Si les groupes en plus n’ont même plus de page officielle, il va devenir de plus en plus ardu de trouver des informations, histoire d’étayer une chronique qu’on espère un poil plus longue que trois formules de base. Mais j’ai eu beau fouiner les arcanes de la toile, je n’ai pas trouvé grand-chose à me mettre sous le clavier, mis à part le court laïus de leur label, qui se montre plutôt avare lui aussi en renseignements.
Je vais donc vous communiquer le peu d’éléments en ma possession…
Les CULTURE SHOCK sont donc cinq (Geoff D. - chant, Wolf Bomgardner & James Trejo – guitares, John Menchaca – basse et Jake Hansen – batterie), viennent de Denver, et nous ont proposé au mois de mars via les bons services du label militant Youth Attack leur premier LP, façon de parler, puisque ce dernier n’excède pas le quart d’heure montre en main.
Mais dans le domaine du Hardcore cru et dru, ce timing reste tout à fait respectable, et permet à Culture Shock de garder son intensité de bout en bout. Et dans ce domaine, faites-moi confiance, les Américains savent de quoi ils jouent et crient.
Enregistré en analogique à Denver, Colorado, mixé et masterisé par Will Killingsworth aux Dead Air studios, ce premier EP est un concentré d’énergie brute, qui se veut écho de la philosophie lapidaire du hurleur en chef Geoff D., « L’équipe est réduite, mais la morsure est cruelle ».
Et effectivement, passées les treize minutes de cette carte de visite brutale, on en vient à croire sur parole le chanteur engagé à l’air pas du tout dégagé.
Ce qui va dégager par contre, ce sont les quelques illusions que vous vous faisiez encore sur la société moderne, lapidée par les jets de bile Core de ces cinq allumés.
Dans la plus grande tradition du véritable Hardcore US, qui pioche sans vergogne dans l’héritage du NYHC, de celui de Boston, et évidemment avidement dans les racines de Denver, Culture Shock n’est rien d’autre qu’une gigantesque beigne prise en plein dans la face d’une Amérique post-Trump qui se demande encore ce qui a pu arriver à son pays.
Alors, les rythmiques sont évidemment échevelées, les riffs acérés et affûtés, et le chant bien beuglé, histoire de rester de plain-pied dans un Hardcore à tendance Fast, qui sait se raidir quand il faut pour mieux accélérer ensuite.
Une sorte de Punk joué avec les tripes, mais doté d’une production ample et profonde, qui accentue encore la véhémence de l’approche.
Dix morceaux qui passent aussi vite qu’une rixe de rue le samedi soir, après échanges de propos houleux entre deux factions antagonistes. On peut y reconnaître le legs des AGNOSTIC FRONT, celui des WRECKING CREW ou de YOUTH OF TODAY, mais à vrai dire, on y voit surtout la rage d’une jeune génération qui n’a pas oublié en route les desseins originels du Hardcore.
Peu ou pas d’empathie, une affaire emballée et pesée rapidement mais précisément, et le cri de révolte d’une génération qui en a assez de voir ses espoirs tués dans l’œuf et qui veut y croire encore.
Alors de « Culture Shock » à « Won’t Play Your Games », en passant par le laminant et Thrashcore/Powerviolence « You’re Next », n’ayant rien à envier en termes de violence au film homonyme, tout est fait pour vous claquer le beignet dans les grandes largeurs.
Et c’est comme ça qu’on aime le Hardcore, le vrai, parce qu’il ne perd pas de temps en conjectures inutiles, et qu’il combat la conjoncture de façon mutine.
Il se veut lourd de temps à autres (« Stuck », coincé, en effet, dans une époque où l’égoïsme devient une valeur étalon, et qui du coup s’énerve CRYPTIC SLAUGHTER sur son final), mais aussi bien Crust quand le propos se durcit (« Stark Raving Mad », grosse boucherie en règle), ou plus épais et concret qu’un bloc de béton tombé d’un immeuble à l’abandon (« Behind The Glass », bien velu et qui laisse les cheveux crépus).
Pas grand-chose d’autre à dire sous peine de tomber dans la répétition, ce qui je crois aurait le don de frustrer nos amis du jour.
Sachez simplement que grâce aux CULTURE SHOCK, le Hardcore made in Denver revient sur le devant de la scène, et que ce premier album vaut largement les treize minutes que vous pourriez lui consacrer. Un Core plus cru et concret qu’une prise de conscience inopinée, plus violent qu’une époque pourtant peu portée sur le partage et la tolérance, et plus professionnel que bien des amateurs qui aimeraient nous persuader du contraire.
Voilà, mais la prochaine fois les gars, prenez le temps de vous faire un site à vous.
Niveau propagande, ça peut se révéler utile.
Titres de l'album:
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