Il y a quelques décennies, pas beaucoup d’ailleurs, le Métal Italien faisait profil bas. Peu original, se contentant de reproduire les schémas établis par ses voisins Européens et cousins Américains, il n’avait pas grand-chose à proposer d’excitant.
Et puis la vague des Power Metalleux est arrivé, balayant tout d’un coup d’aile de dragon, jusqu’à ce que des groupes plus téméraires que la moyenne ne prennent la barre en main pour guider la musique nationale vers des horizons plus personnels.
Et depuis quelques années, c’est l’épiphanie, la délivrance, la révélation. Je ne préciserai pas encore une fois toute l’affection que j’éprouve pour la scène locale, et pourtant, un autre exemple enthousiaste m’en est donné ce matin par un ensemble au parcours assez étrange…
Je vous ai assez parlé des DEATH SS par le passé pour que vous puissiez faire semblant de les connaître sans les avoir écoutés.
Alors sachez que l’histoire du sextette DEATHLESS LEGACY leur est intiment liée. Le nom peut en effet vous mettre sur la voie, mais sachez qu’avant de proposer leurs propres compositions, originales dans tous les sens du terme, ces musiciens avides d’étrange se présentaient sous la forme d’un tribute band à Steve Sylvester et sa bande, appelé sobrement DEATHLESS.
Pour d’évidentes raisons de droits, DEATHLESS se vit accolé en 2013 l’extension LEGACY, et la troupe se concentra sur ses propres créations, ce qui nous donna un premier album haut en couleurs et en ténèbres, Rise From The Grave.
De leur période hommage, les Italiens ont gardé leur sens de l’emphase, leur théâtralité assumée, et un penchant certain pour le Métal horrifique que beaucoup – à commencer par eux-mêmes – se plaisent à définir comme du Horror Metal.
Ainsi, Steva (Chant et performances), Frater Orion « The Necromancer » (Batterie et Scénographie), Sgt. Bones (Guitare), C-AG1318 « The Cyborg » (Basse et chant), Alex van Eden (Claviers), The Red Witch (Performances) et Anfitrite (Performances) nous en reviennent donc en 2017 avec un nouvel album sous le bras, qui s’il suit la logique de ses deux aînés, se permet quelques exactions nouvelles d’un joyeux mauvais goût délicieux.
J’avais abordé leur cas pour la première fois en février de l’année dernière à l’occasion de la sortie de The Gathering, leur second longue durée qui m’avait clairement convaincu de leur potentiel, et c’est donc déjà conquis que j’abordais le dossier Dance With Devils qui promettait plus ou moins les mêmes tours de prestidigitation musicaux et qui en effet, ne m’a pas le moins du monde refroidi ou déçu.
Si je me suis permis la facilité de reprendre deux paragraphes entiers de ma précédente chronique, ça n’est certainement pas pour souligner le caractère prévisible de ce troisième et tonitruant LP. Certes, Dance With Devils reprend dans les grandes lignes et quelques détails les mêmes préceptes que les deux premières œuvres du gang Italien, avec toujours cette emphase sur les ambiances mortifères et les pistes de cirque Metal, mais il pousse le concept encore plus loin et s’approche d’une perfection dans un genre qui ne supporte pas la médiocrité.
On y retrouve ces riffs grandiloquents hérités des DEATH SS et de la scène BM « art-shock », ces refrains scandés, hurlés collégialement, ces longs passages « à ambiance », ces constructions évolutives très théâtrales, et bien sûr une flopée d’arrangements étudiés qui donnent à l’œuvre une dimension carnavalesque de l’étrange absolument délicieuse.
Ecrit comme un film d’horreur pour les oreilles, cette danse des diables se veut jonction fantasmagorique entre les mondes gothiques de la Hammer et ceux de la Commedia dell’arte et du giallo transalpin, sans pour autant tomber dans le piège du grotesque que KING DIAMOND a souvent piétiné par le passé.
Concrètement, c’est toujours un délice de retrouver la voix si caractéristique de Steva qui dispose toujours d’une palette vocale impressionnante et expressionniste, et qui semble autant mimer ses chansons que les interpréter.
Dès lors, sur onze titres pour cinquante minutes de musique, le choix est vaste, et impossible de ne pas craquer pour un ou plusieurs titres, tant ceux-ci respirent l’investissement total, dans un créneau pourtant éminemment casse-gueule.
Alors, bien sûr, tout ceci est Heavy, en diable évidemment, un peu Néo-Thrash parfois, et même progressif à tendance Dark (« Witches’ Brew », qui se permet d’intégrer des développements à la DREAM THEATER dans un contexte BM très Anglais), tout en restant de temps à autres dans des balises de Metal symphonique expurgé de sa grandiloquence bon marché (« Headless Horseman », au refrain complètement irrésistible). Mais le tout est joué et composé avec tellement de conviction qu’on se prend une fois de plus au jeu, au risque de se retrouver embarqué dans un univers cauchemardesque, et de ne plus jamais en revenir (« The Black Oak », sa boite à musique funeste et ses tonalités à la BIRTHDAY MASSACRE/MERCYFUL FATE).
Claviers en avant, guitares grondant, et toujours cette emphase vocale diabolique, ce sont les marques de fabrique des Italiens de DEATHLESS LEGACY, qui n’hésitent jamais à en rajouter dans le pathos sans jamais donner l’impression de forcer leur nature (« Join The Sabbath », Boris Karloff et Rob Zombie en Transylvanie suivant le joueur de flute, pour une ballade organisée conjointement par un LAIBACH ludique et le fantôme de Steve Sylvester).
Certes, parfois les sonorités sonnent un peu puériles (« Curse Of The Waltz » et son intro un peu cheap qui se laisse happer par un mid tempo lardé d’intervenions opératiques de Steva), certes parfois, tout ne fonctionne pas et sent un peu le réchauffé facile (« Lucifer », un peu cliché mais parfait pour headbanger), mais après tout, seule l’efficacité du spectacle prédomine, et peu importe que l’on parvienne à distinguer les défauts d’un décor en carton-pâte pourvu que les sensations vous éclatent (« Devilborn », agressif et emphatique dans un registre Heavy horrifique magnifique).
Dance With Devils n’est qu’une simple adaptation musicale d’un conte fantastique, et se veut show intégral ne reculant devant aucun effet pour choquer et tenter d’effrayer. C’est un manège de la terreur certes plus distrayant que tétanisant, une sorte de maison des horreurs qu’on visite en sachant pertinemment que tout est faux, mais pour peu qu’on accepte les règles du jeu, on déambule dans ses couloirs sombres dans lesquels quelques vampires et autres goules se cachent dans l’ombre.
Une musique efficace mariant la puissance du Heavy à des arrangements bien sentis, et jouée par des musiciens tous parfaits dans leurs rôles. Tout ça reste du divertissement n’est-ce pas ? Alors considérez celui des DEATHLESS LEGACY comme l’un des meilleurs sur le marché.
Titres de l'album:
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