Le nom, la pochette, la maison de disques, et une sorte de sixième sens naturel m’ont poussé à croire que le premier album des hongrois d’IRON STEEL allait m’entraîner sur la piste d’un Heavy Metal conquérant et chatoyant. Après tout, la vague old-school métallique de ces quinze dernières années a ratissé large au niveau des influences, et les conclusions se tirent d‘autant plus vite que les sorties s’accumulent. Pourtant, rien n’est plus faux, et Crystalized n’a absolument rien à voir avec la NOWBHM, ni avec la première vague Heavy américaine. Et pour cause, puisque ce nouveau groupe propose un mélange très salé entre Speed Metal dru et Punk velu.
Exit donc les armures et les épées, et bienvenue aux crachats et autres éructations diaboliques. Patrock (basse), Bulldozer (batterie) et Losó (guitare/chant) se rapprocheraient d’une version encore plus malpolie de VENOM, avec cette petite touche italienne d’un BULLDOZER vraiment agité. Soit une rythmique inamovible, des vocaux vomis et non scandés, des riffs prétexte à manipuler la luxure qui est en nous, et une attitude globale bravache.
Comme si la première vague de Proto-Thrash des RAVEN, VENOM et HELLHAMMER se laissait pousser une crête sur la tête, Crystalized plante les épingles à nourrice dans le cuir épais d’un perfecto trouvé dans une poubelle. Ce premier album qui fait suite - mais sept ans plus tard - à une première démo sent des pieds, de la gueule et des aisselles, et n’est pas recommandé pour un déjeuner pascal entre croyants et autres grenouilles de bénitier.
Inutile donc de sortir les cantiques et les mines réjouies, IRON STEEL est là pour souiller, trousser, bousculer, casser, provoquer, et on se rend compte très rapidement que ces trois-là ne sont pas de petits plaisantins déguisés en punks hongrois. « Rage Militia » met immédiatement les choses au point, et ces mêmes choses ne divergeront jamais. Sobriété dans l’excès, salubrité sous le talon des bottes, clous en mise en demeure mais gusto quand il s’agit de donner la bonne heure, IRON STEEL joue la carte d’une guitare tronçonneuse et l’atout d’une basse ronflante et heureuse. Et s’il est évident que tout ça ne fait pas vraiment avancer la cause, on accepte néanmoins le plaisir instantané d’une branlette musicale bien agitée.
Quel est le but d’une telle sortie, si ce n’est ce plaisir régressif ressenti comme un virus s’insinuant dans l’organisme pour le contaminer en mode retour en arrière sur sa mobylette ? Le même que les pionniers affichaient il y a quarante ans, refuser toute sophistication et tourner le dos à la politesse artistique pour s’affirmer comme éléphant dans un magasin de porcelaine rare. On se laisse donc aller à quelques tremblements de chef, on regarde ses rangers avec affection et on récupère quelques bracelets dans le coffre à malice pour rejoindre le gros des troupes et des milices.
Aussi Punk que Metal, le trio pose les bases d’une philosophie simple : proposer neuf fois le même morceau, lâcher une jolie intro, pour célébrer le culte de MOTORHEAD soudainement épaulé par Cronos et Mantas.
Je pense qu’à ce stade de la chronique, vous avez saisi tous les tenants et aboutissants d’un album simple et lapidaire, qui ne joue ni les intrépides, ni les pointilleux. Mais entre cette basse ludique qui fait des tours sur elle-même et ce chant ignoble et graveleux, l’ambiance est au sourire joyeux, et au pogo/headbanging comme l’incite sans ambages « Hellhounds ».
Entre un MAYHEM des débuts en plus carré et un BULLDOZER des primes années fasciné par le porno et le mauvais goût, Crystalized se rebaptiserait volontiers Carbonized, tant il brule tout sur son passage en ne laissant que de petits tas de carbone. Entre WARFARE et le crade Rock, entre le désert et les montagnes de roc, IRON STEEL crache à la tronche des bénis oui-oui et se lance à corps perdu dans une carrière que l’on pressent déjà linéaire et stable.
Pas le genre de groupe qui intrigue ou risque de surprendre, mais trio puissant et sans principes, IRON STEEL se fait une petite place sur la scène Speed/Punk et lâche un gros glaviot sur le pare-brise des passants. Aucune classe, aucune manière, mais des hymnes fiers, et une atmosphère à donner chaud à une bande d’hyènes égarées. De quoi suer comme un goret, et se purifier le crane avec des pensées méchamment inapropriées.
Punk’s not dead?
Titres de l’album:
01. Intro
02. Speedtrap
03. Obsessed
04. Dance of Destruction
05. Brain Death
06. Crystalized
07. Sweet Dive
08. Love the V
09. Hellhounds
10. Make or Break
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