Déambulons donc dans les arcanes si nébuleuses de l’underground mondial pour se repaître de sonorités étranges et d’ensembles à la musique aussi hermétique que le graphisme de leur artwork. Il y avait longtemps que je ne m’étais pas fait les dents sur une vilaine démo bien cachée dans les tréfonds du net, et je dois avouer que ma trouvaille du jour avait quand même peu de chances d’être exhumée.
Il faut quand même dire qu’elle y était bien cachée….
Direction donc mon Vk préféré, celui qui propose des sorties toutes plus confidentielles les unes que les autres, pour y dénicher une troupe d’Américains qui n’ont pas dû voir le soleil depuis longtemps du fin fond de leur cave…
Examinons. Un Bandcamp des plus sommaire avec cette unique démo en menu déroulant, une page Facebook suivie par une quarantaine de personne, aucune bio, pas plus d’indications de style, mais une jaquette superbe qui orne cette production digitale aussi brutale qu’elle n’est bruyante.
Je vous livre de fait le peu d’infos à ma disposition, à savoir que les ou le ZETSUMETSU sont/est Américain(s), venant de Pittsfield Charter Township (sorte de gouvernement local typique du Michigan), et que ce groupe ou projet propose donc sa première réalisation sous la forme de cette démo numéro 1, qui étale de belles qualités bruitistes, aussi lourdes et éprouvantes que rapides et crispantes.
Le son est à la hauteur d’une première maquette dans le style choisi, qui n’est d’ailleurs pas vraiment défini. Si son/ses auteur(s), par provocation sans doute, le définissent/définit comme « de la merde », pas d’inquiétude à avoir. Il y a des choses à retirer de cette première tentative qui justement essaie de relier le Black le plus lo-fi à l’Ambient le plus sombre et enfoui, tout en amalgamant le tout d’une attitude un peu Noisy Doom parfois assez bien sentie.
Vous l’aurez compris, la musique des ZETSUMETSU n’en est pas vraiment, et évoque tout autant les délires sadiques d’ABRUPTUM, les longues plaintes glauques d’ENCOFFINATION, que les constructions libres et effrayantes de GNAW THEIR TONGUES, soit un bilan en forme de refus total de toute musicalité.
Trois morceaux seulement, mais qui sont largement susceptibles de vous laisser entrevoir le potentiel du projet, si tant est que cette aventure ne connaisse une suite.
Mais ZETSUMETSU, malgré son mépris affiché pour toute forme de séduction musicale, n’est pas dénué d’intérêt. Cette premier démo dégage un charme très étrange, rédhibitoire pour le commun des mortels exigeant un minimum de musicalité et de finalité, mais assez envoutant pour tous les bruitistes nihilistes qui ne crachent pas sur un absolu abstrait décomplexé.
Si l’on en croit leurs indications évasives, on trouve dans les trois pistes de cette Démo I du Doom (beaucoup), du Sludge (un peu), et du Grind (un petit peu), le tout abordé sous un angle de BM lo-fi et de Dark Ambient noyé dans les effets de distorsion extrême et d’arrangements synthétiques poisseux.
C’est bordélique, dissonant, pas forcément logique, mais viscéral, énigmatique, et relativement opaque. On peut bien évidemment trouver ça très futile et anecdotique, voire redondant dans ce refus d’évoluer, mais il est difficile en douze minutes de cloisonnement de proposer des variations, si tant est que telle fut la volonté des auteurs.
Alors entre le brouhaha assumé de l’ouverture macabre de « Sudden Death » qui mérite bien son nom et le parallèle avec les premières démos inécoutables d’ABRUPTUM, le chaos total et assourdissant du terrifiant « Deranged », qui effectivement soulève quelques questions sur la santé mentale du/des musicien(s), et le final terrassant de « Rotten Womb » qui compile les idées étalées par mégarde sur les deux premières interventions, le bilan est lourd et gluant, et sonne comme une union post mortem entre un Funeral Doom d’extrême onction et un Black/Grind tétanisant et froid comme un linceul à même la peau.
Loin d’être inintéressante, cette première démo est encore un peu brève pour juger du potentiel d’un projet assez trouble, mais étalées sur un longue durée, ces idées monolithiques et faussement figées pourraient découler sur un postulat glaçant apte à défier les figures de proue de l’extrême fort peu remises en question ces derniers temps.
Mais en collant à l’esprit sans compromission de l’underground, ZETSUMETSU s’affirme comme une force en présence, et nous donne l’envie de rester collés à leur actualité.
Pourvu qu’ils ne se perdent pas dans les limbes avant de proposer quelque chose de nouveau. Et de putride si possible.
Titres de l'album:
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