Non, personne n’a jamais dit que tout ça devait répondre à des règles, des structures, des contraintes. Les premiers je crois ont été les jazzmen, barrés dans leurs chromatismes, et puis sont venus les acidés lysergisés, made in California, pur 60’s, confondant jams interminables et gobage de champignons à la nuit étoilée, l’AIRPLANE, le FLOYD, les DEAD…Ah, et puis la vague du Fluxus, les avant-gardistes, avec Cage, le VELVET et puis quelques autres, de la Factory ou pas.
Après, nous avons eu les tarés progressifs, fans de Moussorgski, prompts à dégainer des évolutions rendant maboules tous les fans de Rock pur, SUICIDE, les RESIDENTS évidemment, mais aussi DEVO, et Beefheart avant. Zappa dans une moindre mesure.
Et tout ça a pris des proportions dantesques. Les mecs ont commencé à se dire que s’il était possible d’aller plus loin, il était possible d’aller encore plus loin.
Alors, on a inventé le Grind. Là, pour le coup, difficile de renverser des barrières déjà à terre. Mais certains les ont foulé du pied, et débarquèrent les NAKED CITY, Patton et Mr. BUNGLE, déconstructeurs de la déconstruction, manipulateurs génétiques des chromatismes et de l’arythmie, pour le pire et pour le meilleur du pire.
Alors, de fil en meule de foin, les bargeots se sont accouplés entre eux, Fusion ou pas, IWRESTLEDABEARONCE ou CinC, plus près de chez nous. Chaotic Hardcore, Mecanic Grind, Organic Death, tout ça se mélangeait dans une gigantesque partouze, qui a fini par fatiguer Dieu lui-même.
Mais il est resté suffisamment tendre envers eux et nous pour oser la liberté des COMITY, de PSYOPUS, histoire de nous montrer qu’il n’était pas si obtus que ça. Et comme dans l’espace, personne ne vous entend crier et lui ne vous entend pas prier, tous se sont retrouvés à faire des cercles concentriques, à planer dans l’atmosphère et dériver dans les galaxies, jusqu’à tomber sur un truc capable de les transformer en musiciens timorés, ou tout du moins, plus modérés qu’ils ne le croyaient.
PSUDOKU. Un nom bizarre pour un projet solo presque mathématique, refusant pourtant de résoudre la moindre équation. Une énigme ayant déjà lâché sur terre une poignée de problèmes en version presque longue durée (puisque ses œuvres ne dépassent que très rarement les trente minutes de réflexion), et qui depuis, s’ingénie à rendre la chose encore plus ludique, complexe et inextricable.
Logiquement, le mec aurait dû graviter au-dessus des Etats-Unis, mais finalement, il s’est échappé d’un vortex découvert du côté de Trondheim, Norvège, et depuis, plane, vole, nous colle des beignes au passage et garde précieusement le secret de sa salsepareille Grind qu’il répand sur nos têtes un peu sonnées. Il résume ça comment au fait ?
« Du Grindcore qui ne découle pas du Hardcore Punk ou du Thrash, mais d’un progressif des 70’s venu du futur ».
Pas mal. Et du coup, sa musique anticipe ce qui n’est jamais arrivé, puisque ce fameux Prog’ des 70’s est resté coincé dans les 70’s, à part pour quelques nostalgiques figés dans une époque révolue qu’ils chérissent tant. Alors quoi.
Grind psychédélique ?
Mais il n’y a rien de psyché là-dedans, tout est au contraire très lucide. Un peu comme si les PSYOPUS et NAKED CITY se retrouvaient à bord d’une capsule pour disserter des nova, des quasars et de la théorie des quantas, leur permettant de passer d’un point A à un point B sans bouger du point A.
Ou d’incorporer des rythmiques Free-Jazz dans un contexte purement et chaotiquement Grind. C’est ce qu’ils font déjà ?
Oui, mais là, c’est pire. Parce que plus rapide, plus barré, plus free et plus enivré. Une sale gueule de bois à base de blasts, d’accélérations synthétiques, de parties de guitares lunaires, et de partitions encombrées de triples croches jouées à la vitesse de la lumière.
Mais bon, le mec joue tout seul dans son coin, et ose un truc de vingt-cinq minutes décomposé en neuf mouvements, pratiquement tous similaires, mais diablement logiques dans leur progression. De là à parler de Prog’ rétro du futur, je ne miserai pas une DeLorean achetée d’occase sur Ebay, mais plutôt de Space Grind à tendance DISCORDANCE AXIS, un truc qui se veut parfois symphonique dans la démesure (« EBM-Doom », sorte de transe aussi lourde et dense qu’elle n’est électronique et pesante. Mais glauque, très glauque dans ses arrangements futuristes passés au crible interstellaire.)
Pourtant il fait ce qu’il peut pour garder un semblant d’attache avec le passé et les exactions bruitistes terrestres (« KCultraVIII_8000 », riff à la SLAYER pour un développé-couché à la FANTOMAS/DILLINGER, en accéléré bien sûr puisque la méthode Assimil pour Grindeux débutant est vraiment trop sommaire), et semble même se souvenir (de façon très lointaine et allusive) des labyrinthes de MAHAVISHNU ORCHESTRA, et des imbrications concentriques de KING CRIMSON, celui de Red et tout ce qui a suivi, peu en prise avec la musicalité, mais d’un radicalisme qu’on se plaisait à définir comme « avant-gardiste ». Gros mot ?
Non, pas forcément.
Et quand ses délires s’étirent, on frise l’indécence et l’overdose de plans en entrechoc d’électrons libres (« KATASTROFALEjusteringer »), qui découvre les joies instables d’un techno Grind progressif, imitant à merveille le beat des machines froides de NEUBAUTEN, au tempo démultiplié par un duo John Zorn/Mick Harris assez fiers de leur blague en blasts. Mais sans saxo. On ne peut pas tout avoir…
En fait, je me disais qu’il serait assez drôle de tenter le clonage ultime en hybridant des cellules d’HAWKWIND, NAKED CITY et FANTOMAS. Et en les bombardant de souches ADN de OLD et PSYOPUS, avec un poil d’avant-bras de Barney revenu de stage chez les ANTIGAMA. Je me demandais ce que ça pourrait bien donner, une fois la croissance en station dans le deep space terminée.
Maintenant, je ne me pose plus la question, et je sais.
Et finalement, je n’aurais peut-être pas dû me la poser. Parce que le résultat est assez effrayant en soi. Bizarre ce futur quand même. Mais comme notre présent est aussi bordélique après-tout.
Titres de l'album:
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