Un look improbable, entre les BEASTIE BOYS et trois pêcheurs plus portés sur la bouteille que sur la gaule, une musique d’une simplicité exemplaire, pour un nouvel album méchamment attendu. Les ROLLYWOODLAND sont du genre dilettante, et prennent leur temps avant de ferrer le poisson. En admettant que le poisson, évidemment, c’est vous. Alors, comment appâter des bestioles qui se sont habituées à votre absence ? Avec une pâte compacte, gouteuse, et surtout, un lancer de canne à la perfection.
Good job.
ROLLYWOODLAND, ce sont trois musiciens capables, sympathiques et assumant totalement leurs références. Rolly Wood (basse/chant), Ben Dog (batterie) et Yo Godon (guitare), plus d’une décennie après Appetite for Seduction, leur premier album qui n’était pas passé inaperçu se retrouvent enfin dans la position de trublions géniaux, un rôle qui leur va comme un gant. Et avec pas moins de quinze titres dans la musette, les français n’ont pas joué les pingres ni la prudence, s’exposant comme jamais au verdict d’amateurs de Rock n’Hard incisif, festif, et dansant.
Les caractéristiques du power-trio sont toujours les mêmes. Une ouverture d’esprit sur tous les sous-genres d’un Hard-Rock souple et mélodique, une approche jumpy et souriante, et des titres simples, efficaces, festifs, qui donnent le sentiment de planer au-dessus d’une époque trouble qui n’a guère le temps de proposer des entre-deux libérateurs.
Dark Fate For Judgement Day et sa subtile allusion à TERMINATOR, serait plutôt du genre B.O d’une comédie d’été, avec protagonistes en chemise à fleurs et romances cocasses. L’intensité est modérée, la puissance bridée, mais le fun décuplé, ce que souligne avec beaucoup de légèreté l’imparable « Nunchaku ». Guitare docile au son clair gracile, rythmique fluide et chant juste, des ingrédients bien connus des amateurs de Rock généraliste, qui n’aime rien tant que ces cocottes de guitare et ces riffs joués en toute décontraction.
Quelque chose comme un compromis trouvé entre ROYAL REPUBLIC, la scène suédoise, et le rock agréable de nitre beau pays. Rien de crucial, rien de fondamental, juste une jolie bulle de savon qui éclate dans un cile d’azur. Largement de quoi oublier la routine quotidienne pour se rappeler que le soleil est l’antidépresseur le plus efficace sur le marché. Et avec cette production claire et immaculée, les trois amis jouent sur du velours, celui qui vous caresse la peau sur « Heaven for Paradise », qui réchauffe autant que les années 2000.
Difficile alors de définir le champ d’action d’un groupe qui justement brouille les pistes, sans se montrer élitiste. Le côté populaire de cette musique est loin d’être une tare, d’autant que l’énergie se manifeste régulièrement, pour mériter cette caution Hard-Rock accordée aux 7 WEEKS, BLACKRAIN et consorts. Un peu Glam sur les bords, totalement côte Atlantique en juillet, Dark Fate For Judgement Day est une soirée sous les étoiles, qui brillent de mille feux pour transformer vos vacances en rêve éveillé.
Plus proche d’un D.A.D que d’un GUNS N’ROSES, ROLLYWOODLAND refuse le cloisonnement trop étroit, et s’affranchit des attentes en préférant un Hard Rock n’Roll versatile à un gros Hard prévisible. Et – chose importante s’il en est – confère à chaque morceau une âme, une personnalité propre, ce qui rend l’écoute de ce deuxième album fascinante et passionnante. En format court, les titres font merveille et laissent un souvenir durable. En mode évolutif, le Rock à la STONES reprend son leadership, tout en s’autorisant quelques accès mélodiques frais et dispo (« Militærritory »)
Fantastique retour au premier plan, Dark Fate For Judgement Day n’est ni un destin tragique ni le jugement dernier, mais plutôt une occasion de s’amuser en compagnie de musiciens qui sont plus ou moins l’équivalent de nos anciens DIRTY SIDE, en version plus solide et crédible.
Syncopé, haché, délié et fluide, aux harmonies classiques mais toujours efficaces, ce deuxième chapitre est une belle surprise dans l’actualité de notre musique préféré, même si certains affirmeront – sans doute à raison – que nous parlons plus volontiers ici de Rock n’Roll que de Hard-Rock.
Mais qu’importe l’étiquette, du moment que le t-shirt nous va et nous plaît.
Avec un humour permanent permettant quelques délires bien sentis, ROLLYWOODLAND brocarde des héros avec ironie sur « JCVD », petite perle de Hard Funk qui rend hommage à ce cher Jean-Claude, toujours aussi aware malgré les années.
Tracklisting impeccable, conviction, passion. Telles sont les qualités d’un disque qui ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas, et qui parvient même à tenir tête aux cadors suédois de la dernière décennie. « When You Cry » pourrait d’ailleurs avoir vu le jour du côté de Stockholm, capitale du Hard-Rock smooth qui aurait certainement apprécié ce « We All Come From Outer Space » endiablé et volontiers rigolard.
ROLLYWOODLAND comble douze ans d’absence de la meilleure des façons. En continuant de pratiquer un Rock sincère, honnête, qu’on qualifiera de travailleur et surtout pas d’opportuniste. Et Dark Fate For Judgement Day de nous faire danser jusqu’au bout du week-end, l’air satisfait et le sourire franc. NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, ROYAL REPUBLIC, et une grosse poignée d’autres, mais surtout, un cachet frenchy authentique et sans complexe.
Bienvenue à Rollywood, la ville des vices où tous les boulons sont possibles.
Titres de l'album :
01. Judgement Day
02. Ugly
03. No Dogshit (On The Sidewalk)
04. Nunchaku
05. Heaven For Paradise
06. Jesse Jane
07. Militærritory
08. Action Movies Belong To Rock N Roll
09. First Blood
10. The Epic Split
11. JCVD
12. When You Cry
13. Another Part Of Me
14. Love Me
15. We All Come From Outer Space
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15