Que ces jeunes gens sont propres et fort bien mis. J’ai toujours respecté mes contemporains lorsqu’ils se montrent sous un jour présentable et la barbe fraichement taillée. Certes, c’est une considération un peu triviale au moment de juger du potentiel d’un album, mais cela reste un indicateur fiable. La preuve, ce deuxième album des chiliens de SINNER’S BLOOD est impeccablement repassé, d’un noir de jais, et sentant bon la lessive bio de qualité.
SINNER’S BLOOD a donc été sorti du sèche-linge en cette année 2024. Quatre ans après sa première lessive, le collectif de Santiago du Chili revient faire tourner le tambour avec onze nouvelles capsules, toutes préparées avec amour à la maison. Et malgré l’aspect éminemment professionnel de l’ensemble, c’est un travail d’amateur passionné qui vous attend sur ce Dark Horizons.
Un horizon sombre ? C’est ce que nous constatons tous, l’époque n’étant guère à l’optimisme. Heureusement pour nous, cette constatation ne s’accompagne pas de violons lacrymaux et d’arrangements sucrés, mais bien d’une charge Heavy/Power Metal de premier choix, que le label italien met en avant avec une liste de noms référentiels. Ainsi, MASTERPLAN, SYMPHONY X, PRIMAL FEAR, EVERGREY servent de garde-fou pour se repérer dans cette tempête Heavy de tous les diables, et les comparaisons ne sont pas si incongrues. A une différence près notable. SINNER’S BLOOD sonne plus moderne que n’importe lequel de ces orchestres de légende. Et cette différence se sent dès l’ouverture « Bound », qui explose d’une énergie positive.
James Robledo (chant) et Nasson (guitare/chœurs/programmation) se sont donc attelés à la tâche avec beaucoup de motivation, bien décidés à réitérer la performance de The Mirror Star, sorti il y a quatre ans en pleine pandémie de pangolin. Ce premier album ouvert, mais reposant sur des positions fermes avait placé le nom du duo sur les tablettes, et nombreux étaient ceux qui attendaient une suite avec une impatience non feinte. Cette suite se présente donc sous une pochette flashy, flanquée d’un navire fendant les eaux et navigant dans une direction inconnue, aux nuages chargés d’électricité.
Comme cet album.
La collaboration entre les deux hommes tourne encore à plein régime. Si Nasson a une fois de plus pioché dans son imaginaire les riffs les plus agressifs et les mélodies les plus séductrices, James Robledo a lui aussi surpassé son travail antérieur en se livrant corps et âme pour incarner l’essence du projet. Un éclectisme de rigueur, allusif à de nombreux sous-genres, pour fédérer le plus grand dénominateur commun.
De fait, parlons peu mais parlons bien. Dark Horizons est un disque très actuel, up in time, utilisant des éléments de Djent, de Metalcore, de Heavy classique et de Power Metal mesuré, pour imposer une narration dramatique aux envolées lyriques. Rempli de tubes musclés, ce deuxième album est une mine de hits qu’on imagine déjà conquérants en concert, la foule galvanisée par ses héros et prête à partir à l’assaut.
Hollandais pas si volant, le quatuor, complété par la batterie de Guillermo Pereira et la basse de Nicolás Fischer, impose ce son énorme dès la première moitié de l’album. Parfois à la lisière d’une violence ouverte (« It Comes In The Dark », inquiétant et rassurant à la fois, donc très troublant), souvent proche d’un Heavy mélodique compact et solide (« Bound »), SINNER’S BLOOD touche un peu à tout, avec un brio indéniable, et nous offre un disque de très haute volée, certes un peu trop moderne pour les nostalgiques, mais tout à fait en phase avec les attentes de la nouvelle génération.
« Dark Horizons », le title-track, affirme les options sans prendre de gants. Un mécanisme bien huilé, basé sur la succession de couplets durs et de refrains purs, pour mieux jouer sur le clair-obscur. Les détails sont léchés, les arrangements bétonnés, et l’osmose entre les quatre musiciens est aussi patente que celle unissant les deux leaders. Le quatuor est donc entièrement dévoué à sa cause, entre harmonies douces et emphase qui pousse, et « The Man, The Burden And The Sea » d’incarner le parangon de cette combinaison douce/amère. On prend acte de la puissance vocale de James, et des capacités de composition incroyables de Nasson, qui une fois unies, défient toute concurrence. Quelques phrasés à la limite du scat, des syncopes précises, quelques volutes de piano, et l’aventure maritime prend toute son ampleur.
SINNER’S BLOOD réussit à maintenir une unité, tout en louchant de tous les côtés. Parfois plus intime, mais toujours énergique, le quatuor se livre parfois sur un up tempo plus volontiers Rock, avec le survitaminé « Victim Of The Will », qu’on imagine burner décalé de la chaussée à la marée.
Si les riffs sont parfois un peu standards, si les intonations vocales restent poussées, le désir d’en donner plus qu’il n’en faut sauve l’entreprise d’une redondance un peu trop voyante. « Poison », symptomatique mais magique, « The Voice Within », délicat et émotif sont autant de pas chassés pour dévier un peu de cette route centrale qui mène d’un point A à un point B.
Adeptes du chaud et du froid sans transition, Dark Horizons n’hésite pas à sortir les canons pour effrayer les téméraires éventuels (« The Firestorm »). Le navire est donc stable sur les mers, et n’a pas besoin de guetteur pour garder son cap. Il a été clairement défini lors du voyage précédent, et n’a pas changé depuis.
Sans mal de mer, avec un équipage concentré et concerné, Dark Horizons est une nouvelle étape sur le chemin de SINNER’S BLOOD, qui compte bien arriver à bon port. Les gilets de sauvetage n’étant pas prévus, il conviendra à chacun de prendre ses dispositions.
Titres de l’album:
01. Bound
02. Enemy
03. Not Enough
04. It Comes In The Dark
05. Dark Horizons
06. The Man, The Burden And The Sea
07. Victim Of The Will
08. Poison
09. The Voice Within
10. The Firestorm
11. Redemption Or Fire
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