A Salem, les sorcières n’étaient pas à la fête. On brûlait de ci de là de pauvres femmes n’ayant rien demandé, et ayant commis comme unique faute d’être indépendantes, fortes, et donc, à l’opposé de la docilité imposée par la religion chrétienne. Il y a eu des cris, de la souffrance, des douleurs, des vengeances, et le marteau des sorcières a été jeté en pleine face des béni-oui-oui une fois la crise d’inquisition passée. Mais les fantômes rodent encore, et sortent de leur tanière une fois Halloween décorée et les bonbons préparés.
Salem est donc chargée d’histoire d’impies supposées, torturées puis cramées, de quoi inspirer pas mal de groupes depuis la nuit de temps. Et les baladins modernes de reprendre à leur sauce cette période traumatique de l’histoire qui a vu des millions de femmes balancées en enfer sans prendre de gants, ni surveiller le barbecue. Dernier collectif en date, les SOUTH OF SALEM, qui de leur Hard-Rock chantant et contemporain célèbrent l’esprit d’indépendance et de fête qui anime aujourd’hui les accros aux cauchemars les plus sensibles.
Partant d’un postulat Rock simple, ce quintet de Bournemouth nous passe un message certes puissant et mélodique, mais terriblement convenu. On ne peut certes pas taper la cible de l’originalité à tous les coups, et telle n’est pas la volonté de ces cinq tatoués (Joey - chant, Kodi & Fish - guitares, Dee - basse et Pip - batterie) qui préfèrent évoluer en terrain connu, celui foulé par les BACKYARD BABIES, les STRUTS et autres combo alternatifs entre fête horrifique et poignée de main sincère sur le perron d’une vieille bâtisse abandonnée.
Les plus au courant connaissent déjà The Sinner Takes It All, premier album paru en 2020 et qui de son titre parodiait ABBA alors que sa musique s’inscrivait dans une logique héritée des MISFITS et de MADINA LAKE. Evoluant dans un univers très fréquenté, les anglais se proposent aujourd’hui de revisiter le décorum du Metal moderne via quelques hits bien jumpy, énergiques ce qu’il faut, aux refrains évidemment mémorisables, et aux riffs bien costauds.
Et si le tout sent un peu le réchauffé, l’ambiance reste tout à fait fréquentable.
Le look et la musique s’accordent, et le classicisme est de rigueur. Dès le premier single « Vultures », le ton est donné, la chanson clipée, et l’attitude légèrement punky. Pas d’esbroufe, l’essentiel, des riffs gluants, et un style qui louche sur les USA, patrie de ce genre de Hard alternatif contemporain défendu par une horde de groupes aux naseaux percés et aux jeans élimés.
Agréable, digeste, et anecdotique. Tels sont les qualificatifs employés pour définir le champ d’action des anglais qui peuvent s’appuyer sur une rythmique performante, et compter sur les harangues d’un chanteur au timbre certes limité, mais toujours efficace. Aucun risque de s’endormir devant la énième rediffusion de Plan 9 From Outer Space, et au contraire, Death of the Party ressemble plutôt à la life of the party, avec sa popularité, son ton léger, et ses connaissances éclairées.
Sympathique, ce deuxième album joue donc avec les codes du Heavy moderne, pour l’alléger et en présenter une version édulcorée. On préfèrera sans doute l’odeur de sueur des HELLACOPTERS, mais si d’aventure, vous étiez du genre à repasser votre linge après l’avoir lavé, alors cet album saura vous conter fleurette entre deux doses d’adoucissant.
Rien ne dépasse. Les guitares sont clean, formelles dans les échanges, et jamais le chant ne s’aventure en territoire ennemi trop rauque. On pourra sans doute reprocher au quintet sa façon de niveler par le milieu toutes ses compositions, même si parfois l’atmosphère se tamise un peu pour oser un mid tempo plus costaud (« Left For Dead »).
Plutôt réservé à un public jeune et avide de sons formatés, SOUTH OF SALEM ose quelques arrangements de claviers, des effets épars mais efficaces, un brin de sensibilité (« Hellbound Heart »), mais aussi quelques décharges d’adrénaline pour aller jusqu’au bout de la nuit (« Bad Habits (Die Hard) », qui n’est pas sans évoquer nos chers BLACKRAIN).
Beaucoup de redondance, des répétitions qui dansent, pour un album encore un peu trop tendre et prévisible. Le côté bondissant fonctionne un premier temps, avant de carier les dents, et de nous laisser le râtelier endommagé. La patience finit par être mise à mal par ce côté prévisible à outrance, avec toujours le même système couplet/pré-refrain/refrain, qui certes fonctionne, mais qui montre rapidement ses limites.
C’est joyeux, heureux, mais plus proche de l’horreur Netflix que du craspec italien. Un genre de Tales from the Crypt en famille, sans faire trop peur, et pour sourire plus que frémir. On ne peut pas condamner des musiciens qui jouent sincèrement leur carte, mais on n’est pas non plus obligé de les suivre dans leur monde un peu trop préfabriqué.
Cet album ne réveillera pas les esprits de ces pauvres sorcières trainant depuis des siècles dans les limbes. Elles seront tout au plus gênées par le bruit, sans vraiment devenir insomniaques
Titres de l'album :
01. Vultures
02. Static
03. Jet Black Eyes
04. Stitch The Wound
05. Left For Dead
06. Hellbound Heart
07. Bad Habits (Die Hard)
08. Death Of The Party
09. A Life Worth Dying For
10. Villain
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