Joensuu, Pohjois-Karjala. Oui, posé comme ça, ça ne veut pas dire grand-chose sauf que ce groupe nous vient de Finlande. Et une provenance finlandaise en termes de Metal est toujours un indice précieux, puisqu’il ouvre des possibilités infinies, les groupes nationaux n’aimant rien de plus que naviguer entre les styles sans s’enfermer dans une case quelconque. Sauf que nos amis du jour n’ont pas ce problème, mettant en avant leurs qualités Thrash sans retenue ni honte.
Fondé en 2013, MANIAC ABDUCTOR est un pur produit de l’école Bay-Area internationale. Fort d’un premier album paru en 2019 (Casualties of Causality), ce quintet solide (Roni Kostamo - basse, Jesse Räsänen - batterie, Jesse Elo & Saku Tauru - guitares et Niklas Pappinen - chant) poursuit donc sur sa bonne dynamique, pour nous offrir un sophomore aux accents plus maitrisés et à l’attitude ferme. Suivant les enseignements américains des années 80, les finlandais nous proposent donc une alternative nostalgique très crédible, située quelque part entre METALLICA, DEATH ANGEL et AGONY, pour une petite demi-heure d’agression modérée, mais terriblement formelle.
Inutile donc de vous attendre à être secoué par une fièvre de créativité, puisque Damage is Done souligne immédiatement que le mal a déjà été fait, et qu’il convient d’en constater les dégâts encore quarante ans plus tard, ou presque. Riffs saccadés classiques, chant fluide, chœurs à profusion, mesure dans la violence, pour un album que les DEATH ANGEL auraient pu enregistrer après leur comeback sans paraître s’asseoir sur leur légende. Sans aller jusqu’à titiller la corde progressive ou sombrer dans les affres chaotiques de l’ultraviolence (sic), les cinq finlandais font montre d’une grande maîtrise, et dès les accents WARBRINGER de « Damage is Done », le charme opère à plein régime, et on se laisse happer par ce vortex temporel qui nous ramène dans les couloirs du temps entre 1987 et 1989.
Solide de bout en bout, ce deuxième long est agréable en oreilles, grâce à une paire de guitaristes hyperactifs et complémentaires, et un chanteur au timbre agressif, mais au phrasé fluide et compréhensible. Ajoutez à ce constat sommaire des soli tout à fait propres et tombant toujours pile au bon moment dans s’éterniser, et une science de la saccade très effective. Un batteur à la frappe puissante sert d’assise à ces compositions qui respectent le passé, et si un brin de complaisance est nécessaire pour encaisser le formalisme old-school, cet effort est vite contrebalancé par un flair indéniable dans l’utilisation d’un mid tempo très efficace (« Odd Man Out »).
Quelques ambitions notables témoignent de capacités certaines, avec en exergue deux morceaux à ambiance qui prouvent que les MANIAC ABDUCTOR ne sont pas que des kidnappeurs de riffs maniaques, et sont parfaitement capables d’agencer eux-mêmes leurs attaques soniques (« Disciples of Hate », totalement imparable).
Lapidaire mais raisonnable dans la vélocité (« Justice Denied »), volontiers évolutif avec acoustique délicate et progression agencée (« Ghosts of the Killing Fields »), MANIAC ABDUCTOR ajoute à son CV des entrées de poids et de choix, et signe un album parfait de bout en bout, pour peu que l’on accepte son parti-pris de recyclage malin. Des titres pondus pour le live, conditions idéales pour un tel groupe, et des tournées à venir qui sauront satisfaire un public d’esthètes qui en ont assez des simples copies, et qui attendent un minimum de personnalité de la part de soldats qu’on envoie au feu après les aînés.
Titres de l’album :
01. Damage is Done
02. Odd Man Out
03. Disciples of Hate
04. Human Greed
05. Endless War
06. Justice Denied
07. Off to Deathrow
08. Ghosts of the Killing Fields
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