Un nom qui éclate. Vraiment. La classe internationale pour Dan DARK, dont l’identité est encore un mystère pour bon nombre d’entre nous. En Suède, l’homme est connu comme le loup blanc, mais dans le reste de l’Europe de l’ouest, son parcours est pour le moins intimiste. Et seuls les amateurs de pur Hard-Rock à la suédoise des années 80 connaissent l’animal. Et pour cause, puisqu’il a été le frontman et chanteur de TORCH, institution scandinave électrique qui dans sa prime jeunesse nous avait offert deux longue-durée très recommandables, Torch et le plus fameux Electrikiss et sa pochette cocasse.
Reformé en 2003, le groupe avait alors publié deux autres tomes, avant que Dan ne quitte le navire en 2022. Depuis, le musicien s’était attelé à la préparation de son premier album solo, que vous pouvez désormais apprécier grâce au label suisse Metalworld. Les deux étaient d’ailleurs faits pour s’entendre, tant leur conception du Hard-Rock est similaire. Et se lâcher au son de ces huit hymnes à l’hédonisme musical est un plaisir qu’on ne peut refuser.
Pour tenter l’aventure, Dan s’est entouré de deux pointures. Dave Talon, le moins connu des deux, en charge de la guitare, de la basse et des claviers. Et surtout, le prolifique et inépuisable Snowy Shaw à la batterie (MAD ARCHITECT, SNOWY SHAW, SOCIAL DISORDER, ex-DENNER/SHERMANN, ex-ILLWILL, ex-NOTRE DAME, ex-CANS, METAL OF JUPITER, SNÖMANNEN & Hans VÄNNER, XXX, MARYANN COTTON (live), ex-DIMMU BORGIR, ex-DREAM EVIL, ex-KING DIAMOND, ex-MERCYFUL FATE, ex-NIGHTRAGE (live), ex-SABATON (live), ex-SCHEEPERS (live), ex-THERION (live), ex-MEMENTO MORI), dont le CV reproduit intégralement pourrait prendre tout l’espace de cette chronique.
Power-trio donc, dans le sens le plus noble du terme, mais surtout, une envie. Partager avec le public cette passion pour un Hard-Rock échevelé joué Heavy, celui que le fantasque chanteur a toujours adoré. Sur la pochette, on le découvre en costume impeccablement plié, la barbe grise brossée et les mains tatouées. A la manière d’un yakusa posant pour la postérité, Dan impose son image et sa musique, sans chercher à vendre quelque chose qu’il ne possède pas. Même le titre de son album est d’une franchise appréciable. Dark Avenger. Un autre nom qui claque.
Musicalement, l’équation est simple. Une grosse guitare qui débite du riff comme une aciérie des copeaux, une rythmique en up tempo solide, et évidemment, un chant passionné, enflammé même, avec ce vibrato que l’on aime tant. Le chanteur n’a pas cherché midi à quatorze heures, et a composé des titres simples, universels, qui parleront à tous les fans de Hard-Rock joué vraiment dur. On retrouve l’influence de TORCH, en version plus directe et punchy, mais aussi cet instinct naturel que Dan partage avec d’autres artistes comme Jesper BINZER, Conny BLOOM, ou même Chris HOLMES.
Il y a aussi de la générosité à la RAVEN cool dans ce disque, des inflexions que les frères Young partageaient dans les seventies, et cette manière bien suédoise de pondre des refrains qu’on entonne main dans la main. Si bien sûr, les chansons partagent le même ADN au point parfois de se ressembler dangereusement, Dark Avenger s’apprécie dans sa globalité, comme une œuvre pondue spontanément, pour être ensuite dégustée en omelette de Rock. La guitare lamine et turbine, et Snowy Shaw martèle l’enclume du diable comme si le salut de son âme en dépendait, et c’est ainsi que le trio nous embarque en virée, une virée phénoménale, de celles qu’on ne connait qu’une fois dans sa vie, et qui laissent des souvenirs par paquet de dix.
Exubérant, fantasque, mais solide et mélodique, ce premier jet est dégoulinant de Hard classique, revu et corrigé des variations saisonnières. Mais il fait toujours beau et chaud dans le monde de Dan DARK, qui au contraire de son nom évolue dans une lumière aveuglante de poursuite de concert. On imagine le lascar en studio, écumant de rage, chantant à pleins poumons pour imprimer ses tripes sur le vinyle. Et cette sensation presque live est jouissive, et correspond exactement à l’image sonore que nous nous faisons du Hard-Rock festif.
Dès lors, difficile de vous aiguiller vers un morceau en particulier, même si je concède une petite préférence pour l’intrusif « Seventeen and High », qui célèbre la jeunesse et la fête, une bière dans une main et un pétard dans l’autre. « The Circle of Fire » possède aussi ses qualités, cette grosse basse roulante, ce mid tempo parfait, et ces silences qui contrastent avec les montées en puissance.
La philosophie du musicien pourrait se résumer à un seul insert de cette première offrande. Le bien nommé « Trouble Is My Name », qui souligne le caractère frondeur d’un frontman de l’enfer, toujours prêt à relever les défis les plus fous et à conquérir le cœur des amateurs de chaleur.
Mais Dan DARK a aussi une autre facette, plus intime, qui s’incarne dans la tendresse douce-amère de « The World Before My Eyes », ballade acide qui en dit long sur les sentiments du barbu le plus frappé de sa génération. Cette superbe chanson est l’épilogue rêvé d’un album sincère et naturel, mettant un point final plus nuancé à cette déclaration insensée.
Mais pas tant que ça.
Car Dan DARK incarne l’une des facettes les plus attachantes du Hard-Rock suédois. En collectif, ou en solo. Et pour un premier jet, le brouillon à de la gueule. Une grande, comme celle de son créateur.
Titres de l’album:
01. Scream for Rock and Roll
02. Bring Down the Wall
03. She Wolf Boogie
04. Bitter Sweet
05. Seventeen and High
06. The Circle of Fire
07. Trouble Is My Name
08. The World Before My Eyes
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