Quel intérêt ? Parler d’un EP sorti en 2020, ne contenant que quatre morceaux, ne durant même pas un quart d’heure, lâché à compte d’auteur dans l’underground et uniquement disponible sur le Bandcamp du groupe, qui est aussi son unique page officielle ? Quel intérêt ? D’abord, parce que cette découverte résulte d’un conseil de ce cher Arno Strobl, et qu’il faut toujours suivre ses conseils, ensuite, parce qu’en termes de Death technique et extrême, il convient de faire un sérieux tri entre les bouses informes et infâmes et les créations originales. Et les new-yorkais de DANGEROUS THING s’y connaissent en originalité, eux qui mélangent tellement de courants différents qu’il en devient impossible de déterminer à quelle famille de dégénérés leur musique appartient.
DANGEROUS THING, c’est un peu le tonton bec de lièvre, celui qui fait peur aux petits enfants, et qui fait des tronches de sociopathe pas possible au moment de regarder les convives. Celui qu’on invite par politesse, mais dont on regrette la présence dès qu’il ose s’exprimer, puisqu’il ne prononce que des phrases inintelligibles ou tient des propos discutables sur la peine de mort, les enfants, le réchauffement climatique et la meilleure façon de réchauffer une crêpe au jambon au micro-ondes.
Formé en 2019, actif en 2020, ce trio improbable (Tom Saltman - basse, Justin Waaland - guitare et Paulo Paguntalan - chant) sonne un peu comme le PRIMUS des rues les plus louches de New-York, comme si Les Claypool jouait un album de CRYPTOPSY à fond dans sa bagnole avant un car-jacking par les mecs d’ABORTED. Constitué de quatre pistes compactes mais fourmillant de plans, ce premier EP éponyme mélange avec bonheur le Death technique de tradition élitiste, le Goregrind, le Brutal Death aménagé pour que le sang coule sans obstruer les bondes, et sonne comme le cauchemar improbable de tous les fans de musique extrême propre sur elle. Les dissonances à la GORGUTS, les plans équilibristes à la ATHEIST, le chant digne d’un goret sacrifié sur l’autel du Dieu saucisson, tout contribue à faire de ce premier moyen-format l’ovni qu’il est, constellé d’arrangements bruitistes, de sonorités futuristes coincées dans le bidet du studio, de parties mélodiques improbables, d’accélérations en 5G qui vos brisent les noix, et en gros, de tout ce qu’un album de Death technique et peaufiné doit conchier jusqu’à la mort. Et c’est sans doute pour ça que je l’aime tant.
Il fonctionne plus ou moins comme une blague de potache élaborée pendant des semaines, et qui va traumatiser tout le monde pendant quelques secondes. Passant sans vergogne d’une intro construite à un couplet à rendre les LAST DAYS OF HUMANITY fiers de leur descendance, Dangerous Thing, déstabilise, bouscule, encule, et laisse l’orifice saignant, mais avec une bouteille d’alcool et du coton à portée de main. Il suffit pour s’en convaincre de lui consacrer treize minutes de sa précieuse vie, ou même trois seulement, en piochant un titre au hasard. J’avoue une attirance particulière pour le final orgiaque de « The Sludge Hammer », qi vous pulvérise la tronche de ses sifflantes et de sa grosse caisse trop compressée, mais honnêtement, « Better Buried » conviendra aussi aux plus barges qui cherchent toujours le plus gros pétard pour éclabousser la bouse sur les passants hagards.
Du Death technique qui en est, joué par des tarés congénitaux qui confondent amour et nécrophagie, comme une diarrhée soudaine qui macule les chiottes de tâches marrons et de restes de cacahouète, mais qui vide bien les intestins et laisse exsangue, en sueur, mais soulagé.
Titres de l’album:
01. Better Buried
02. Dry & Cracked Out
03. Deflation of the Lungs
04. The Sludge Hammer
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30