Du pur Heavy Metal US à option progressive ? Evidemment, je prends, les Etats-Unis ayant toujours été les princes héritiers de ce style né en Europe à l’orée des années 80. Et pas seulement parce que je nage souvent dans l’océan des souvenirs de QUEENSRYCHE, CRIMSON GLORY, METAL CHURCH, LEATHERWOLF, SAVATAGE et autres HEIR APPARENT. Le passé, c’est bien pour surfer sur la vague, mais le présent, c’est bien aussi pour se rapprocher de l’horizon, et le premier album des TIMELESS HAUNT nous emmène justement très loin de la côte pour nous entraîner dans un voyage fascinant, constellé d’anecdotes mélodiques et d’épisodes épiques que l’on peut raconter à nos petits-enfants. Fondé en 2018 en Pennsylvanie, TIMELESS HAUNT affiche une maturité incroyable pour un premier longue-durée, et nous entraîne dans un pèlerinage envoutant, à la recherche de ses propres racines et influences. Le quintet (George Dimitri - basse/claviers, John Jesuele - batterie, BEYOND FALLEN, CHRYSAOR, FORGOTTEN LEGACY, ex-SHADOWLORDE, ex-NELDÖRETH (live), ex-KILLING CHAPEL, ex-CRYPTIC STENCH, ex-EXTERMINATION, Tommy (The Electric) Eye - guitare, Don “The Wizard of” Fortune - claviers et… Unknown Vocalist - chant, pour garder le mystère) ose donc toutes les audaces sur les huit pistes de ce Dark For Life qui est sombre en effet, mais terriblement lumineux aussi, l’un n’allant pas sans l’autre.
Signé sur la référence nostalgique Stormspell Records, TIMELESS HAUNT est conseillé aux fans de SAVATAGE, QUEENSRYCHE, ou SYMPHONY X par son label, et les deux premières références sont en effet les bonnes. Inutile de nier que le groupe américain jouit d’un son totalement eighties, et prône une optique passéiste manifeste. Mais il se dégage une véritable originalité de ces chansons qui ne se contentent pas de repiquer des plans pour alimenter ses propres champs, et une fois l’intro passée, « Embrace the Haunt » lâche un énorme riff consensuel pour planter l’ambiance et fédérer les accros au Heavy Metal le plus noble, tel qu’il était joué à Seattle ou Phoenix il y a quelques décennies.
Impossible dès ce premier titre de ne pas songer au QUEENSYCHE de The Warning ou au SAVATAGE de Hall of the Mountain King. L’auditeur passionné pourra éventuellement remonter jusqu’à RAINBOW, voire évoquer le Heavy allemand le plus digeste des eighties, mais les arrangements futuristes/rétrogrades de synthé, la voix lyrique de ce chanteur inconnu et déguisé, et cette construction en faux tempo très intelligente nous éloignent des références les plus évidentes pour imposer la patte de TIMELESS HAUNT. Musique pleine et riche, diversifiée mais fière, qui n’a pas oublié les combats de Ronnie contre les dragons ou les allusions fantasmagoriques de DEATH SS, et petite pointe de préciosité à la CRIMSON GLORY, Dark For Life débute donc sous des auspices ambitieux et des motifs tonitruants, remettant le passé à la sauce actuelle pour vendre des recettes d’usage, mais toujours efficaces.
Remarquablement bien produit, avec des séquences subtiles qui brillent d’une patine glitter, ce premier effort passe donc en revue toutes les propositions US des mid-eighties, lorsque l’Amérique refusait avec pertinence ses propres facilités FM ou purement Glam/Thrash. « Dark for Life » appuie d’ailleurs sur la liaison avec le SABBATH de DIO, sans oublier l’efficacité virile d’un METAL CHURCH. Et si les morceaux refusent de se laisser passer sous la barre des cinq minutes, c’est uniquement parce qu’ils grouillent d’idées et de plans qui n’auraient pu s‘exprimer pleinement dans un contexte plus conscrit. Ainsi, le solo initial de « Sinful Girl », de toute beauté sur velouté instrumental suggère que les LIZZY BORDEN et Geoff Tate auraient pu s‘unir pour un duo de toute beauté, et se laisser aller le long d’un Heavy/Thrash vraiment puissant et ample.
Pas vraiment original dans le fond, mais incroyablement travaillé dans la forme, Dark For Life est un véritable testament de foi, une profession de passion, et un sacerdoce infaillible. Très doués lorsqu’il s’agit d’aménager des espaces plus aérés et mélodiques, les originaire de Philadelphie nous proposent donc des contrastes très marqués, jouant constamment sur la limite séparant le Hard-Rock classique et classieux, et le Heavy Metal au torse bombé. « Pain », superbe de subtilité est sans doute le meilleur crossover QUEENSRYCHE/SAVATAGE disponible sur le marché actuel (bien qu’il rappelle aussi le CRIMSON GLORY de Transcendance), et ne laisse pas du tout augurer de la montée en puissance rythmique de « 526 », presque aussi Thrash qu’un inédit de SANCTUARY passé à la trappe.
On se laisse complètement envouter par ces ambiances modulées, et le groupe finit par emporter la partie sans avoir à forcer son talent. Sinuant constamment entre les approches, manipulant la douceur et le mysticisme avec flair pour mieux nous écraser soudainement d’une accélération énorme, usant des claviers avec beaucoup de lucidité, le quintet vise la perfection dans le style et l’atteint presque, le « presque » n’étant utilisé que pour souligner la marge de progression encore disponible pour le groupe. Mais avec un final aussi énorme que la doublette « Not For Me »/ « Wicked Game », reprise très fidèle à l’original de Chris Isaak, je suis quand même tenté d’accorder à Dark For Life une note élevée qui reflète bien son panache. Alors, autant y aller à fond, et encourager ce groupe qui le mérite amplement, pour nous avoir offert l’un des premiers albums les plus frais et soignés du moment.
Titres de l’album:
01. Geisterton
02. Embrace the Haunt
03. Dark for Life
04. Sinful Girl
05. Pain
06. 526
07. Not For Me
08. Wicked Game (Chris Isaak cover)
Check out their debut EP from 2019 Haunted Symphony, it is also really good.
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