Tequila Sunrise, deux options. D’abord un cocktail (téquila, jus d’orange, grenadine), ou un film réalisé par Robert Towne en 1988 avec Mel Gibson, Michelle Pfeiffer et Kurt Russell, cultissime.
OU, troisième option, un combo madrilène qui depuis quelques années propose ses vues sur un Hard-Rock léché et hautement mélodisé, gardant quand même la force alcoolisé du breuvage du même nom.
Alors, laquelle est la bonne en ce matin d’hiver au soleil frappant les persiennes ?
La dernière, la meilleure, qui vous fera voyager en pays ibère pour un joli trip le long d’autopistas Rock qui vous permettront de rouler à fond la capote baissée et la mèche déplacée.
Mais alors, un peu d’histoire pour situer ces TEQUILA SUNRISE sur la carte du tendre d’un Hard-Rock racé et finement ciselé ?
Bien sûr…
Quintette (Rubén Santos – batterie, Ramon Blein et Cecilio Sanchez-Robies – guitares, Jorge Cortes – chant et Jesus Acosta – basse) de Madrid, formé en 2010-2011 par divers potes/associés partageant les mêmes goûts en matière d’harmonie riffée, TEQUILA SUNRISE est une sorte d’archétype de formation AOR revendiquée, répandant la bonne parole de la West Coast US transposée dans la chaleur d’une Espagne pas encore remise de ces hits radiophoniques plus ou moins calibrés.
Quelques influences notables, BALANCE, JOURNEY, TOTO, mais aussi la vague Sleaze/Hard des mid 80’s (DANGER DANGER, DOKKEN), pour un mélange qui de sa dualité douceur/puissance accole le meilleur des deux mondes et se calque sur les sensations procurées par la boisson du même nom, alternant coulées de douceur sur le palais, et flammes de gorge qui vous laissent délicieusement enivré.
Pochette aguicheuse qui rappelle les grandes heures de RATT, ICON ou RIO, pour un contenu qui déroule son tempo, multiple et élastique, en constante mutation, assurant son quota de hits béton et de ballades en floraison, sans jamais rompre un équilibre de raison.
Beaucoup de passion, et un niveau technique largement à la hauteur des prétentions, Danger Zone n’est pas à proprement parler un disque vraiment dangereux, sauf dans l’addiction qu’il risque de provoquer chez les plus accros au son FM d’un Hard-Rock pas vraiment à la traîne.
En regardant cette jolie demoiselle nous toiser du haut de ses lunettes branchées, la moue lippue et le regard braisé, il n’est pas difficile de deviner les intentions d’un groupe vraiment à fond dans son trip, et à raison, tant leurs qualités crèvent les yeux comme le désir de cette affolante beauté.
Couverture chic pour contenu parfois choc, parfois tendre, mais toujours inspiré, puisque c’est un survol général qui vous est proposé, celui d’un Rock qui peut se vouloir FM, presque Pop parfois, empreint de tendances à la GIANT en plus apaisé, qui n’empêche pas les guitares de s’enflammer pour un boogie torride au déhanché chaloupé (« Stay On The Wild Side »).
Démarrage en trombe d’une double grosse caisse boostée de sextolets en tapping déchaîné soulignés d’une basse survoltée (« Day By Day », un peu MR BIG, un peu FOREIGNER des premières années, un peu Speed Allemand en pleine montée), avant une profession de foi chartisée roulant sur les traces de KING KOBRA ou HAYWIRE sans le regretter (« My Way Or The Highway », qu’on imagine très bien dévalée dans une Ferrari bien chromée).
En somme, un grand écart qui ne lèse personne et qui reste crédible, dans les instants les plus romantiques comme dans les crises de hargne les plus authentiques.
TEQUILA SUNRISE se veut donc osmose entre compositeurs chevronnés et instrumentistes respectés, et offre le meilleur d’un Hard-Rock connoté, mais pas édulcoré.
Certes, les harmonies sont omniprésentes, mais toujours dynamisées par des guitares acérées, qui mordent, mais sans blesser (« Bad Side of Love », parangon d’un AOR qui ne tombe jamais dans la misère mielleuse outrancière).
Il y en a pour tous les gouts, que les vôtres se portent sur un Heavy coulé mais techniquement saignant (« Danger Zone », passe-partout, mais efficace, « Risk It All », up tempo classique qui rappelle clairement le BALANCE le plus typique), sur des accès de tendresse sincère et pas trop aseptisée (« Carry On », le quart d’heure émotion qui retrouve même les inflexions d’époque dans un torrent de soli débordant d’un thème à la SURVIVOR), ou sur des fantaisies techniques à la TOTO, qui osent le tempo asymétrique et la basse concentrique (« She », morceau malin qui réveille le matin)
En gros, de tout, et beaucoup de bonnes choses pour un album franchement plus malin que la moyenne du genre qui se contente souvent d’appliquer les mêmes recettes avec déférence.
Les astuces sont notables et stables, couplets qui se permettent quelques libertés avant de préparer un refrain auquel il est impossible de résister, c’est un excellent travail qui permet à ces musiciens affutés de faire parler leur expérience en la mettant au service d’une énorme ambiance.
Morceaux accrocheurs, formels mais séducteurs, pour trois quarts d’heure de résumé d’histoire Hard-AOR bien poncé mais pas trop policé.
Production qui semble même sortir des tiroirs vintage d’un studio Californien, aux rondeurs graves charnues et aux médiums retenus, chant qui n’en fait jamais trop mais affirme son vibrato, et ensemble au-dessus de tout soupçon pour des standards US appliqués à un contexte Européen certain.
Non, rien à dire que des louanges sur ce Danger Zone dont la musique est aussi attirante que sa pochette, et qui nous permet de découvrir un quintette à l’aise avec ses convictions, et qui ne fait rien pour les renier.
Beaucoup plus que la énième sortie mensuelle du cru, pour un disque fondamentalement humain et honnête, qui ose dix tubes à la fête, sans jamais perdre de son impact net.
Merci à TEQUILA SUNRISE pour ce joli voyage dans le temps…
Nous avions donc un cocktail fondant et piquant, un love movie culte séduisant, nous avons maintenant un groupe qui recoupe tous ces éléments.
A vous de choisir, mais les trois ne sont pas incompatibles, au contraire. Alors sirotez, regardez, et écoutez. C’est un peu de la Californie à meilleur marché qui s’invite pour une soirée.
Titres de l'album:
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