Curieux patronyme pour un groupe que celui-ci…Au cas où vous ne connaitriez pas l’histoire tragique de la pauvre Аnneliese Мichel, sachez que sa vie servit de trame à des films comme L’Exorcisme d’Emily Rose ou Requiem, et que cette jeune Allemande vécut un véritable calvaire pendant près de dix ans…
Si beaucoup se sont servis de son histoire pour prouver la véracité des cas de possession démoniaque, d’autres y ont vu une tragédie de bigoterie, celle d’une pauvre fille dont les parents aveuglés par leur foi ont préféré confier son destin à des prêtres plutôt qu’à des médecins…
Quoiqu’il en soit, si son histoire vous intéresse, je vous renvoie vers les deux œuvres susmentionnées, ainsi qu’à diverses vidéos disponibles sur internet…La bande audio de son « exorcisme » est aussi écoutable sur YouTube, et reste – en dehors de toute considération d’authenticité – un document assez éprouvant…
Nonobstant cette petite mise en situation, le nom d’АNNELIESE МICHEL sert aussi de baptême à un groupe originaire de Rodnikovy (ou du moins ayant grandi en Biélorussie), qui en ce mois de décembre assez frais nous offre un EP relativement torride…
Ne disposant que d’une page Vk assez sommaire, le groupe n’offre que peu de renseignements sur sa formation (à moins de parler le Russe ou de faire confiance à la traduction online…), ce qui m’empêche de vous en dire beaucoup plus sur le sujet…En espérant que les rares éléments que j’ai utilisés soient vrais (si tel n’était pas le cas, je m’en excuse…), je crois pouvoir aussi affirmer qu’ils ont déjà publié via la distro de Surrogate Records un premier effort en CD, Утро нового дня, un peu plus tôt cette année.
En dehors de ça, la musique parle d’elle-même, et celle-ci est plus ou moins opaque selon l’angle sous lequel on l’aborde…
Si les rares médias traitant du sujet évoquent un Post Black libre, un Néo Crust assez opaque ou un Screamo générique, il n’est pas vain d’affirmer que les АNNELIESE МICHEL sont un peu tout ça en même temps.
Niveau thématiques, si vous attendiez quelque fascination pour l’occulte, et autre obsession sombre et inavouable, vous en serez pour vos frais.
Le groupe s’est visiblement focalisé sur la nature, et plus particulièrement celle de leur ville natale, ce qui nous aiguille vers la piste d’un Post Black très froid et dense. Et en jetant un coup d’œil à quelques vers semblant mieux traduits que la moyenne, il est en effet raisonnable de penser que les musiciens s’affilient d’eux-mêmes aux thèmes si chers au BM, le froid, la nuit, la solitude, et la majesté de la lande environnante…
Musicalement, l’affaire est plus que solide. En seulement cinq morceaux, Родниковый край propose bon nombre d’idées, mais surtout un son, sec, profond, et glacial. On pense à la scène Anarcho-Core Anglaise des 80’s, mais aussi au Post Black de l’est des années 2000, avec cette touche Crust qui s’incruste via quelques changements de tempo assez vifs.
Les guitares, un peu rachitiques en solo, accentuent cet intimisme écorché, tandis que les riffs semblent muselés par une distorsion un peu capricieuse, alors même que la rythmique en écho donne encore plus d’ombre à l’ensemble, qui semble parfois capté live en répétition dans une vieille cave locale. Et n’y voyez aucune ironie, mais plutôt un constat objectif et assez satisfaisant.
Cinq morceaux donc, dont trois au-dessus des cinq minutes, qui ne se contentent pas du minimum, loin de là. L’entame « Нюлэсмурт » prend son temps pour instaurer l’ambiance, et laisse quelques sons forestiers s’échapper, alors même que des dissonances semblent prendre un malin plaisir à troubler la quiétude champêtre.
Si la guitare peine à faire son entrée sur un riff un peu maigrelet, si la basse fait ce qu’elle peut pour se faire une place, la batterie quant à elle déboule comme une furieuse en lâchant un tempo décalé et épileptique, alors même que le chant blindé de réverb’ couvre le tout de ses intonations caverneuses.
C’est chaotique, assez Black dans le fond et la forme, amateur à n’en point douter, mais délicieusement violent et indéniablement frigorifiant…De nombreux breaks, des mélodies anémiées, un développement logique, pour un Post Black progressif qui prend son temps et ne nous amène pas en plein milieu de nulle part.
« Родниковый край », autre gros morceau, se veut plus posé mais pas moins abrasif, et se traîne le long d’un mid écrasant, semblant porter le poids de l’hiver sur ses épaules Black. Cinq minutes de non variation, avec toujours ce chant à la limite entre le Post et l’Anarcho, tandis que le titre le plus long de cet EP, « Инмар » joue au contraire en épilogue sur un Progressif subtilement 70’s, avec une longue intro mêlant guitare tournoyante (aux boucles rappelant les sonorités des balalaïkas), qui sombre vite dans le Black le plus véhément, suggérant une union entre la scène BM scandinave des early 90’s et le Post Black Russe plus contemporain.
Pour compléter un panorama déjà relativement large, « Вожо » tente l’agression Crust teintée de Hardcore underground bien méchant, ce qui confère à Родниковый край une aura assez particulière, emprunte de versatilité et d’hétérogénéité très séduisante.
Difficile à situer, les АNNELIESE МICHEL sont une belle découverte qui butine les fleurs de l’extrême de l’est, en restituant des impressions tangibles de misanthropie.
Se nourrissant de divers courants, ce nouvel EP est suffisamment varié pour titiller votre curiosité, mais assez carré et professionnel pour inspirer le respect.
Il est certain que le son risquera de rebuter certains d’entre vous, tandis que d’autres y verront une transposition du contenu au contenant, mais impossible de rester de marbre à l’écoute de ces cinq compositions créatives et logiques.
On attend la suite avec impatience, et surtout, une distribution digne de ce nom.
Titres de l'album:
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