Un combo Russe qui chante en russe, jusque-là, rien d’anormal. Un combo Russe qui se revendique des BROKEN BONES et qui choisit de s’appeler les UNBROKEN BONES, rien de particulier à signaler non plus. Mais un groupe Russe, qui se revendique d’influences Thrash/Hardcore des années 80, au point de les singer avec une application et un talent redoutables, c’est déjà beaucoup plus rare, et ça mérite largement une colonne dans votre webzine (forcément) préféré.
Les UNBROKEN BONES se sont donc regroupés en 2008, et se présentent aujourd’hui sous la forme d’un quartette à cordes, pas vraiment classique dans le fond ni l’exécution (Dmitriy, T. Rocket, Nikita, Sobby). Outre leurs qualités musicales intrinsèques, ils ont le mérite de ne pas tourner autour du pot et de nommer leurs influences les plus évidentes sans sourciller.
Ainsi, outre le clin d’œil appuyé à nos BROKEN BONES chéris, ils avouent sans honte une admiration globale pour l’écurie Combat Core qui hébergeait à l’époque les sauvages d’AGNOSTIC FRONT et des CRUMBSUCKERS, et tentent donc de recréer à leur échelle et à leur époque les mêmes sensations viscérales suscitées par des albums comme Cause For Alarm, F.O.A.D et autres Life of Dreams.
Et le pire, c’est que ces allumés hystériques y parviennent sans forcer, puisque leur premier album en idiome local Глобальный Театр (Theâtre Global/Mondial , selon votre traducteur online favori) est un sacré panaché de violence Thrash agrémentée de véhémence Hardcore salement velue, qui aboutit donc à un Crossover goûtu qui vous replongera derechef dans ces années infernales durant lesquelles les frontières entre les styles brutaux tombaient comme le mur de Berlin en 1989.
Alors, que dire de ce premier effort qui succède à une jolie pelletée de démos (trois, Unbroken Bones en 2009, RPHC en 2012 et Battalion Of Bones la même année) et un EP enregistré et paru en 2014 (The Last Weapon, en anglais cette fois-ci), et qui érige l’hommage en tant que dogme ?
Que du bien évidemment, puisqu’en à peine plus de vingt minutes, il parvient presque à se hisser à la hauteur des modèles qu’il se plaît à citer dans le texte, le verbe et l’assaut. Des rythmiques qui claquent d’un Punk/Core enthousiaste et frondeur, des riffs massifs taillés dans le Thrash incisif, et un joli élan dans les chœurs collégiaux qui raniment l’esprit farouche de la bande à Roger Miret.
On sent bien évidemment à chaque intervention l’ombre des classiques susnommés peser sur les compositions, mais loin d’un plagiat, parlons plutôt d’une adaptation de ton à une époque qui veut encore plus de « vrai » son. Alors, c’est intrinsèquement l’admission d’une influence US/UK sur les tonalités de l’Est, mais les morceaux font preuve d’un tel enthousiasme et d’une telle folie joyeuse qu’on en oublie les emprunts un peu trop flagrants et les références qui crèvent l’écran.
Dix titres pour vingt-trois minutes de Crossover qui n’en perd pas une seule, c’est une véritable épiphanie qui nous ramène directement en 1985/1986, lorsque les scènes Hardcore et Metal commençaient à salement flirter ensemble sous l’impulsion des SUICIDAL et autres CRYPTIC SLAUGHTER. Sauf qu’ici, la technique est plus carrée, que les riffs sont plus ciselés, et que le ballet prend des allures de valse à mille temps qui ne le prend justement pas (« В ловушке тоталитарной секты », mais c’est un exemple parmi tant d’autres)
Si la vitesse est la principale préoccupation de ces trublions, ils n’en oublient pas pour autant le mid tempo de bon ton, et « Самосбывающиеся пророчества » final béton le prouve pour de bon, avec ses gerbes de riffs d’aciers et ses chœurs guerriers en envolées.
Pas plus de deux minutes ou presque par intervention pour garder la concision, que la décision soit emportée et vous fasse virevolter (« Под фальшивым флагом » plus débridé qu’une jam entre les SLAUGHTER et les BROKEN BONES), ou qu’au contraire, les débats dégénèrent en Thrash solide et incendiaire (« Обман трансгуманизма », la tranche la plus personnelle de la découpe, qui rappelle les Thrash acts les plus véhéments de la fin des années 80), les UNBROKEN BONES sont à l’aise dans tous les registres, pourvu que ceux-ci soient focalisés sur une agressivité incontrôlée et une cadence d’avancée accélérée.
Le chant en Russe apporte LA touche d’exotisme qui rend ce premier album si irrésistible, mais c’est surtout le fun et la légèreté qui transforment ce premier essai en solide LP assemblé de guitares volubiles qui n’hésitent pas à partir en solo sans avoir à rougir, de rythmiques Core qui évoluent avec le sourire, et de lignes de chant exhortées comme à la parade sans en rajouter dans la harangue violente imposée.
Un joli travail collectif qui place le quatuor sur des rails bien huilés, qui permettent à leur locomotive de carburer à l’énergie nucléaire, sans regarder en arrière.
Là est leur leitmotiv, foncer sans se poser de questions inutiles, et ressusciter l’esprit des groupes qu’ils adorent et que nous chérissons aussi.
D’ores et déjà un classique du genre, un truc qui va exploser sur scène et vous entraîner dans un mouvement de masse dans le pit sans desserrer son étreinte Thrash/Hardcore.
Bravo les mecs, et Roger Miret, Chris Notaro et Anthony "Bones" Roberts peuvent être fiers de leurs rejetons de l’Est, qui ont tout compris aux leçons de violence radicale qu’ils souhaitaient inculquer il y a quelques années. En partant du principe qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien, Глобальный Театр vous en procurera beaucoup, ce qui à notre époque troublée n’est pas chose à négliger.
Hardcore and Thrash baby. What else ?
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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