Elles sont trois, mais ne bossent pas pour un mystérieux milliardaire dont on ne connaît que la voix. Elles ne viennent pas de Californie, n’ont pas de brushing, mais on peut quand même affirmer sans risquer l’analogie déplacée que ce sont vraiment de drôles de dames.
Non, ces trois musiciennes viennent de Russie, se nomment Varvara (batterie), Svetlana (guitare et…accordéon) et Oksana (chant et basse), ont tout juste eu le temps de sortir leur premier EP en format digital, et jouent une sorte de Raw Black très déstabilisant en l’état, qui se veut beaucoup plus inspiré et respiré que la plupart des effluves putrides et mal enregistrées qu’on essaie de nous faire renifler régulièrement.
TSARINA, qui désigne à la base une épouse de Tsar ou du moins un membre de la noblesse Slave, est un trio qui a décidé de se placer à part sur la scène Black mondiale, et qui ose des choses sur ce premier EP qui peuvent surprendre et déstabiliser, mais qui s’avèrent assez riches et fascinantes ou bout du compte. Pas grand-chose à révéler sur ce trio qui manie l’art du minimalisme informatif sur ses pages Bandcamp et Facebook, mais leur musique est suffisamment intéressante à intervalles réguliers pour que l’on puisse se passer de détails personnels et/ou techniques.
Black féminin, c’est un fait, mais ne vous attendez pas pour autant à une simple resucée d’ASTARTE, MYRKUR ou DENIGRATA (bien que dans le cas de ces derniers, le line-up compte quelques messieurs), les TSARINA tiennent à leur singularité qu’elles expriment tout au long des cinq pistes de ce Царица (qui visiblement selon reverso signifie « reine », et donc un concept en adéquation avec leur nom).
Ces cinq morceaux sont étonnants, et disons-le, très frais et parfois salement amateurs, mais c’est sans doute ce qui fait leur charme. Il n’est pas rare que le trio dévie d’un Black simpliste au possible pour s’aventurer sur des chemins de traverse, évoquant leur folklore natal ou bien des mélodies assez naïves, mais pas dupes pour autant.
Si le niveau technique est somme toute assez basique, le rendu musical est souvent captivant, et même hypnotique en certaines occasions, notamment sur l’incongru « Чебурашка », qui au bout d’un tiers de sa durée, brise le moule Black pour dévoiler un pan de musique traditionnelle slave, accordéon nostalgique et l’appui, et rythmique de guingois en surplis.
On se demande bien ce qui a pu passer par la tête des musiciennes pour coller un tel passage en chausse-pied total dans un contexte aussi sombre, mais aussi pour avoir osé le coup de la guitare en écho fifties qui rappelle les SHADOWS.
Rythme qui accélère, immersion totale dans la culture musicale de l’est, avant une reprise d’une violence toute brute qui replace les choses dans leur contexte avec force blasts et cris de hyène.
Cinq titres donc, dont un intermède de musique locale assez apaisant et dépaysant, mais aussi un ultime morceau aux consonances très Rock et Punk, le tout dilué dans une bonne humeur Metal. Une façon de terminer ce premier EP sur une note mordante et amusante, car l’humour est une composante importante de la musique de ce trio hors normes. Il est en effet difficile de relier « Родина » au reste de l’œuvre tant sa direction Punk Hardcore à la DARKTHRONE/BATHORY des temps ludiques dénote dans l’ambiance assez noire de l’entame, et comme de plus, mon Russe est assez sommaire, je ne saurais vous traduire le dialogue final qui semble beaucoup faire rire ces dames.
Mais que les amateurs de Raw Black poisseux et putride se rassurent, « Очи чёрные » et « Тоска » auront de quoi satisfaire les plus puristes d’entre vous, avec leurs riffs circulaires et leurs rythmiques linéaires, bien qu’ils ne soient pas forcément les plus intéressants du lot.
Admettons une jolie atmosphère glaciale sur l’entame « Очи чёрные », qui prend le temps d’une longue intro mélodique amère avant de s’emballer sur un tapis de blasts impitoyable, tandis que « Тоска » se veut plus concret et moins passionnant, et de loin le morceau le plus timide. Mais ces breaks qui semblent sortir de nulle part, ces approximations sympathiques et cette approche très amateur rendent Царица très attachant, un peu comme une sorte de parodie de Black brut qui n’aurait pas oublié le second degré dans les tiroirs du KGB.
Les originaires d’Irkutsk ne sont certainement pas les meilleurs instrumentistes au monde, ni les compositrices les plus chevronnées, mais elles parviennent à nous entraîner dans les filets de leur univers atypique grâce à un naturel et un aplomb étonnants.
De l’accordéon dans le Black ?
Mais tout à fait, et puis après tout, ça change des sempiternelles rengaines à la BURZUM enregistrées sur un vieux Revox qui commencent à nous les briser menu de leur « éthique puriste ».
Titres de l'album:
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