On peut tout à fait se former en 1992 et sortir son premier album en 2021. C’est en tout cas ce que prouvent les chiliens de TORFROM, existant depuis bientôt trente ans, mais n’ayant jusqu’à lors publié que deux démos et un EP. D’ailleurs, ces gens-là semblent avoir un sérieux problème de timing, puisque leur première démo n’a vu le jour qu’en 2001, presque dix ans après leur naissance, et nous découvrions alors à l’occasion de cette Démo 2001 un groupe brutal, viscéral, qui semblait donner des signes de capacités non négligeables. Las, après ce départ tardif, les choses n’ont pas repris leur cours normal, puisqu’il leur fallut encore cinq ans pour accoucher de leur premier moyen-format, Desde el Umbral, qui se devait d’incarner le coup de pistolet du départ. Mais faisons-fi de ce parcours plus qu’erratique, et célébrons aujourd’hui la naissance de Culto Al Terror, premier longue-durée de ce quatuor au long-cours, et autant admettre que les années ont profité à la méchanceté de ces quatre musiciens qui se vautrent dans la luxure d’un Death formel, mais savoureux.
Les quatre instrumentistes (Enrique Hermosilla - batterie, Jorge Arancibia S. - guitare/chant, depuis 1992, Pedro Ramirez - guitare et Rodrigo - basse) se dont donc retroussé les manches pour nous offrir en totale autoproduction cette collection de morceaux morbides, empreints d’un formalisme sud-américain très palpable, et pas seulement parce qu’ils sont chantés dans leur langue natale. Les originaires de la Isla de Maipo à Santiago n’ont donc pas joué les fiers à bras, totalement conscients du classicisme de leur musique. Une musique pourtant plurielle, qui n’hésite pas à se rapprocher parfois d’un heavy Metal moderne en maîtrisant ses réflexes Death, et qui dans ces moments-là évoque la vague Néo-Death suédoise ou même CARCASS, ce qu’on note assez facilement en écoutant un morceau comme « Luto Eterno ». Mais les racines des années 90 sont là, ce qui semble inévitable au vu de l’acte de naissance de TORFROM, relevées d’un son tout à fait correct pour du DIY, et l’écoute de ce premier long, assez raisonnable de ses quarante minutes à peine atteintes se révèle très agréable pour les tympans formées à l’endurance brutale.
Facile à écouter, mais du coup, difficile à décrire, les figures proposées par les chiliens étant tout à fait traditionnelles. On sent l’air putride de la mort en vogue à la fin des années 80, on sent les effluves d’un CANCER en stade terminal, on sent la caresse de la BENEDICTION des premières années (« Putrefacción »), et hors de ces comparaisons, les formules semblent futiles tant l’effort s’apparente à un exercice de style réussi. Avec une pochette superbe et une production claire et profonde, Culto Al Terror n’impose pas vraiment la terreur, mais propose un habile voyage dans le temps, un peu comme si le quatuor avait pu sortir cette œuvre en temps et en heures à l’orée de sa création. Terriblement efficace à défaut d’être un tant soit peu original, ce premier jet fait la part belle à une violence saine et sourde, qui parfois accepte d’accélérer le tempo pour bander les muscles (« Depravación » et ses blasts soudains mais cathartiques), mais qui la plupart du temps reste dans une modération de BPM qui n’empêche pas d’en apprécier les riffs les plus malsains.
L’école old-school dans toute sa splendeur, mais peut-on en vouloir à un groupe né en 1992 de pratiquer un Death rétrograde, alors même qu’il n’a pas vraiment pu le faire en son temps ? Non, et il convient donc d’excuser les TORFROM pour cette facilité à ne pas prendre le moindre risque, d’autant que le chant bien caverneux de Jorge Arancibia permet d’apprécier les titres à leur juste valeur. Certes, le conformisme se taille la part du lion, certes, les motifs se répètent d’un chapitre à l’autre, mais lorsque les chiliens osent des motifs rythmiques plus hachés et saccadés, le résultat se montre efficace et persuasif, et « Bastardos » de nous ramener aux grandes heures du Death européen des années 90. Pas vraiment de « hit » à détacher de la masse, même si le rigide « I am Lucifer » pourrait en faire office, mais une constante dans la pression et la méchanceté, ce qui permet à ce premier album en quête d’une distribution de faire très bonne figure dans la production actuelle. Un peu DEICIDE mâtiné de l’approche anglaise des BOLT THROWER et BENEDICTION, un peu roublard et cryptique sur les bords, Culto Al Terror incarne donc un achèvement pour ce groupe sympathique, mais une anecdote plaisante pour les fans d’un Death nostalgique de ses premières exactions.
Titres de l’album:
1. Confessor
2. Legión del Mal
3. Psicópata Asesino
4. Luto Eterno
5. Putrefacción
6. Depravación
7. Bastardos
8. I am Lucifer
9. Culto al Terror
10. Estrella Negra
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