Petite chronique express niveau Hardcore, ça vous tente ? Genre un EP d’un petit quart d’heure qui mérite votre attention, mais pas forcément un laïus de trente pages. Ok, go. Les THE ORPHAN nous en viennent donc de Melbourne, tournent à cinq (Jack Broom – chant, Dan James & Deet Cologon – guitare/chant, Aron Quigley - basse et Chris Felton – batterie), existent depuis 2016, et ont déjà sorti quelques formats pour affirmer leur identité. C’est ainsi que nous eûmes droit l’année de leur création à un premier court, Liar, puis à Gods.Gutters.Stones. en 2017, avant que le quintet ne fasse vœu de silence studio pendant deux ans. Death Rattle vient donc rompre cette abstinence, avec son lot de fulgurances électriques placées sous haute influence, influences que le combo revendique d’ailleurs sans gêne. Adeptes d’une certaine violence musicale nourrie de stridences et de feedback, les cinq australiens ne font pas grand cas de leur schéma d’attaque, et foncent en prenant soin d’élaborer leurs plans, en mélangeant le radicalisme du Hardcore US le plus formel, et les arabesques techniques du Mathcore, subtilement édulcoré pour ne pas lasser. On sent aussi dans leur musique la haine viscérale émanant des bas-fonds de New-York et des cœurs noircis d’UNSANE, bien que jamais leur Core ne se transforme en Noise abrasif et dérangeant. Car les australiens bousculent, mais ne souhaitent pas assourdir, et c’est certainement pour ça qu’on sent un peu de SONIC YOUTH dans certains arrangements. Niveau parrainage, les musiciens accordent une attention particulière aux enseignements de CONVERGE, THE CHARIOT, NORMA JEAN, EVERY TIME I DIE, BOTCH, et DILLINGER ESCAPE PLAN évidemment, pour établir une convergence de violence crue, mais patiemment construire.
Avec ces éléments en tête, il n’est donc pas difficile d’anticiper les assauts de Death Rattle. Une petite collection de morceaux très courts, dépassant à peine les deux minutes mais la plupart du temps en dessous, pour des claques distribuées rapidement et fermement. Dans la plus grande tradition du Hardcore joué chaotique et légèrement Math, THE ORPHAN s’ancre dans une tradition que les CANDIRIA ont contribué à établir, mais se démarquent de la concurrence en diversifiant les ambiances, et en faisant preuve d’un flair instrumental assez hypnotique. Pas uniquement obsédés par les bousculades de foire, nos amis australs, sans se disperser, multiplient les rythmiques, laissent une grande place à la basse qui en profite pour sinuer, et surtout, calibrent des breaks qui tombent toujours pile sur le fil du rasoir. Avec un son de guitare très rêche et constamment souillé d’un feedback strident, les titres se succèdent mais ne se ressemblent pas trop, certains osant même la déconstruction pour nous mettre encore plus mal à l’aise (« Glass Coffins », bordélique, mais efficace). Les mélodies, pas vraiment en odeur de sainteté parviennent parfois à s’incruster pour nous permettre de dévier d’un chemin trop bien tracé (« Loud Flower »), et dans ces moments là, le combo touche à la quintessence d’un Post Grunge joué avec la méchanceté du Hardcore. Jamais avares d’astuces vocales permettant un jeu de gorge à trois voix, Death Rattle est une sorte de pont construit entre les époques, et se veut aussi nerveux qu’intelligent, spécialement dans les ruptures d’atmosphère entre les morceaux. Il est en effet rare dans ce créneau d’avoir droit à sept titres vraiment différents, et c’est pourtant le cas ici, un peu comme si les originaires de Melbourne n’avait retenu que la principale qualité des groupes dont ils se sont placés sous l’égide.
Produit et mixé par Ben Rechter au Pony Music, et masterisé par Tom Beard au Deluxe Mastering, Death Rattle s’apparente donc à un serpent croisé dans le désert, qui siffle et s’approche en circonvolutions, avant de planter ses crocs dans votre jambe. Ne reculant pas face à la simplicité pour imposer des motifs mémorisables (« The Hole »), THE ORPHAN est l’archétype même du groupe Hardcore qui ne se contente pas du minimum et qui tente des figures, des astuces, pour conférer à chacune de ses sorties un parfum personnel. Bien sûr, et pour rester honnête, le tout est quand même relativement formel, encore assez dépendant du cursus artistique qu’il a suivi, mais on sent une capacité sous-jacente à pouvoir s’extirper d’une tutelle encore un peu flagrante, spécialement lorsqu’on se rend compte que le groupe est capable de caser un maximum d’idées en moins de deux minutes (« Drag »). Bonne attitude, rendu efficace et percutant, ce troisième EP est donc celui de « la maturité » pour nos amis de Melbourne, et s’écoute avec plaisir, nous laissant même avec un méchant goût de pas assez. Espérons alors qu’après ce troisième EP, les musiciens se lancent enfin dans le grand bain du longue-durée pour nous en donner un peu plus, ces amuse-bouche nous laissant quand même sur notre faim. Et elle justifie les moyens, terme que la musique jouée conchie de sa qualité.
Titres de l'album :
1.Church of Snakes
2.Love Is
3.Glass Coffins
4.Loud Flower
5.Feed Choke
6.The Hole
7.Drag
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