Entre Thrash et Hardcore, il y a le Crossover. Mais entre le Crossover et le Hardcore, il y a le Metallic Hardcore. Et entre tout ça, il y a les américains d’EXTINCTION A.D, l’un des groupes les plus pugnaces de sa génération, et l’un des plus puissants aussi. Depuis 2013, et plus encore 2015 avec le largage de la bombe Faithkiller, ce quatuor de Long Island, New-York n’a eu de cesse de nous provoquer, d’attiser nos sens pour nous éveiller à la réalité blafarde d’un quotidien pesant, via une pratique instrumentale ouverte et une propension à synthétiser tous les styles les plus agressifs de l’underground.
Certains les voient comme des supporters Hardcore plein de ressentiment, les autres comme des thrasheurs ne crachant pas sur un brin de réalisme. Mais finalement, quelle importance puisque chacun de leurs albums est une claque dans la face des illusions, et encore plus aujourd’hui alors que le climat s’assombrit dans tous les domaines et toutes les régions du monde. Et en négociant le virage de ce troisième chapitre, les new-yorkais ont accentué leur rage pour la rendre palpable à travers les enceintes.
Entre radicalisme Hardcore et urgence Thrash, Culture of Violence se pose là. Tendu comme une corde à piano prête à te défigurer la tronche, ce troisième album est un concentré de colère, une masse informe de C4 posée sur un pylône de centre commercial, prêt à faire péter la société dans son ensemble. En resserrant les rangs, les quatre acolytes (Mike Sciulara - batterie, Rick Jimenez - chant/guitare, Ian Cimaglia - guitare et Tom Wood - basse) ont concocté l’explosif parfait, de ceux qui dynamitent les barricades dans les grandes largeurs. Et pour jauger de leur esprit revanchard, rien de mieux que l’écoute du monstrueux « Mastic » qui en dit long sur leur envie de tout faire exploser dans un feu d’artifices de revendications ultimes.
Sur ce titre, les EXTINCTION A.D condensent tout ce qu’on adore dans le Crossover/Metallic Hardcore moderne. Une rythmique totalement débridée et fatalement Thrash, et une pression constante sur les tempes d’un canon de flingue chargé. D’un phrasé ferme et vindicatif, Rick Jimenez nous hurle ses tripes à la tronche, et présente un tableau peu gratifiant de la vie moderne sur une planète exsangue. La société en prend pour son grade, mais nos oreilles aussi : car en se faisant passer pour un WHITE ZOMBIE travesti, les EXTINCTION A.D nous refourguent un « 1992 » très dansant, mais sur des braises ardentes.
En gros, si vous cherchez un exutoire à votre frustration sans avoir à casser tout votre mobilier Ikea livré à domicile, Culture of Violence se pose là comme thérapie fulgurante. Méritant son titre à chaque riff, cet album est un trauma transformé en musique, et la seule façon de concevoir l’avenir : via la révolte, les cris, et la destruction systématique des valeurs capitalistes. Alors évidemment, avec une ouverture tonitruante de la musculature de « Culture of Violence », pas de tergiversation ni de faux-semblant : la caisse claire donne tout, les guitares brûlent dans un déluge d’acier, et l’up tempo accompagne à merveille ce chant haineux et viscéral. En un morceau, EXTINCTION A.D nous dépeint l’actualité avec une acuité extraordinaire, fait mal à nos illusions, mais nous traite dignement d’un Metal perméable aux pluies Hardcore les plus acides. Comme la bande-son WWE d’un combat entre deux monstres de légende, Culture of Violence sait que le temps presse et que la cloche ne va pas tarder à sonner. Donc, « Dominion », « Thirteen » ne ménagent ni les passages sombres ni les breaks beatdown pour nous écraser les roubignoles, la basse nous claque comme une badine sur le cul, mais les soli restent Metal, et les arpèges parviennent même à se faire une place.
Pas le temps d’esquiver, nous sommes pris pour un punching-ball gratos, et nous subissons tout ce que les musiciens reprochent à ce monde de merde. Extrêmement compact, mais savamment fluide, cet album propose tout ce que les américains savent faire de mieux, y compris ces mid-tempi qui donnent envie de se jeter dans le pit pour défoncer deux ou trois faces.
« Behind the Times », uppercut impitoyable, « Star Strangled Banner » qui vitriole la statue de la liberté, « Praise the Fraud » survitaminé comme un boxeur sous coke, tout empeste la sueur, les accélérations sont incroyablement puissantes, et l’équilibre entre Metal et Hardcore parfait.
Parfait comme un album qui ne tourne pas autour du pot mais qui shoote dedans avec rage. Une véritable leçon de violence qu’on encaisse comme on peut, mais qui laisse des séquelles. Et qui risque de forcer les autres groupes à revoir leur dosage de sincérité. Ici, tout respire la franchise, un peu trop parfois, mais en 2022, la rêverie et les illusions n’ont plus leur place.
Seule la lucidité d’un combat final importe. Et mieux vaut y être préparé les poings serrés et bandés.
Titres de l’album :
01. Culture of Violence
02. Dominion
03. Thirteen
04. Mastic
05. 1992
06. Heads Will Roll
07. Behind the Times
08. Star Strangled Banner
09. Praise the Fraud
10. National Disaster
Alors le petit côté "moderne" dans leur zic c'est pas trop mon truc, mais faut avouer que ça cogne dur et que c'est efficace ce truc !
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24