Avec un nom pareil, l’hommage fleurait bon. On sentait les effluves de loin, mais si notre âme n’avait pas totalement tort de se fier au son imaginé d’un patronyme allusif, elle devait aussi se douter que l’évidence ne ferait pas forcément loi.
Tout ceci est très joli, mais soyons un poil moins poétique et un peu plus direct. Cela dit, un groupe qui opte pour un baptême comme celui de TÖXIK WALTZ doit bien s’attendre à quelques parallèles effectifs, dont le plus évident reste bien sur celui dressé avec EXODUS.
Mais s’il est certain que l’influence de la bande à Gary est indéniable sur ce premier LP, elle n’est pas la seule, et pour aller plus, loin, pas la plus prédominante non plus.
D’ailleurs, les TÖXIK WALTZ mettent les riffs au poing sur leur page Facebook. Ils citent pêle-mêle ATROPHY, EXODUS, PANTERA, SLAYER, METALLICA, TESTAMENT, MORBID ANGEL, SEPULTURA ou TURBONEGRO, et affirment naviguer sous l’égide de tout style compris entre le Rock Progressif et le Brutal Death.
Belle preuve d’ouverture, néanmoins un peu exagéré. S’il est certain que leur musique est brutale, elle n’a rien à voir avec les émanations putrides et les exagérations outrancières du Death, et même si leurs morceaux développent de belles qualités instrumentales, ils n’ont pas la prétention de singer les habitudes biscornues de PERIPHERY ou YES.
Non, les choses sont beaucoup plus simples que ça, les TÖXIK WALTZ jouent un excellent Thrash option modérée et Heavy, qui pourtant fait preuve de puissance, et ne crache pas sur un brin de vélocité, sans tomber dans le ravin du Thrash bestial.
Niveau infos, sachez que ce quintette (Victor et César – guitares, Alberto – basse, Txavas – chant, et David – batterie) nous en viennent de Léon, Espagne, qu’ils s’y sont formés il y a sept ans, et que jusqu’à présent, ils n’ont eu l’occasion que de sortir qu’une seule démo, The Night Of The Living Oldmen, en 2013.
Si leur musique est la plus sérieuse possible, il semblerait que leurs lyrics fassent preuve d’un certain humour au quatrième degré, comme l’indiquent des morceaux comme « Octogenarian Violence », ou « Loudmouth ». Mais le Thrash a souvent été le terrain fertile de gags potaches et juvéniles, et que les non anglophones se rassurent, le Thrash de ces ibères est suffisamment séduisant pour ne pas faire attention aux textes.
De ce côté-là, pas d’inquiétude, le quintette sait jouer. Les riffs sont trapus, et le son est très touffu. Belle brillance des médiums et graves qui creusent, avec une mention spéciale pour la section rythmique qui pulse comme un moteur d’airbus, et qui ronronne quand le tempo marque le pas.
Seul écueil à franchir et qui risquerait de vous rebuter, la voix particulière de Txavas (oui, merci et toi ?), qui ressemble parfois à celle de Burton C Bell en option rauque et légèrement instable. Mais on s’en accorde très bien la plupart du temps, et lorsque le tempo décolle, l’ensemble fait même penser au meilleur NO RETURN, celui des débuts et de Psychological Torment, ce qui avouons-le est quand même un joli compliment.
Au menu de ce premier LP, des informations déclassifiées donc, mais surtout, beaucoup de riffs épais, bien saccadés comme on aime les déguster, pas forcément réchauffés mais parfois un peu faciles. Ceci n’étant qu’une critique mineure émanant d’un spécialiste du genre qui a quelques heures de vol Thrash derrière lui, les neuf titres de ce Declassified s’avalent d’un trait, encore chauds, avec cette mesure qui caractérise les espagnols, mais qui parfois laisse place à une débauche de brutalité plus prononcée (« Srebrenica » et son final tout en blasts).
Mais la spécialité des TÖXIK WALTZ, ce sont ces envolées fédératrices, qui permettent à des chœurs collégiaux d’alimenter la matrice, et d’ajouter une petite touche Hardcore à leur Metal plein de vice (« Octogenarian Violence »).
Mais si vous souhaitez un résumé probant de la philosophie de ces gentils méchants, des interventions aussi claires que « Thrash Metal Dictatorship » et ses attaques franches du collier à la limite d’un Crossover futé ou «Thrashing Like a Maniac » (Salut James et Lars!) et son intro faussement mélodique débouchant sur un joli cocktail de Heavy au mosh syncopé et de Thrash effilé et lacéré, sauront se montrer suffisamment explicites pour que vous compreniez.
On retrouve en outre la participation de deux membres de VENDAVAL sur ce LP, celle de Txema Trinidad sur les chœurs de plusieurs morceaux, et un solo de Nathan Cifuentes sur « Thrash Metal Dictatorship ».
On sent d’ailleurs en arrière-plan un esprit de franche camaraderie qui confère à ce Declassified une atmosphère vraiment bon enfant, ce que confirme ce petit arrangement vocal en fin de disque après un long shunt.
Si vous ajoutez à ça une pochette au vert fluo vraiment explosif et au graphisme sympathique, des capacités instrumentales tout à fait louables, et une sacrée osmose entre les musiciens, vous obtenez un excellent LP de Thrash respecté, qui ose même des approches Hardcore tangibles et valides (« Politician » et sa grosse basse qui claque en intro), sans jamais trahir ses amours d’origine.
Pas grand-chose de plus à dire, si ce n’est qu’on est bien content que ces espagnols aient enfin pu s’exprimer sur une longue durée, et qu’ils doivent vraiment trouver leur vraie dimension sur scène.
Et comme leur leitmotiv le démontre sans complexe, «Beer!!! Friends!!! Thrash!!! ». L’équivalent ibère du « Good Friendly Violent Fun » des EXODUS, dont ils ont hérité de l’art du riff saccadé et de la bonne humeur affichée !
Titres de l'album:
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