Voici un cas assez intéressant émergeant de l’underground, avec encore une fois un souci de line-up qui interpelle. Alors que l’entrée du groupe sur The Metal Archives dévoile un quatuor en bonne et due forme, la page Facebook nous aiguille plutôt sur la piste d’un one-man-band, en tout cas provisoirement. N’ayant d’autre renseignement à prodiguer, je me fierai donc à la piste du réseau social qui laisse le leader de ce projet affirmer qu’il est seul aux commandes pour l’instant, et je vous présente donc Stefan Smith, chanteur/guitariste qui visiblement s’occupe de tout au sein de DEAD SENTRY en attendant mieux. Dans un désir de rester exhaustif, on peut aussi ajouter que le « groupe » a compté dans ses rangs Seamus Hamilton-Pattison à la basse, Mack Hatcher à la batterie, et Marshall Brandt à la guitare, sans savoir si ces trois musiciens ont participé à l’enregistrement de ce qui semble être un premier LP. Un premier LP aux proportions très modestes d’ailleurs, puisque la version Bandcamp ne propose que six morceaux pour à peine plus de vingt-cinq minutes de musique. C’est donc la version bonus que j’ai réussi à me procurer, et autant dire que le Thrash proposé par DEAD SENTRY est assez étrange et pour le moins atypique et alambiqué. Venant de Winnipeg, Manitoba, ce concept biscornu ne donne pas grande indication sur sa genèse, si ce n’est une date de formation en 2018. Pas d’influences marquantes, pas de bio, pas de projets, et Dead Sentry reste un peu énigmatique dans les faits, même après avoir disséqué son contenu. Un peu Techno-Thrash sur les bords, avec quelques relents Death, ce premier manifeste n’est pas des plus simples à analyser, puisqu’il prend un malin plaisir à louvoyer entre les genres. On pense évidemment à toute la troupe des outsiders eighties, les INDESTROY, KUBLAI KHAN, BLIND ILLUSION, et en poussant les choses un peu plus loin, on pourrait même faire allusion à SADUS et ATHEIST dans les moments les plus denses, quoique les chœurs typiquement Crossover atténuent un peu cette impression.
Toutefois, et malgré le manque de détails, cette musique est tout sauf désagréable, et pour le moins rafraichissante dans le contexte nostalgique actuel. Avec une production un peu sèche et une approche de biais, Dead Sentry se démarque facilement et avec talent de la horde formelle old-school des dix dernières années, singe MEGADETH pour mieux se rapprocher de CORONER, tout en insistant sur ses particularités les plus personnelles. Bardé de riffs killer jusqu’au goulot, ce premier LP/EP est une curiosité intéressante, et parfois même fascinante, quand le ballet des guitares prend un caractère outrancier. On apprécie les dissonances à la VOÏVOD, et ce chant sardonique et légèrement sadique, au grain amer et aux intonations acides, qui donne de l’ampleur à un instrumental refusant la facilité de la routine. On se fait vite hypnotiser par cette accumulation de plans tout sauf gratuite, qui confère aux morceaux une épaisseur conséquente. D’une durée raisonnable, les morceaux n’en contiennent pas moins leur lot impressionnant d’idées qui sont toutes valides, et certains d’entre eux parviennent à nous fédérer sans forcer, à l’image du concentrique « The Body and the Brain ». Le tout ressemble parfois à une démo simplifiée d’ATHESIT publiée aux alentours de 88/89, produite par Dave Mustaine, mais sonne complètement professionnel. A titre d’exemple, « Where Next to Kill ? » semble s’ingénier à synthétiser tous les courants Thrash de la fin des années 80, et cite ASSASSIN, CORONER, EXODUS, MEGADETH, sans tomber pour autant dans la complexité inextricable du Techno-Thrash stricto-sensu. Toutefois, la complexité et la densité du produit en question lui donne une aura particulière, et un titre aussi efficace que roublard tel « Inhuman Perfection » nous fait clairement regretter la brièveté de cet album. Aussi efficace et percutant qu’inextricable et fertile, DEAD SENTRY montre un visage séduisant, certes tourné vers le passé, mais proposant une échappatoire viable à cette époque de recyclage intensif, certes jouissif sur le moment mais terriblement frustrant à moyen terme. En osant des mélodies en inserts, des arrangements vocaux malins, et des passages concentrés subtilement emprunts de Death light, Dead Sentry se savoure pleinement, et révèle ses fragrances petit à petit, nécessitant plusieurs écoutes pour se livrer dans son intégralité.
Subtilement agencé, il se termine par une outro de toute beauté, et même si « Psymphony », le titre bonus semble un peu « pièce rapportée » avec sa grandiloquence à la BELIEVER de Sanity Obscure, aucun reproche majeur ne saurait entacher cette réalisation terriblement personnelle qui je l’espère ne sera pas qu’un accident ponctuel. Espérons que Stefan Smith puisse rassembler ses forces et ses troupes pour nous proposer une suite plus conséquente, son approche restant fascinante et plurielle.
Titres de l’album :
01. The Crown
02. Sacred Soil
03. Where Next to Kill ?
04. The Body and the Brain
05. Inhuman Perfection
06. (Epilogue) The Inhuman Perfected
07. Psymphony
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20