Pochette pas très sympa pour contenu pas plus avenant, c’est de cette façon que se présente la première démo des Américains de KIDNAPPED, qui n’ont nullement l’intention de faire dans la dentelle ou dans le Progressif ouvragé.
Originaires du Connecticut, ce trio se répand et se vautre dans un mélange légèrement malsain et subtil de Hardcore, de Powerviolence, de Grind et de Fastcore, pour le plus grand bonheur des plus bourrins d’entre vous, qui vont certainement se régaler de ces rythmiques cassées et de ces riffs ombragés, sans parler de cette ambiance claustrophobique savamment étudiée.
Pas de renseignement particulier à vous communiquer sur le passé de ces brutes plus intelligentes qu’il n’y paraît, puisqu’en dehors d’un Bandcamp aux infos assez anémiées, rien à l’horizon, même pas une page Facebook de saison.
Mais, après-tout, who cares ? La musique parle d’elle-même, et d’un langage assez obscur, empruntant parfois le vocable d’un Induscore assez maladif avant de partir en vrille dans des accélérations typiques d’un Powerviolence brutal et incisif.
Quoiqu’il en soit, et face à la brièveté de la production proposée, l’hésitation n’est pas forcément de mise même si le ton change de son comme de chemise.
D’ailleurs, le trio est honnête jusqu’à vous poser une question existentielle en forme d’entame. « Will You ? » résonne en effet comme une mise en garde, que le Crust teinté de Grind des deux premiers titres appuie de sa vitesse un peu fatiguée et de ses riffs légèrement usés. « Ingrate », continue le boulot, et démarre sur les chapeaux, avant que les roues ne se dégonflent d’un Hardcore boursouflé, qui retrouve ses instincts les plus atrophiés sur « Leech », qui joue l’alternance DISCHARGE/NAPALM DEATH/NAILS, en laissant son tempo se mouvoir comme bon lui semble.
Les impulsions se fracassent comme des oignons sur une poêle chauffée de Doomcore grognon, et parfois les riffs se veulent plus noirs qu’un jet de vomi sur un bavoir, et nous laissent un peu échauffés de devoir nous demander à quoi on a vraiment affaire tout compte fait.
Pas vraiment Powerviolence, ou par intermittence, Crust par résonnance, Grind par vengeance, les KIDNAPPED ne nous facilitent pas vraiment le boulot et passent en revue toutes les nuances grises d’un Hardcore qui garde vos doigts dans la prise. Si la plupart des segments se la jouent bref et véhément, « Untitled/Fucking Mouth » ose les deux minutes de pression en impression, et une fois de plus, percute le Sludge d’un Fastcore vraiment dément.
Les BMP jouent au chat et au rat pourri, la batterie part en roue libre le temps de quelques dissonances troublantes, avant de se caler sur un Crust à la Birmingham, pas vraiment franc du collier et aux accents un peu déviés.
Difficile à classer, mais tout fonctionne, sans qu’on pige vraiment comment. Pas du genre foutoir, mais plutôt Hardcore bipolaire qui t’envoie te faire voir, fonctionnant aux humeurs souvent changeantes, mais gardant le cap d’une moiteur assez étouffante.
Les références sont plutôt difficiles à placer, à moins de parler d’un DISCHARGE en stage intensif D-beat scandinave, avec options cours de Grind pour trublions, un peu comme si le cursus Suédois et la sauvagerie Punk anglaise aux abois collaboraient pour élaborer de nouvelles théories de brutalité maladive.
Mais en moins de dix minutes, pas facile de juger d’un potentiel qui s’annonce pourtant assez conséquent. Il est certain qu’un timing doublé nous aurait bien aidé, mais espérons en cela que les KIDNAPPED reviennent nous embarquer dans un futur plus ou moins rapproché, pour nous exposer leur but de façon plus développée.
Mais pour le moment, cette première démo est une jolie promesse de violence légèrement perturbée, un peu psycho sur les bords, tordue mais bien amenée, qui nous rappelle tout autant la scène Powerviolence/Induscore du sud des Etats-Unis que le Crust honni des pays de l’Est en furie.
Un truc sale, rachitique, versant une partie de la rançon à des EYEHATEGOD planqués derrière les amplis et refilant un pourcentage à des TOMBS pas encore remis de leurs derniers méfaits impunis.
Court, mais bourré de mauvaises intentions. En gros, une vilaine et impressionnante démonstration.
Titres de l'album:
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