Aujourd’hui, c’est la fête des pères. Oui, je sais, le temps que cette chronique soit publiée nous aurons déjà oublié Noël et la Saint Sylvestre, mais je tenais à le signaler. Non que je veuille présenter à mon père la chronique du jour, étant relativement certain que le Death old-school n’est pas sa tasse de viandox préférée. Mais si j’avais été père aujourd’hui, j’aurais aimé que mes enfants me réveillent au doux son de ce premier album des brésiliens de WARGORE, ce qui aurait définitivement prouvé qu’ils avaient bon goût. Nonobstant cet aparté nostalgique (et totalement virtuel), je suis assez content de vous introduire à la dernière nouveauté lusophone en vogue, qui reprend peu ou prou quelques ingrédients bien connus des recettes de l’extrême. Fondé en 2016 à Cascavel, ce quintet brutal a d’abord accepté la case EP en nous révélant Between Evil and Death il y a trois ans, avant d’accepter de franchir le pas complexe du premier longue-durée, qui prend ici la forme de neuf titres pour une sobriété exemplaire. Aucune précision d’influences pour ces sud-américains brutaux, sauf celle d’un Death nostalgique, ce que l’on ressent dès l’entame franche et bestiale de « Cursing the Existence ». Contrairement à ce que leur nom semble indiquer, les WARGORE ne se vautrent pas dans le Brutal Death ou le Death Gore nauséeux, mais bien dans un Metal de la mort classique et factuel, unissant les scènes anglaise et brésilienne dans un même élan de puissance. Produit proprement, Cursed Existence semble se rappeler des premières exactions des allemands de MORGOTH mais aussi des lamentations cruelles de BENEDICTION, sans oublier leur propre patrimoine de Black Death occulte, que l’on sent en filigrane en tendant bien l’oreille.
Tout comme le Thrash vintage, le Death old-school est de ces appropriations qui ne laissent que peu de marge de manœuvre. En écoutant ce premier effort, le fan reconnaîtra immédiatement les premières années du style, lorsqu’il cherchait encore à se démarquer de son ascendant Thrash. Il n’est ainsi par incongru de penser à THANATOS, renforcé d’une vilénie sourde à la AUTOPSY en écoutant « Feeding the Dead », et si aucune surprise fondamentale ne vient agrémenter le déroulé, aucune déconvenue majeure n’est à déplorer. Le groupe se contente de rentrer dans le vif, alignant les sempiternels riffs concentriques et circulaires, et s’en remettant à une rythmique solide pour ne pas vaciller. Le quintet (Otavio Augusto - basse, Gustavo Prates – guitar, Antonio Fagundes – guitare, Jamil Miranda – chant, et Gustavo Milani – batterie), qui compte en ses rangs des membres de ZOMBIE CREW, affiche donc une santé optimale et une fascination absolue pour le Death des origines, avant qu’il ne soit contaminé par les virus gore, technique ou progressif. Ici, tout est réduit à l’état brut, sans fioritures, et si parfois les morceaux semblent manquer de personnalité, quelques accélérations bien senties et le chant sourd de Jamil Miranda, mixé légèrement en arrière-plan confèrent à l’œuvre une patine mystique et occulte assez appréciable. De là, tout le monde aura saisi le caractère conventionnel d’une sortie qui ne cherche pas à se faire remarquer par son culot, mais plutôt par son respect des règles. Le tout s’ingurgite assez facilement grâce à des morceaux convaincants comme « Cotard Delusion », mais il est certain d’un autre côté que la linéarité de l’approche pourra vite lasser les plus exigeants.
Similarité des riffs, conformisme des rythmiques, classicisme des thèmes, Cursed Existence est un exercice de style réussi dans la forme mais décevant dans le fond. On aurait aimé que le groupe se détache un peu de ses influences pour proposer un produit certes casher, mais plus goûtu. Prévisible du début à la fin, ce premier effort malgré sa durée raisonnable finit par être méchamment redondant, malgré des changements de rythme fréquents et des breaks plus fins. Il faut dire que malgré deux guitaristes présents, les riffs se ressemblent tous, adoptant la technique du plané/piqué, et l’atmosphère générale manque de ce parfum de déliquescence des grands classiques. Le choix des tempi n’est pas des plus heureux non plus, la régularité des cassures entraînant un effet hypnotique pas vraiment captivant, et les chansons déroulent leur violence sans vraiment se montrer effectives. Les plans les plus probants restent ceux bénéficiant d’une cadence conséquente, et parvenu à « Endless Grief », la patience complaisante laisse la place à un ennui assez prononcé. Pourtant, le quintet ne manque pas de qualités, personnelles évidemment, mais les compositions sont souvent des prétextes à des alignements d’idées convenues, qui se répètent avec régularité, et l’effet de bestialité recherché tombe un peu à l’eau à la longue. Le groupe n’a plus alors qu’à ramer pour maintenir notre attention, en essayant d’insuffler un peu d’intensité (« Raped »), mais on aurait aimé un chant moins systématique, et doublé pour intensifier les interventions, et surtout, plus de riffs purement Thrash comme sur cet épilogue assez malin (qui laisse enfin la basse rouler un peu). Mais excusons ces erreurs qui sont assez normales sur un premier LP, totalement autoproduit, et encourageons les brésiliens de WARGORE à poursuive leurs efforts pour un second album plus personnel et moins passe-partout.
Titres de l'album :
01. Cursing the Existence
02. Visions of Pain
03. Like a Fetus
04. Feeding the Dead
05. Cotard Delusion
06. Cocaine
07. Coexisting Gears
08. Endless Grief
09. Raped
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