C’est l’heure non de l’apéro ou du goûter, mais bien du sixième album pour BLOOD STORM, groupe qui depuis le milieu des années 90 vomit sa bile sur le politiquement correct et la bienséance. Si toutefois vous n’étiez pas familier avec cette horde de barbares malpolis et rustres, sachez que ces musiciens à la pratique rudimentaire se sont associés en 1994, et qu’ils ont depuis régulièrement occupé le marché via quelques longue-durée aussi terrifiants que séduisants. Cette dualité s’exprime dans la haute teneur corsée d’un Black Thrash bestial et subtilement sud-américain, avec cette touche nord-américaine légèrement plus fine. De fait, entre HELLHAMMER et l’écurie Cogumelo, BLOOD STORM reste une référence de l’underground que Cursedness of the Cinder Witch ne fait que renforcer une fois de plus.
Ce trio de malfaisants (Mezzadurus - chant/guitare/basse/claviers, MacCriunna - batterie et Bjorn Haga - guitare) n’a jamais été réputé pour sa régularité de production, et s’est fait désirer pendant huit ans depuis son dernier méfait The Stellar Exorcism, très remarqué évidemment par les fans, mais aussi les mordus d’un Black/Thrash gentiment paillard et fort en décibels.
Loin d’une simple bande de joyeuses brutes tentant d’apprendre le solfège en décapsulant une bière, les BLOOD STORM sont au contraire des gens très intelligents, qui trouvent toujours la bonne approche pour sublimer leur classicisme d‘une touche personnelle catchy. J’en tiens pour preuve ce hit imparable de l’album, « Nefarious Pact », bercé par un mid tempo catchy, et qui étale une belle collection de riffs simples mais charnus, qui donnent clairement envie de dodeliner du chef et taper du pied.
Le point fort du groupe a toujours été sa diversité dans la brutalité. Alors que la plupart des orchestres du cru se contentent de pilonner jusqu'à ce que mort cérébrale s’ensuive, les américains distillent leurs attaques, feignent de se replier, osent les feintes les plus improbables, pour parfois utiliser la botte secrète du Black Punk (« The Separation »). Assez proche d’une version crue et encore plus grossière de BULLDOZER, BLOOD STORM est donc un trio assez futé, dominé par un leader qui depuis 1994 mène sa barque avec fermeté.
Mezzadurus aka Chris Gamble, attifé comme un norvégien pieux priant les Dieux IMMORTAL ou MAYHEM dans une forêt quelconque, est donc un musicien passionné, qui sait composer, et qui sait produire une musique forte en décibels, mais toujours compréhensible. Si parfois, sa méchanceté naturelle le mène sur les traces d’un BM cru et sommaire (« The Hungering Emptiness »), si parfois sa passion pour le Death l’oblige à imiter nos chers amis de CARCASS (« Saffron Harlot Of The Nightside »), sa véritable identité se cache naturellement sous ces emprunts inévitables, quelque part entre VULCANO et CELTIC FROST (« Futile Obsession »).
A la manière d’un DARKTHRONE joyeux et irrémédiablement enraciné dans la terre la plus sombre du Mordor, Cursedness of the Cinder Witch exploite les recettes les plus efficaces du Black Thrash, pour pondre de courts hymnes festifs et souriants (« The Penanggalan »), ou au contraire aller le plus loin possible dans l’aventure, osant l’évolution presque progressive, entachée d’une grossièreté Black des années 80 (« Terror Inversion »). Et ce qui aurait pu n’être qu’un album de plus pour un combo souhaitant relever les compteurs, s’avère en fait être un véritable jeu de piste ou carte au trésor, nous menant d’une violence sympathique à des accès de fureur plus impressionnants, pour un disque qui fait plus que tenir ses promesses faciles.
BLOOD STORM, cette tempête sanglante continue donc son chemin, et s’avère l’un des cocktails les plus relevés du bar à riffs. Mais sans gueule de bois, ce qui est loin d’être négligeable.
Titres de l’album:
01. Chaotic Exile
02. Mundane Havoc
03. Nefarious Pact
04. The Separation
05. The Hungering Emptiness
06. Saffron Harlot Of The Nightside
07. Futile Obsession
08. The Penanggalan
09. Terror Inversion
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