On dit toujours - à tort ou à raison - que c’est la première impression qui compte. Qu’il s’agisse d’une simple rencontre amicale, d’un entretien d’embauche, d’un rendez-vous amoureux, de la présentation d’ami à des amis, le principe est d’usage, mais reste assez superficiel et peu fiable. On ne peut pas connaître en effet quelqu’un en se basant sur une impression précoce, tout au plus se faire une idée générale de sa personnalité et de sa valeur. Néanmoins, quelques signes ne trompent pas, surtout en musique. Ainsi, le premier album des américains de CASTLE BURNER aiguille de sa pochette sur la mauvaise piste, en suggérant une admiration certaine pour la NWOBHM et la nostalgie Heavy. Et s’il est bien question de Heavy quelque part, le groupe se veut beaucoup plus proche d’un METALLICA que d’un DIAMOND HEAD.
D’ailleurs, « Crush Your Enemies » pose les bases. Un son, une attitude, une approche saccadée, une violence maîtrisée, on se croirait replongé dans le bonheur And Justice For All, les ambitions techniques en moins. Ce qui est somme toute assez logique puisque ces originaires de Denver, Colorado, se réclament d’un Heavy Thrash tout à fait crédible, et donc propice aux comparaisons déjà établies.
Mais le Heavy Thrash, comme à peu près tout le monde le sait, est un style éminemment casse-gueule, qui demande un sens de l’équilibre sans failles. Sinon, la balance penche d’un côté ou de l’autre, et enferme dans une des deux catégories. Ici, l’équilibre est trouvé assez rapidement, et conservé jusqu’à la fin, ce qui a le don de transformer ce Damned To The Dungeon en produit tout à fait compétitif de sa génération, entre vintage travaillé et générique approprié.
Des noms viennent en tête immédiatement. Outre METALLICA, on pense irrémédiablement à PANTERA, le groove laissé au vestiaire, à MEGADETH dans les moments les plus souples, mais aussi à une sorte d’union contre-nature entre Heavy et Hardcore, spécialement au niveau du chant âpre et cru.
L’ambiance est donc gentiment chauffée, la pièce agréable, et la prestation louable. Evitant les fautes inhérentes à un premier album trop figé ou maladroit, CASTLE BURNER reste collé à ses principes, même si ces derniers sont parfois un tantinet trop classiques. Mais entre ces mélodies de biais et ces guitares effilées qui coupent les chairs, l’auditeur se retrouve en terrain connu, et se délecte de ces syncopes travaillées, et de ces progressions bien négociés. Ainsi, le classique « The Flail of Armageddon », subtilement amer et envoutant nous entraîne sur la piste des SANCTUARY et autres METAL CHURCH, tandis que l’explosif mid tempo de « Fragmented Realities » provoque des spasmes et laisse les membres s’agiter à leur guise.
Sans vraiment choquer ni étonner, Damned To The Dungeon s’avère solide, consistant, de qualité et régulier. Les thèmes rebondissent d’un titre à l’autre, mais restent pertinents, à l’image de ce gimmick gluant qui caractérise « Pendulum of Death », cavalant d’un bon tempo pour nous faire frémir les bouclettes.
S’il est tout à fait possible de trouver l’affaire classique et sans valeur ajoutée, il est au contraire impossible de la penser bradée pour trouver client. Suffisamment variée pour séduire un public large, l’offre est réaliste par rapport aux prix du marché, et le deal est donc tout ce qu’il y a de plus honnête. Et pour une somme modique, vous pourrez taper du pied sur l’infernal « Dragonborn », ou accepter de traîner dans des coins plus glauques au son de « The Manticore ».
Et si cette fameuse référence à METALLICA tient la route sur l’intégralité de l’album, il convient d’y voir un hommage sincère plus qu’un plagiat planifié. « Damned to the Dungeon », title-track fier et noble le démontre sans ambages, allant même jusqu’à titiller la corde sensible des fans d’OVERKILL sans oublier le groove de la génération 90’s.
Quelques ambitions qui se remarquent, une personnalité déjà bien affirmée, voilà de quoi transformer ce premier jet en postulat définitif d’identité assumée. Loin des barquettes sulfurisées qui inondent les rayons de la nostalgie Thrash et Heavy des années 80, CASTLE BURNER assume son passéisme, mais a la politesse de le rendre plus personnel que la moyenne. Un bon début, et qui laisse sur une seconde impression aussi bonne que la première. Ce qui est toujours important au moment de nouer une relation sur la durée.
Titres de l’album:
01. Crush Your Enemies
02. Killing God
03. The Flail of Armageddon
04. Fragmented Realities
05. Pendulum of Death
06. Dragonborn
07. The Manticore
08. Damned to the Dungeon
09. Heavy is the Head That Wears the Crown
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30