache ce qu’il vous reste d’oreilles après les cris du petit Jean-Gaston, trois ans, et pas content de ses cadeaux. L’intitulé des titres en dit long sur les intentions de ces malades, et du Dj sadique qui enflamme la piste, à la déclaration de guerre envers les bots pornos qui bousillent votre ordinateur, tout y passe y compris les conseils Soul/Disco les plus incongrus (« Just Listen To Diana Ross »). Mais la bonne humeur est patente, tout comme ce désir de foutre la merde dans la famille, en affirmant que finalement, au-delà du présent, il n’y a que dalle (« There’s Nothing »).
Du bon boucan pour dégénérés du bulbe, qui reste évidemment dans une veine cacophonique entamée il y a au moins trente années, et qui trouvait son acmé sur le « longue-durée » précédent, que je vous recommande chaudement puisque tous les EP de ces énervés sont disponibles gratuitement. Alors si une bonne dose de Powerviolence à option Grind dissonant est votre caprice du moment, jetez-vous sur Crunch CS des KIDNAPPED, au moins, vous ne perdrez pas votre temps. Et puis, cinq minutes à s’arracher les tympans en pulvérisant tous ces présents pourris qu’on vous a offerts pour vous emmerder, le tout gratuitement, c’est pas cher payé pour se défouler. Alors non, je n’arrêterai pas de fouiner dans les poubelles de l’underground pour continuer d’y trouver des trucs immondes qui font mal. Et j’en suis fier. Et même pas bonne année tiens, parce que franchement, les vœux, c’est tout sauf Grind.
Titres de l'album:
Voyage au centre de la scène : Dans le secret des dieux / Interview Sylvain Bégot
Jus de cadavre 01/09/2024
Voyage au centre de la scène : Le Metal français des années 80' / Seconde partie
Jus de cadavre 10/06/2024
Je ne souscris en aucune manière à cette blague de fort mauvais goût sur un sujet aussi tabou et sérieux que les tueurs en série Simony... ... ...
13/09/2024, 08:41
Je confirme : un putain d'album pour un putain de groupe !!
11/09/2024, 20:54
J'aurais adoré, j'aime beaucoup ce fest, mais ça risque d'être chaud cette année hélas...
10/09/2024, 22:39
Bonjour Trooper Je viens de lire ton commentaire Peut-être on se connait puisque je suis un des protagonistes de cet album et donc de Cour Cheverny Dans l'attente
08/09/2024, 22:29
J’étais passé à côté comme un gland et ça fait un bien fou de les retrouver en bonne forme.
08/09/2024, 20:10
J'ai apprécié ce que j'ai écouté. Achat de l'album fait. A voir dans la durée.
08/09/2024, 19:52
Quelle banalité, c'est vraiment du pilotage automatique et peu/pas inspiré.
07/09/2024, 20:42
Bah honnêtement c'est plutôt une réussite.De toute façon pas difficile que de faire mieux que le dernier voir les derniers, j'ai lâché après le troisième
07/09/2024, 17:07
Les deux morceaux en écoute sont plutôt bon et, surtout, le retour du growl, pinaise !!! Événement métal de l'année 2024 , devant Gojira aux JO ! ( Bon, j'espère que ce sera pas seulement sur un morceau....)
07/09/2024, 10:39
je retiens le final du groupe mexicain C.A.R.N.E. ( cli d'oeil à Depraved des débuts?) :-)
06/09/2024, 13:32
Un groupe qui a beaucoup compté pour moi à une époque, une bien triste nouvelle en effet !
05/09/2024, 01:56