Frontiers nous propose aujourd’hui le premier album d’un nouveau groupe suédois, qui n’en était pas vraiment un au départ. SEVENTH CRYSTAL était à la base le véhicule solo du chanteur Kristian Fyhr qui cherchait un moyen de raconter dans son coin les histoires qui occupaient son imagination, et le vocaliste avait alors l’idée d’enregistrer un EP pour proposer au public sa musique et sa conception des choses. Mais après avoir enregistré quelques pistes, Kristian s’est vite rendu compte que son travail méritait plus de soins, et un apport extérieur pour sonner plus peaufiné et professionnel. C’est ainsi qu’en vendant un vieil orgue Hammond, il fit la connaissance de Johan Älvsång (claviers), avec lequel la conversation ne tarda pas à tourner autour de la musique. Suite à cette rencontre, le noyau du groupe a été cimenté par l’adjonction d’un vieil ami, Olof Gadd (basse), avant que le mini-buzz entourant cette mystérieuse formation n’attire l’attention d’Anton Roos (batterie) et Emil Dornerus (guitare). Ainsi, de petit projet personnel, SEVENTH CRYSTAL est devenue une entité collective viable, nous présentant en ce mois de mai le fruit de ses réflexions en longue-durée.
Une affaire suédoise donc, pays pourvoyeur en fantaisies rétrogrades en tous genres, mais aussi pays orfèvre dans l’art de ciseler la mélodie comme dans les années 80, lorsque l’AOR dominait la cime des charts de son drapeau harmonique. Le but du projet - outre dévoiler les thématiques chères à Kristian Fyhr - était de proposer la musique la plus variée possible, tout en respectant un cahier des charges assez précis. Kristian Fyhr décrit lui-même le projet avec beaucoup d‘honnêteté, admettant ses objectifs et ses influences les plus notables :
Je décrirais la musique du groupe comme une sorte de « Rock intelligent », mais très mélodique. Ma façon d’écrire est très variée, je peux commencer la composition d’une chanson Pop, et tout à coup la booster pour qu’elle sonne plus Rock. J’admire beaucoup les productions du Cheiron Studio et de Max Martin, alors, il n’est guère étonnant que j’y puise mon inspiration. Et puis, les autres ramènent aussi leurs propres influences, ce qui donne au final le son de SEVENTH CRYSTAL!
Ce son, typiquement suédois donc parfaitement américain, est clair, propre, net et enrobé, ce qui correspond parfaitement à l’optique choisie par les musiciens et leur leader. Les morceaux, tous empreints d’une certaine nostalgie mélodique en vogue dans les eighties ont tous plus ou moins l’envergure de hits, et si la tonalité générale est plutôt intimiste et romantique, certains chapitres n’hésitent pas à jouer la densité pour se rapprocher d’un Hard harmonique de l’orée des nineties et du nouveau siècle. Comparant son nouveau poulain aux institutions ONE DESIRE et H.E.A.T, Frontiers table donc clairement sur le pouvoir d’attraction suédois en la matière. Mais Delirium, même s’il est loin d’un délire de distorsion et de puissance n’en est pas moins très personnel, et appartenant totalement à l’imagination de ses concepteurs. Dans une approche à la EUROPE des jours de gloire, SEVENTH CRYSTAL impose la tendresse comme norme, et lâche des moments de beauté brute comme « When I'm Gone », blue-song qui aurait fait un malheur il y a trente ans. Je me dois donc d’avertir tous les fans de Hard mordant à la suédoise, ce premier album n’est pas des plus saignants, même si les parties les plus abruptes pourront séduire les plus ébouriffés. Mais en acceptant que le quintet n’hésite jamais à calmer le jeu parfois pendant de longues minutes, en enchainant les ballades revendiquées ou non, les durs de dur sauront s’ils doivent suivre cette route ou passer leur chemin.
Mais après tout, « Say What You Need To Say » et son beat jumpy à la suédoise sur une structure à la SURVIVOR annonce clairement la couleur pastel, avec une guitare toute en retenue, des claviers présents, et un chant prépondérant sur des chœurs judicieusement placés. Plus nerveux, « When We Were Young » attire les rockeurs dans ses filets, sur moins de trois minutes, et signe une réussite Eurovision dans toute sa splendeur, en jouant le jeu d’une harmonie de refrain totalement irrésistible. Classique dans le fond, professionnel dans la forme, le groupe ne cherche pas le renouveau, mais la sincérité d’une musique qui vient du cœur. La voix de Kristian Fyhr, très pure et parfaitement maîtrisée, permet au vocaliste de s’envoler dans les aigus sans en rajouter dans le pathos, nous évitant ainsi le drame des incarnations les plus larmoyantes. Mais ce qui frappe à l’écoute de ce premier long, c’est la cohésion qui existe entre les membres, qui donnent le sentiment de jouer ensemble depuis des années, malgré leur date récente de rencontre. On pourra évidemment regretter le parti-pris très délicat de l’entreprise, qui place à intervalles très réguliers des cassures émotionnelles, au lieu de nous emporter dans un tourbillon d’Arena Rock dense et touffu. Mais même lorsque le sentimentalisme s’exprime à plein régime, la passion n’est pas dénuée de puissance, comme le démontre le troisième titre « Broken Mirror ».
Subtil mélange d’AOR, de Pop Rock de première qualité, et de Hard Rock maîtrisé, Delirium se laisse parfois aller au métissage global, avec un title-track qui passe en revue toutes les composantes avec un brio extraordinaire. Parfois en grande forme rythmique, SEVENTH CRYSTAL se laisse aller au son de percussions tribales sur le fabuleux « So Beautiful », avant de revenir vers un Hard-Rock très typé seventies sur le brulant « Time To Let It Go ».
La seconde partie de l’album nous permet donc de comprendre cet éclectisme très recherché par Kristian Fyhr, qui en effet tape un peu partout pour éviter la linéarité, n’hésitant pas à placer des intros très cinématiques pour nous entraîner dans son monde (« Déjà Vu »).
Au final, et malgré une entame un peu prévisible vite rattrapée par une suite moins convenue, Delirium s’impose sur la longueur, relativement raisonnable, mais assez étendue pour juger du potentiel d’un groupe appelé à devenir énorme dans le genre. Dommage que le quintet ait choisi de refermer les portes de son premier album sur le piano un peu trop tendre de « Hope It Will Be Alright » plutôt que de nous persuader définitivement d’un bon up tempo, mais un premier album sans faux-pas n’en étant pas un, acceptons Delirium tel quel.
Titres de l’album:
01. Say What You Need To Say
02. When We Were Young
03. Broken Mirror
04. Delirium
05. When I'm Gone
06. Should've Known Better
07. So Beautiful
08. Time To Let It Go
09. Déjà Vu
10. Bright And Clear
11. Hope It Will Be Alright
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