Vous souvenez-vous de votre première impression en découvrant Reek of Putrefaction de CARCASS ? Oui, je m’en doute, cet album ayant suffisamment marqué toute une génération de tarés fans de bruit et de sévices corporels. On peut sans se tromper affirmer que le groupe anglais a marqué de son empreinte l’extrême de l’époque et des générations suivantes, et il ne se passe pas une semaine sans qu’un autre groupe ne leur rende hommage, en singeant le moindre détail de leur carrière initiale. Aucune surprise donc en découvrant le tracklisting de ce premier album des texans de LIQUID VISCERA, qui de son baptême à ses morceaux semble s’obstiner à faire revivre les débuts de la scène Gore Grind made in UK, traduite dans un idiome totalement américain. Le type même d’album au sujet duquel il n’y a pas grand-chose à dire, puisqu’on en connaît les tenants et aboutissants au bout de quelques secondes, mais qui réserve quand même une poignée de surprises remplies de groove qui dégouline le long des sinus nécrosés. Inspiré par des institutions comme CARCASS, REGURGITATE, ou HAEMORRHAGE, LIQUID VISCERA est une sorte d’archétype dans la nostalgie ambiante, et ses deux membres (Ryan – chant/guitare/basse et Shane – batterie) ne s’embarrassent donc pas de principes et louchent du côté de l’Angleterre de Bill Steer et Jeff Walker, celle des deux premiers LP dont ils reproduisent les formules en les teintant de finesse typiquement US, tirant plus sur le Death traditionnel. Inutile donc de vous attendre à un dégueulis ininterrompu capté dans les chiottes d’un bar louche pour satisfaire les instincts déviants de pervers du Noise, puisque la musique des deux lascars est agencée, intelligente, et surtout terriblement efficace, ce qui n’est pas le moindre des avantages dans le genre.
Loin de se contenter de blaster comme des malades sur des riffs à rendre verts de jalousie les deux psychopathes de MORTICIAN, puisque les texans s’évertuent à garder une certaine forme de musicalité qui s’illustre au travers de riffs très efficaces, morbides évidemment, mais étonnamment catchy. Là est donc le point fort de cette première réalisation en longue-durée, qui avec ses quinze morceaux et vingt-quatre minutes nous développe de beaux arguments glauques et poisseux, à l’image de cette entame sans ambages. « Wounds Filled With Larvae » entérine donc le principe de l’alternance entre riffs lourds et emphatiques et soudaines crises de colère de rapidité, et pioche dans le répertoire classique de quoi dégobiller, mais avec politesse et tout dans la cuvette. Enregistré, mixé et masterisé par Mike G, ce premier LP dispose d’une production clean qui ne pousse pas tous les graves en avant, et qui garde une patine légèrement Hardcore dans son Metal de la mort. Bien sûr, la diversité reste raisonnable, et avec des titres ne dépassant que très rarement la minute, il est impossible d’espérer des modulations marquées, mais certains passages, plus mid tempo et accrocheurs permettent justement de s’accrocher sans faire d’effort, ancrant le duo dans une tradition Death/Grind de la fin des années 80 refusant encore les facilités de la technologie. C’est donc très analogique, et jouissif, puisque les titres disposent tous d’une idée porteuse, ou d’un plan de guitare un peu filou, nous agrémentant le quotidien de quelque sifflantes et arrangements vocaux un peu plus originaux que la moyenne.
On apprécie évidemment tout le barnum traditionnel, mais quand les deux bougres ralentissent le tempo au détour d’une intro ou d’un break, la puissance qu’ils dégagent est manifeste, et surtout, délicieuse (« Mortuary Perversions »). Bien loin des renards lâchés en loucedé par les CARCASS et leurs obsessions pathologiques, Dead Body Obsession est un disque digne d’intérêt, qui trouve toujours le moyen de choper votre attention par les burnes sur les premières secondes, pour mieux les écraser ensuite et admirer le jus couler le long de vos cuisses (« Corpse Molestation »). Il est assez plaisant de remarquer que des musiciens, au-delà de leurs morceaux qui annoncent la couleur sang/morgue se creusent un peu le cerveau pour trouver des idées séduisantes, et si la dualité vocale suit à la lettre la complémentarité rauque/growls, Ryan est plus qu’efficace dans son rôle de leader, assurant les parties rythmiques et le chant grognon avec une efficience probante. De son côté, Shane tient le beat, trouve toujours la bonne assise, n’accélère pas juste pour le plaisir, et lorsque les deux compères tombent en osmose, ils parviennent à rendre la mort encore plus Mosh (« Bloated Corpses »). Trois titres seulement passent la barre des deux minutes, à une poignée de secondes près, mais ne proposent pas plus que les inserts plus courts et nous évitent des redites rallongées et pénibles. Pas de blague de pathologiste chafouin qui pète près d’un cadavre et trouve ça marrant, pas de morceau qui cherche à faire la nique à « Dead » ou « You Suffer », pas d’esprit potache à la ANAL CUNT, juste un Death/Grind vraiment alléchant, dont les plaies purulent mais n’infectent pas les tympans. En gros, une version plus clean de Reek of Putrefaction, et une façon de réactualiser les méthodes d’embaumement et les us et coutumes de la nécrophilie musicale. A deux, c’est toujours mieux, mais à trois avec un macchabé, les possibilités sont décuplées.
Titres de l'album :
1.Wounds Filled With Larvae
2.Sepsis
3.Mortuary Perversions
4.Corpse Molestation
5.Bloated Corpses
6.Intestines
7.Murder Fiend
8.Spewing Blood
9.Swarmed With Maggots
10.Knife Wounds
11.Buried Bodies
12.Charred Corpses
13.Eviscerated
14.Dismemberment
15.Never Found
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