Alors que le monde se tirlipimponne le chihuahua parce qu’AC/DC a lâché un single en amont de son futur album, d’autres s’en tamponnent grave en jugeant avec pertinence que le titre en question ne vaut même pas une face B des années 90. Mais ainsi vont les légendes qui proposent pendant des années, voire des décennies la même tambouille, plus ou moins salée et épicée pour faire passer le goût de déjà avalé, et qui continuent de rameuter les foules dès qu’ils éternuent. Cela dit, loin de moi l’idée de tourner en dérision la passion des fans d’Angus et ses hordes, chacun ayant le droit inaliénable d’écouter une chanson qui se serait fait étriller par la critique quelques décennies auparavant. Ce laïus n’est pas gratuit, et il introduit cette chronique avec un esprit de malice qui colle pourtant à la révélation du jour. En effet, alors que l’underground fête comme il se doit le dernier-né d’une bande de barbares qui reviennent avec régularité tous les deux ou trois ans, le leader des dits barbares s’est fendu d’une déclaration assez cocasse validant de fait la comparaison établie dans ces premières lignes. C’est ainsi que le facétieux mais blafard Sebastian Ramstedt, compositeur en chef de NECROPHOBIC n’a pas hésité à affirmer non sans avec un certain recul :
« Bien sûr, NECROPHOBIC est comme une version Black Metal d'AC/DC ! Nous ne devons pas nous éloigner trop de ce que nous faisons »
Amusant donc de réaliser que le tempétueux guitariste est assez lucide quant à l’originalité de son groupe au travers des années, ce que Dawn Of The Damned confirme deux ans après le pamphlet Mark of the Necrogram, salué par les fanzines et célébré par les fans. Certains critiques, ayant découvert le LP en amont ont même pensé qu’il eut été judicieux de baptiser ce nouveau bébé Mark of the Necrogram II, tant les ressemblances dans le caractère sont évidentes. Et après écoute de ce nouvel album, il est certain que les suédois n’ont une fois encore pas cherché bien loin leur inspiration, puisant dans leur propre histoire pour faire avancer leur présent vers le futur. Mais les choses sont un peu plus complexes que ça, et ce neuvième album offre un visage à double profil, se scindant presque en deux pour oser deux reflets différents. Si la première partie reste du NECROPHOBIC pur jus sans aucun additif, la seconde se réfugie dans le giron d’un extrême moins prévisible et plus catchy, osant même des parallèles Thrash savoureux. Enregistré au Chrome Studios, à Stockholm, Suède, Dawn Of The Damned entame son massacre de la façon la plus traditionnelle qui soit, avec cette énorme intro « Aphelion » qui comme d’habitude, refuse le profil bas, et adopte la morgue des initiateurs conscients de leur importance sur la scène. L’ambiance est martiale, symphonique, la guitare rugit, et les percussions nous entraînent dans la fournaise d’un enfer harmonique typique du Black/Death des années 90, lorsque NECROPHOBIC, DISSECTION et DIMMU BORGIR trustaient les premières places dans le cœur noir des fans. Et l’enchaînement immédiat avec le traditionnel « Darkness Be My Guide » n’a rien de surprenant lui non plus, reprenant les recettes ayant fait la légende des suédois, avec toujours en exergue, ce maelstrom de guitares sur lequel vient se poser la voix démoniaque d’Anders Strokirk.
En quelques minutes, le quintet (Sebastian Ramstedt & Johan Bergebäck - guitares, Joakim Sterner - batterie, Anders Strokirk - chant et Allan Lundholm - basse) démontre à ses fans que sa fougue ne s’est pas atténuée, et que leur fidélité sera toujours récompensée. Certes, les plus pointilleux argueront d’une ressemblance frappante avec le dernier longue-durée de 2018, mais pourquoi changer une formule qui marche comme l’avance Sebastian Ramstedt, totalement lucide sur ce qu’attendent les fans de son groupe. Alors, la marche en avant continue, le Black se teinte de Death, rappelle DISSECTION, mais aussi cette scène charnelle des nineties qui osait alors le crossover ultime de violence et de grandiloquence. Le single lancé en éclaireur « Mirror Black » continue le job, n’altère pas l’ambiance morbide mais pave une voie royale aux tics les plus caractéristiques de la formation, et on tombe encore une fois dans le panneau, qui n’en est pas un, et on succombe à cette grandeur que des soli hallucinants viennent souligner de leur dextérité. Rythme à fond, arrangements brillants, agressivité non feinte, pour un ballet de savoir-faire, et une continuité dans la tradition, et toujours cet amour de l’excès qui a transformé il y a bien longtemps les NECROPHOBIC en couturiers sur-mesure de la brutalité ouvragée. Toujours aussi avides de longues suites progressives, les suédois se souviennent de la magie Metal d’IRON MAIDEN sur le long et hypnotique « The Infernal Depths of Eternity », qui sonne comme l’acmé de cette première partie d’album, renvoyant la concurrence dans les barbelés rouillés du ring. Le combat est gagné d’avance, sans autre point fort que cette confiance aveugle en une musique qui a prouvé sa force avec les années, mais conscient qu’un combat ne se gagne pas toujours avec des uppercuts sévères mais prévisibles, le groupe change de tactique, appuie son propos, et lâche un énorme pain avec « Dawn Of The Damned ».
La seconde partie propose donc des digressions moins systématiques et plus appréciables dans la diversité, et lorsque le Proto-Folk « The Shadows » distille sa mélodie, l’air arrive en pleine face, et la surprise rafraîchit l’ambiance. On pourra toujours accuser le groupe de rester bien assis dans son fauteuil de leader, en écoutant le classique « As the Fire Burns », hommage à peine déguisé au maître BATHORY, mais il est impossible de nier que dans son créneau, NECROPHOBIC est insurpassable, et toujours aussi efficace et crédible. D’ailleurs, il n’hésite pas à inviter l’arrière-garde de la violence au banquet de son succès, partageant la tête d’affiche avec Schmier de DESTRUCTION sur le final orgiaque « Devil's Spawn Attack », véritable hymne de boucherie Thrash qui clôture l’album sur une belle touche de légèreté après avoir encaissé le long choc de « The Return of a Long Lost Soul ». Le duo des deux vocalistes est aussi jouissif que les démonstrations en solo de ces guitares qui ne se calment jamais, et finalement, ce nouvel album des suédois, sans réelle surprise s’approche de leurs plus grandes réussites. L’album est disponible en version deluxe, avec en cadeau clouté un second CD en live à Stockholm, idéal pour faire plaisir aux asociaux grimés en période de fêtes à venir. Alors, oui, NECROPHOBIC comme AC/DC ne change pas grand-chose à sa méthode, n’affiche pas la même longévité et peut encore se permettre d’être provocateur et créatif, mais offre quand même plus qu’un album déjà mâché et prédigéré. Toute insulte est bienvenue (c’est d’ailleurs la mode sur ce site actuellement), mais écoutez l’album avant de me jeter le premier glaire.
Titres de l’album:
01. Aphelion
02. Darkness Be My Guide
03. Mirror Black
04. Tartarian Winds
05. The Infernal Depths of Eternity
06. Dawn Of The Damned
07. The Shadows
08. As the Fire Burns
09. The Return of a Long Lost Soul
10. Devil's Spawn Attack
Pas encore écouté attentivement, mais ça me semble très bon en effet !
Jamais réellement accroché à ce groupe qui pour moi ne propose jamais rien d'innovant ni même d'un tant soit peu accrocheur...
Idem donc à l'écoute de cet album.
PS : mortne2001 enculé !
Groupe chiant. Jamais compris l'intérêt qu'on pouvait y porter.
A écouter en attendant la victoire souhaitée de Trump.
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