Une démo et puis s’en va ?
C’est bien le début d’une histoire plus longue que l’on ne l’aurait imaginée, celle des italiens d’EXTINCTION, qui auraient pu faire partie de cette horde hantant les limbes à défaut de chatouiller les pieds des vivants. Entre 1995 et 1997, le combo n’a pas vraiment eu le temps d’imposer son nom et son approche, et c’est après une longue période de mort cérébrale que le groupe a émergé d’un coma prononcé pour se rappeler au bon souvenir de ses quelques fans. Qui sont de plus en plus nombreux aujourd’hui.
Depuis 2014, EXTINCTION est devenu une force vive de la scène transalpine, avec à son actif, deux albums renforcés par ce troisième né de 2023. Après The Monarch Slaves et The Apocalypse Mark, les originaires du Piedmont enfoncent donc le clou dans le cercueil de nos attentes via Cryogenesis, qui comme son titre l’indique, s’intéresse de près à la cryogénisation, mais aussi au transhumanisme de façon plus générale.
L’amélioration des capacités, la possibilité de transférer une âme humaine dans un corps renouvelé, la faculté de soigner après des années de mise sous glace, tels sont les thèmes abordés par EXTINCTION, qui se souhaite bien dans son époque et en phase avec les questions scientifiques de son temps. Musicalement parlant, le quintet (Danilo Bonuso - guitare, Filippo "Howling SStar" Collaro - chant, Lorenzo Catolla - basse, Diego Sorg Krig - batterie et Jean Edifizi - guitare) a gardé ses options telles quelles, à cheval entre Death moderne et Groove Metal imprégné de Thrash agressif, pour le plus grand bonheur des agités les plus raisonnables. Ce qui n’implique évidemment pas un boucan standard, puisque les italiens font preuve d’un indéniable panache au moment de composer de véritables hymnes à la violence.
Et si vous souhaitez un aperçu significatif des possibilités, je vous conseille de commencer la lecture musicale par le monstrueux « Satanic Ritual Abuse ». Petite perle syncopée cachée dans une huitre de brutalité, cette chanson est tout ce que le Metal pugnace moderne devrait être, constellé d’accroches toutes plus précises les unes que les autres, enrobées dans une enveloppe à la CARCASS des heures Death n’Roll.
Un sens de l’à-propos incontestable, pour un disque restant humble de ses proportions. Impeccablement produit malgré un son de grosse caisse un peu mécanique, Cryogenesis nous entraîne dans le futur, à une époque où la science se veut capable de guérir n’importe quelle affliction. On ne pourrait rêver de futur aussi enthousiasmant, toutefois, la tonalité sombre de l’œuvre nous enjoint à nous méfier du progrès pour le progrès. L’homme pourrait y laisser non sa peau mais son intégrité et son âme, en acceptant de troquer son ensemble pour quelques-unes de ses parties.
En choisissant les options courtes, le groupe a fait le bon choix. Avec un peu moins de quarante minutes, Cryogenesis n’a guère le temps de pourrir sur place, d’autant qu’il se conserve très bien dans la glace. Avec une variété manifeste, entre son clair et soli de cristal (« Synthesis »), et parfum FEAR FACTORY/CREMATORY léger, ce troisième longue-durée reste passionnant de bout en bout, moderne sans être daté, et surtout, convaincant. Loin des produits les plus surgelés de la scène Groove/Death actuelle, Cryogenesis se montre toujours aussi viable une fois projeté vers l’avenir, et tiendra évidemment l’épreuve des années sans aucun problème. On pense parfois au BELIEVER de Gabriel en version moins cybernétique et complexe, mais finalement, EXTINCTION garde son identité chèrement forgée grâce à un habile jeu de chaud et froid permanent.
On se passionne pour ces aventures, narrées en mode progressif saccadé (« Eternal Life »), ou en développé grognon et ronchon (« Obsession »). Avec un chanteur grave mais convaincant, et un duo de guitaristes inspirés, le groupe se repose donc sur des bases saines, et peut continuer son exploration des possibilités sonores les plus brutales mais maîtrisées de son vocabulaire.
Avec quelques références qui ne s’en cachent pas (l’intro très SLAYER de « The Woman Strangler »), et des voies explorées avec soin, le quintet italien continue son bout de chemin avec des certitudes en poignées de main. Sans savoir si le futur qu’il nous décrit sera réalité un jour, on en accepte les préceptes qui citent le Death de la seconde moitié des nineties et le Groove Metal de la même période, quelque part entre le jeune MESHUGGAH et un CARCASS propre sur lui.
Du beau travail donc, qui a le mérite de la qualité dans la simplicité. A écouter attentivement, pur ne manquer aucune fioriture, d’autant qu’elles ne sont jamais gratuites. Et puis, une basse aussi énorme et roulante mérite bien quarante minutes de votre patience.
Titres de l’album:
01. Doors Of Perception
02. Demon Of The Fall
03. Satanic Ritual Abuse
04. Facing The Beast
05. Synthesis
06. Cryogenesis
07. Eternal Life
08. Obsession
09. The Woman Strangler
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