Orange County, Thrash, old-school. Si je vous dis ça et que vous êtes un érudit de la cause, vous penserez immédiatement à HIRAX, et vous aurez raison. Alors précisons que le groupe dont je parle ne s’est pas formé dans les années 80, mais en 2013, et les doutes seront levés. Pas de quiproquo, et si en mentionnant Orange County, les noms de STRYPER ou PHOBIA viendront plus volontiers à l’esprit, la chronique d’aujourd’hui traite du cas relativement intéressant des DARKULT, quatuor ayant sorti son premier LP un peu plus tôt cette même année. Les californiens offrent donc à leurs deux premières démos éponymes une suite logique, au style plutôt diffus, mais au propos lourd et concentré. Black Thrash donc, par facilité, puisqu’il est assez compliqué de cerner leur démarche, mais il est à contrario très simple d’aimer leur musique, si vous appréciez votre extrême à cheval et assez tordu. Pas grand-chose à raconter à leur sujet que leur très succincte bio ne mentionne (Des hordes Heavy Metal charriant la mort, la destruction et la pourriture, tout un programme politique), si ce n’est en précisant que cette troupe de gueux mal embouchés sont menés par une vocaliste au timbre rauque. Quatre musiciens (Michael Sanchez - basse, Alan Hinojosa - guitare, Brian Torres - batterie et Katherine Leon - chant), pour des influences multiples, et un Crossover qui sent bon le Doom, le Thrash, le Heavy, le Black, le tout mélangé dans une délicieuse atmosphère occulte qui n’est pas sans rappeler les origines du style. On trouve de tout d’ailleurs dans les influences de DARKULT, BLACK SABBATH, PENTAGRAM, BATHORY, VENOM, IMMORTAL, HELLHAMMER, MERCYFUL FATE, SARCOFAGO, SODOM, ANTHRAX, MUNICIPLE WASTE, TOXIC HOLOCAUST, HAVOK, MAYHEM, WATAIN, DARKTHRONE, BURZUM EXCITER, SAVATAGE, SLAYER, RAVEN, DIO, soit un peu de tout et un peu n’importe quoi histoire de bien perdre le chaland potentiel sur la route du hasard.
Dans les faits, Darkult, ce premier album, est imparfait, parfois hésitant, osons même hasardeux, mais terriblement attachant et même envoutant. En substance, il est tout à fait possible d’y sentir une grosse référence aux new-yorkais de WHIPLASH, à cause de la voix étouffée et rauque de Katherine, mais aussi de ces riffs pas vraiment francs et de cette atmosphère un peu oppressante. D’ailleurs, en sept morceaux pour moins d’une demi-heure, les californiens ne jouent pas la facilité, et refusent la normalité consensuelle pour s’adresser à un public de connaisseurs, qui aiment leur Thrash underground, et subtilement sombre sur les bords. Et histoire de bien brouiller les cartes, les quatre zigotos aggravent leur cas en dispensant en intro un titre purement Hard n’Heavy, chanté d’une voix de castor enroué, avec ce « Preacher of Violence » pas très clair, rappelant clairement la seconde division US des mid eighties. Mais c’est justement ce parti-pris étrange qui fait le charme de ce groupe unique, nous permettant d’éviter les facilités actuelles de la vague nostalgique un peu trop focalisée sur les figures imposées. Cela dit, si ce premier morceau vous rebute un peu de sa modération, ne vous inquiétez pas et insistez, puisque « As the Night Descends » accélère la cadence pour se rapprocher d’un véritable Thrash de bourreaux, avec une rythmique qui abat enfin ses cartes, et une guitare qui tranche plus dans le vif. Il y a un peu de RAZOR par ici, un peu de DETENTE par-là, une attitude un peu Punk aux entournures, et surtout, une simplicité dans le propos qui permet aux morceaux de se montrer plus fascinants que la moyenne.
Force de ce premier LP, qui sera aussi sa faiblesse selon les spécialistes, sa variété, et ses changements fréquents de ton. Les DARKULT n’hésitent pas à piocher dans différentes époques de quoi alimenter leur propre légende, et l’intro glauque de « Killer of the Night » nous renvoie d’ailleurs à l’orée de la vague Speed allemande et américaine, avec ses riffs tournoyants et ses accords lourds. On pense à une version maléfique de LIVING DEATH, à un KREATOR plus occulte, mais on apprécie surtout les finesses de composition, qui laissent la basse s’exprimer et la batterie finasser. De fait, « Hell Hounds » ressemble à un joli mélange du RAVEN le plus vital, de TANK, de RUNNING WILD avant le virage pirate, avec une basse qui claque à la MAIDEN et une direction modestement épique. VENOM et HELLHAMMER prouvent via « Enemy of Reality » que leur héritage n’est pas prêt de passer à la trappe, alors que « Raging Bitch » provoque le Doom de puriste pour le transformer en Thrash de touriste. C’est rageux, rageur, quand ça cogne ça ne regarde pas l’heure, mais c’est plaisant, et assez ambitieux quelque part avec ce final « The Gathering/Call of the Beast », à cheval entre Heavy progressif et chevaleresque, et prémices Thrash modérés. Du bon travail donc, de la recherche, l’envie de ne pas se cantonner à une copie fidèle des plus grands mais d’aller fouiller ailleurs de quoi se rendre intéressant, et un premier LP qui intrigue, titille la curiosité, en laissant l’avenir en porte ouverte. Une jolie découverte, qui demande à être suivie et encouragée, et une preuve que le Punk n’a pas toujours été roi à Orange County.
Titres de l’album :
1.Preacher of Violence
2.As the Night Descends
3.Killer of the Night
4.Hell Hounds
5.Enemy of Reality
6.Raging Bitch
7.The Gathering/Call of the Beast
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49