EMISSARIA propose un univers qui n’est pas ancré dans un style, du Metalcore au Thrash Metal.
Avec cet avertissement (courtois au demeurant), les parisiens balisent déjà le terrain en anticipant les interrogations éventuelles. Mais on connaît cette vieille astuce d’évitement des étiquettes pour ne pas avoir à expliquer des choix artistiques. Selon le principe, le concept consistant à rester vague permet de louvoyer entre les styles en cas de véracité, ou de passer pour des esprits affranchis en cas de tromperie. Mais dans le cas très concret de ce premier EP, la vérité est de mise, et la catégorisation n’est pas simple. Si selon les plateformes les parisiens s’épanouissent dans un Thrash/Death progressif, la réalité, pas forcément éloignée n’en est pas pour autant si simple. Jeune quatuor (Sophian 'Midnight' - chant/guitare, Thomas - guitare, Nicolas - basse et Francis - batterie), EMISSARIA est donc un groupe aux influences multiples, jouant une forme d’extrême assez intéressante et pas forcément sous perfusion, même si certaines de ses influences sont notables. D’ailleurs, les musiciens ne se gênent pas pour nommer les leurs, et c’est ainsi que nous retrouvons les noms de METALLICA, A PERFECT CIRCLE, ARCH ENEMY, JIMI HENDRIX, VIVALDI, SLAYER, BEHEMOTH, IRON MAIDEN, BLACK LABEL SOCIETY, PANTERA, SOAD, RATM, GOJIRA, THE ARRS, ou KORN dans le recensement de leurs possibles inspirations. Comment dès lors se faire une idée de la voie artistique suivie dans ce dédale de mentions complémentaires, mais pas forcément homogènes ? Simple, en écoutant la musique jouée par le quatuor, qui s’avère aussi riche et simple qu’elle n’est complexe et dense dans les faits. Cinq morceaux, dont une transition pour ce premier EP Dawn, qui a en effet des airs d’aube ensoleillée mais chargée pour les parisiens. Disponible sur toutes les plateformes de streaming, ce premier jet, non exempt de défauts, évoque tour à tour plusieurs acteurs de la scène extrême des vingt dernières années, et se présente sous une lumière étrange, puissante, mais modulée.
On pense évidemment en premier lieu et eu égard à l’aspect progressif de l’entreprise à nos GOJIRA nationaux, mais la musique d’EMISSARIA est encore un peu trop mélodique et abordable pour s’accoler aux débordements dantesques de la bande aux frangins Duplantier. On pense plutôt à un mélange générique, évoquant les débuts d’OPETH, de PARADISE LOST, mais aussi au SAMAEL le plus sombre, et si le groupe suggère des accointances avec le Metalcore, voyez ça comme un désir de balayer d’un revers de manche les questions trop précises. Le flou convient d’ailleurs très bien au projet qui préfère s’exprimer en musique plutôt qu’en mots, mais avec des réminiscences de CARCASS, de CREMATORY, mais aussi d’IRON MAIDEN pour l’aspect plus classique, Dawn est plein de surprises, et aménage des moments de furie pure, comme en témoigne le très peu complaisant « Winter Nights ». C’est évidemment ce morceau de plus de sept minutes qui intrigue le plus, avec son entame franche et mid tempo qui nous écrase les tympans de sa puissance, le chant très grave et rauque de Sophian conférant une patine très sourde à l’instrumental ciselé, précis, mais éminemment bruyant. Aussi Death qu’ils ne sont Heavy, les EMISSARIA n’ont effectivement cure des querelles de style, et affinent le leur, entre Death catchy et légèrement thrashy, Heavy sombre et ambitieux, mélodies amères très prononcées, le tout agité d’une énergie de tous les diables et agrémenté de motifs catchy qui retiennent l’attention. Très capables, les musiciens sont aussi probants en version collective, et l’osmose qui se dégage de ce premier EP est manifeste, et caractéristique d’un groupe qui a bien bossé sa copie avant de la rendre.
Il est toutefois difficile de se faire une idée précise avec quatre véritables titres, mais l’éventail proposé et sa diversité ont valeur de critère important. On se croirait dès l’entame propulsé en arrière, dans les affres de nineties qui cherchaient encore le renouveau, et « Whisper » d’évoquer un croisement assez finaud entre le CARCASS des deux derniers albums et le GOREFEST le plus domestiqué. Riffs carrés qui jouent la précision dans un contexte sauvage et sans concessions, plans qui s’enchaînent avec fluidité, coupures mélodiques mais pas trop, pour un premier morceau qui marque les esprits. Certes, l’optique « progressive » n’est pas évidente dès le départ, mais c’est « Dawn & Twilight » qui donne le signal des ambitions, avec son intro délicate et ses guitares en son clair. Prônant le respect du Heavy dans un cadre plus brutal, les parisiens ne se sont pas contenté d’accumuler les riffs pour bomber le torse, mais ont pris grand soin de composer de vraies chansons, structurées mais pas forcément prévisibles, et le tout tient debout, reste logique, et surtout, convaincant, avec en exergue un dernier titre qui lâche un peu la vapeur et assure la caution Thrash que l’on attendait encore au tournant. Aussi persuasifs dans la vélocité que dans la solidité, les EMISSARIA nous présentent donc une carte de visite qu’on gardera précieusement dans sa poche, pour la ressortir à l’occasion d’un premier album qu’on espère aussi dense que cette mise en bouche. Et si le chant de Sophian gagnerait à être plus modulé, le reste est inattaquable, et laisse augurer d’une journée agitée succédant logiquement à cette aube chaotique.
Titres de l’album :
01. Whisper
02. Erosion
03. Dawn & Twilight
04. Winter Nights
05. Into the Wheels
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