Quand un groupe se baptise DESTRUCTO en hommage aux héros bestiaux brésiliens SARCOFAGO, HOLOCAUSTO et VULCANO, on sait d’avance à quoi s‘attendre. Pourtant, ces musiciens ne sont pas originaires de Sao Paulo ni de Belo Horizonte, mais bien d’Amsterdam, ce qui ne les empêche gère d’avoir le droit de revendiquer les influences qu’ils souhaitent. Né en 2018, ce power-trio infernal gomme tout doute éventuel sur ses photos promo, sur lesquelles J.J. Soulcrusher (basse/chant), Necrohammer (batterie) et G.G. Motörphallus (guitare/chant) apparaissent grimés comme à la grande époque d’HELLHAMMER ou SARCOFAGO justement, et entre les bracelets cloutés à rendre Kerry King et Schmier complexés, les postures héritées de Tom Warrior, et l’attitude bravache dérivée de la culture sud-américaine, DESTRUCTO pose les jalons de sa philosophie, et démontre avant même qu’un fan éventuel n’ait posé ses délicates oreilles sur sa musique qu’il n’est pas là pour bercer les petits nenfants avant la nuit.
Demonic Possession, premier LP, fait donc suite à une première démo sans nom publiée en 2019, et propulse le trio dans une dimension maléfique supérieure. Signés sur la référence brutale allemande Dying Victims Productions, DESTRUCTO se sent comme à la maison dans l’écurie germaine, et dispense donc ses enseignements à l’usage des satanistes amateurs nostalgiques des exactions les plus primaires et morbides des années 80.
SARCOFAGO, HOLOCAUSTO et VULCANO donc, mais pas seulement, et en poussant un peu le bouchon vers l’Europe et les Etats-Unis, il est tout à fait possible d’envisager cette hydre à trois têtes comme une bestiole néfaste engendrée d’un coït fugace entre HELLHAMMER et POSSESSED, un soir où la libido était boostée par la pleine lune de sang. Mais une simple lecture des titres des morceaux suffit à comprendre à quel genre de huns lubriques nous avons affaire. « Necromancy », « Demonic Possession », « Satan's Hammer », « Total Death » ou « I, Witchfukker » sont autant d’hymnes à la bestialité la plus primaire, et un sacré clin d’œil à ce que DARKTHRONE pourrait produire après une réunion des puristes anonymes.
D’ordinaire, les albums de Bestial Thrash sont souvent guidés par une soif de férocité et de vélocité. Ce qui est partiellement le cas ici, globalement même, et les titres fast n’raw se succèdent avec beaucoup de bonheur, mais pas que. Les trois sadiques savent aussi distiller des ambiances plus confinées et vicieuses, qui laissent la transpiration perler sur les jours fardées de blanc, et couler le mascara des paupières. Ainsi, l’inquiétant « Satan's Hammer », introduit par une charleston tonitruante, prône la lenteur autrefois adoubée par CELTIC FROST dans ses instants les plus pieux, et cet intermède insistant et martelé comme un leitmotiv satanique n’est justement pas sans évoquer le DARKTHRONE de Panzerfaust, en pleine crise de priapisme POSSESSED.
WE'RE THRILLED TO SHARE WITH ALL OF YOU SCUMFUKKS AND SATANIC SPEEDPUNKS THE DEVIL'S ROCK N ROLL!!!
WE WILL KEEP IT SHORT: DEMONIC POSSESSION IS BEST ENJOYED ON MAXIMUM VOLUME DURING THE ACT OF FORNICATION, MASTURBATION, AND INTOXICATION. FUKK OFF TO DEATH AND THANKS TO NO FUKKER. !!!!
Reproduit en majuscules et en gras pour respecter le choc de la formulation, ce discours promotionnel vaut finalement toutes les lignes qu’un chroniqueur pourrait coucher sur clavier. Il est évident que tous les morceaux de DESTRUCTO sont des incitations à la débauche, à la sodomie sans vaseline, à l’éjaculation faciale répétée et aux rapports sexuels fugaces au fin fond d’une friche industrielle immonde.
« I, Witchfukker » de son mid tempo guilleret et de son riff presque chantant dans ses déviances allemandes nous invite donc à la partie la moins fine de la sexualité débridée batave, avant d’en mettre un bon coup de rein dans le cul pour faire la fierté du SODOM d’Obsessed By Cruelty. Dans un registre différent, « Total Death », malgré l’homonymie de son titre ne fait pas référence aux messes noires de DARKTHRONE, mais bien au ton juvénile et blasphématoire du SEPULTURA le plus adolescent, celui de « War » et des premières années de violence.
Tout ceci est donc hautement recommandable, jouissif, pervers au dernier degré, et animé d’un esprit hédoniste irrésistible. Et le final « Demonic Possession » nous donne méchamment envie d’un rapprochement anal avec le maléfique Pazuzu, juste histoire de voir si nos mères sucent effectivement des chibres en enfer. Sale, bruyant, primaire mais intelligent, ce premier album de DESTRUCTO est un modèle d’exubérance, et d’une efficacité incontestable dans la bestialité la plus franche.
FUKK OFF TO DEATH
Et même après.
Titres de l’album:
01. Succubus
02. Black Mark
03. In Service of No One
04. Necromancy
05. Satan's Hammer
06. Lycanthro Kommando
07. Total Death
08. I, Witchfukker
09. Bloodthirst
10. Demonic Possession
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