On connaît quoi au juste de la Nouvelle-Zélande ? Une équipe de rugby fameuse, le kiwi, Elizabeth II, les maoris, le kapa haka, Peter Jackson, Jane Campion, ULCERATE et quelques autres, et je crois bien que c’est tout. Autant dire que ce coin-là n’est pas réputé pour ses exactions Black Metal, et pourtant, il va bien falloir revoir nos conceptions. Car l’extrême, assez logiquement, y est présent comme dans n’importe quelle région du globe, et donc le Black y trouve un écho ferme et définitif. Cet écho est mis en lumière aujourd’hui par nos amis d’Osmose, qui se proposent de relayer la nouvelle sortie d’un quintet local, WINTER DELUGE. N’ayant jamais entendu parler de ce groupe avant de me pencher sur son cas, j’ai découvert un ensemble existant depuis pas mal de temps et ayant déjà pris celui de sortir deux longue-durée. Formé en 2006 du côté d’Auckland, WINTER DELUGE est né du désir des frères Nathan Baylis, aka Autumus, et Aaron Baylis, aka Arzryth de jouer une musique sans concessions, entièrement dédiée au nihilisme harmonique le plus pur et dur. En quinze ans de carrière, seuls les deux frères restent fidèles au poste, puisque le groupe a connu quelques changements de line-up, mais avec l’expérience acquise sur scène en Australie et Nouvelle-Zélande (en ouverture d’ANGELCORPSE, AURA NOIR, DESTROYER 666, MARDUK, NOCTURNAL GRAVES et WATAIN), l’ensemble revient plus remonté que jamais avec un format court qui nous donne un aperçu de la direction à venir. Après vérification des deux œuvres antérieures, il semblerait que cette direction soit toujours la même, celle d’un BM franc et massif, ne tergiversant pas, n’ayant aucune prétention avant-gardiste ou expérimentale, et délibérément basée sur les fondements européens du genre.
Cinq morceaux, c’est peu lorsqu’on ne connaît pas un univers, mais dans le cas de Degradation Renewal, c’est amplement suffisant pour juger de l’efficience du massacre, puisque tel est le mot le plus idoine. Les cinq musiciens (Aaron Baylis - guitare, Nathan Baylis - batterie, Mort - guitare, Thomas Meissner - chant et Tommy Gibson - basse) ne manquant pas de rendre hommage à tous les groupes avec lesquels ils ont pu tourner, et c’est ainsi que le fan de BM traditionnel et implacable se sentira vite à la messe noire. On trouve de tout dans cette musique, mais surtout la franchise du MARDUK le plus impitoyable, la brutalité du DESTROYER 666 le plus implacable, le tout servi froid comme un petit déjeuner allemand et roboratif comme un en-cas 1349 servi sur le pouce. Au menu donc, de la brutalité, outrancière, de la violence, entière, pour vingt minutes d’agression sonore, qui ne se dément pas. Pas grand-chose d’original à attendre donc de cet EP, mais une puissance à décorner les démons, avec en exergue une section rythmique à l’abattage monstrueux, et une basse proéminente, chose plutôt rare dans le circuit. On se prend à se souvenir des boucheries que furent Hellfire, Heaven Shall Burn et autres, bien que le son d’ensemble évoque plus l’Allemagne la moins corruptible, mais dès l’entame de « Mass Graves », les choses sont claires. A peine deux minutes et trente-et-une secondes de Black lancé à plein régime, avec blasts à fond les ballons, ambiance délicatement grandiloquente, riffs circulaires, et chant dans la grande tradition scandinave, pour un ballet d’outrance ininterrompu. De quoi soulager ses nerfs en cette époque de confinement, mais aussi d’apprécier de nombreux breaks qui viennent émailler l’écoute.
Du solide donc, de la concision, pas de grosse surprise, mais un défouloir magnifique dans son formalisme. Avec une énorme production typique d’outre-Rhin, les néo-zélandais rentrent dans le lard, accumulent les plans, enfilent les idées à la vitesse de la lumière, et déchaînent les enfers sans se poser trop de questions. Pas trop, mais quelques-unes quand même pour éviter le conformisme de vingt minutes de blasts, avec des ralentissements efficaces qui permettent de temporiser, mais pas d’atténuer, les versions plus pesantes n’étant pas moins dangereuses que les versions supersoniques. « What we Leave Behind » est à ce titre le gros morceau de l’EP, avec son alternance de blasts et d’un tempo martelé, dans la grande tradition de l’ambivalence d’un MARDUK aussi amer que bestial. Certes, les riffs sont empruntés, mais ils se télescopent avec tant d’énergie qu’ils créent un trou noir aspirant tout sur son passage, tandis que le chant rauque et granuleux de Thomas Meissner harangue l’auditeur avec une fermeté vénéneuse. « Architects of Extinction » continue le travail de sape, mais ose un mid tempo entraînant qui contraste avec les BPM en folie, et le tout à de faux-airs d’orgie célébrée à la gloire d’un BM historique, qui trouve encore aujourd’hui son cortège de fans fidèles. Il faut dire que l’application de WINTER DELUGE laisse admiratif, même si on se demande ce que tout ça pourrait donner sur un futur LP, le genre extrême jusqu’au bout ayant parfois du mal à tenir la distance. Mais en version EP, tout est très digeste, et s’avale d’un trait pour mieux laisser les oreilles en feu. Belle démonstration de force de ces cinq musiciens incorruptibles, aussi convaincants en terrain lourd qu’en vol en piqué, et au final Degradation Renewal reste un bel exercice de style classique.
Titres de l’album :
01. Mass Graves
02. Cold War
03. What we Leave Behind
04. Architects of Extinction
05. Within the Remnants of Humanity
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