Alors que nous commencions tout juste à nous remettre de la gigantesque torgnole assénée par le dernier ASPHYX, le temps semblait à la récupération des quelques dents qui jonchaient le parquet. Nous pensions avoir assez d’espace pour nous reconstituer un physique et un esprit dignes de ce nom, mais c’était sans compter sur la vilénie des allemands de Century Media qui nous attendaient au tournant avec leur dernier produit. Sorti de quasiment nulle part, et signé immédiatement sur un énorme indépendant, le projet US FROZEN SOUL a de quoi faire des jaloux, puisque après seulement deux splits en compagnie de BARING TEETH, BIGHAND, BIGKNIFER. BUTTRUM, INFERNAL LEGIONS OF MORDOR d’un côté et MOLDER et COFFIN ROT de l’autre, FROZEN SOUL entre dans le monde des adultes par la grande porte avec son glacial Crypt Of Ice. Evidemment, l’heure est à la nostalgie une fois de plus, et le groupe ne propose rien que nous n’ayons déjà entendu des centaines de fois. Mais pour ceux les ayant découverts sur l’estimable label Maggot Stomp à l’occasion de leur première cassette démo Encased In Ice, la progression est logique, et le résultat assez évident. On sentait dés le départ que le collectif avait les armes pour se détacher de la masse, et ce premier album vient à point nommé prouver les bonnes impressions.
Formé en 2018 à Fort Worth, Texas, ce quintet (Samantha Mobley - basse, Michael Munday - guitare, Chad Green - chant, Matt Dennard - batterie et Chris Bonner - guitare, les deux derniers venus en 2019 et 2020) exhale donc des vapeurs assez familières aux fans d’un Death vintage. On sent immédiatement les influences les plus évidentes, celles de BENEDICTION, ENTOMBED et BOLT THROWER, et ce mélange détonant entre des fragrances nordiques et des parfums européens est tout à fait délicieux, et digne de la légende. Et avec sur le CV des implications dans des groupes aussi divers et passionnés que END TIMES, DISENCUMBRANCE, WILDSPEAKER, CREEPING DEATH, CONTUSIONS, VULGAR DISPLAY, HUMANERROR, HIGH ANXIETIES, NEGADUCK, OBSTRUCTION, STEEL BEARIN HAND, TOLAR, UNIT 21 et quelques autres, les musiciens de FROZEN SOUL ont déjà l’expérience des jeunes loups qui ont suffisamment roulé leur bosse pour savoir exactement ce qu’ils font.
En l’occurrence, un Death solide, rigide, cadavérique même, qui emprunte à BOLT THROWER sa solidité, et à BENEDICTION son approche de front. Et si l’album commence sous des auspices hivernaux aux synthés cosmiques, la réalité des faits ne tarde pas à vous éclater aux tympans : ici, le Death n’est pas dénaturé par une quelconque approche futuriste ou enjolivé par une technique hors-norme, mais bien joué à l’ancienne, avec des riffs massifs et une philosophie vocale nous rappelant le meilleur CANCER. « Crypt of Ice », après une mince couche de glace laisse donc souffler le blizzard, et nous sommes pris à la gorge par une immense production digne des meilleurs albums du cru. Avec un duo de guitares qui s’en donnent à cœur joie dans le morbide, une section rythmique d’une solidité à toute épreuve, FROZEN SOUL honore son deal avec le géant Nuclear Blast de la plus probante des façons. On pense immédiatement - et pas seulement à cause de cette configuration avec quatre hommes et une bassiste brune - à BOLT THROWER, dont les épisodes les plus puissants et guerriers nous remontent à la mémoire.
Produit par des intimes du groupe (Daniel Schmuck, ancien guitariste de la formation, avec l’aide de Slade Williams qui avait bossé sur la première démo du quintet), Crypt Of Ice reste donc une affaire familiale, mais terriblement professionnelle. Avec une succession de plans faisant a part belle aux écrasements les plus dantesques et aux accélérations les plus écrasantes, les morceaux s’avèrent redoutablement bien construits, classiques, mais efficaces en diable, et le verdict ne se fait pas attendre. Sans chambouler l’ordre naturel des choses, les texans apportent leur pierre au caveau, et le font grimper d’un étage. « Arctic Stranglehold » prouve que le legs anglais revu et corrigé par l’école suédoise a trouvé un écho certain aux Etats-Unis, et que les américains ont appris depuis longtemps à jouer comme les européens. Avec des titres assez homogènes dans la durée, les FROZEN SOUL ne jouent pas la prétention, et restent sous des balises de temps raisonnables. Ce qui n’empêche évidemment pas l’ennui de parfois pointer le bout de son nez lorsque les similitudes sont trop flagrantes, et un morceau bref comme « Beat to Dust » n’apporte pas grand-chose au métrage.
Heureusement pour nous, les faux-pas sont rares, et il est difficile de ne pas se montrer admiratif face à ce déferlement de violence en riffs gras et insistants. Les deux manipulateurs de cordes ont du flair, prônent une gravité de ton qui évidemment nous ramène directement à l’orée des nineties, lorsque la seconde vague de Death européenne s’apprêtait à prendre le pouvoir.
« Merciless », suggère quand même que les racines américaines de MORBID ANGEL ont été prises en compte, mais décidément, le Death des texans prend un malin plaisir à s’éloigner des influences de son propre pays. Ici, même lorsque la vitesse croît c’est la puissance qui prime, et une tuerie de l’envergure macabre de « Encased in Ice » le démontre de son ancienneté dans le répertoire du groupe.
Pour faire simple et résumer l’affaire en une formule efficace, dites-vous que la musique contenue dans ce premier album est à l’image de sa pochette aux tons bleutés. Froide, vous plongeant dans un état catatonique en attendant des secours qui ne viendront jamais. Belle performance classique donc pour les texans, qui confirment avec ce premier jet l’excellente réputation dont ils bénéficiaient dans l’underground jusqu’à lors.
Titres de l’album:
01. Crypt of Ice
02. Arctic Stranglehold
03. Hand of Vengeance
04. Wraith of Death
05. Merciless
06. Encased in Ice
07. Beat to Dust
08. Twist the Knife
09. Faceless Enemy
10. Gravedigger
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09