Iron Bonehead tient bon la barre en ce moment, et nous prépare déjà la rentrée morose de janvier 2022. Le label allemand multiplie donc les promesses de sorties, toutes plus différentes les unes que les autres, mais animées d’un esprit commun : proposer autre chose qu’une simple resucée plus ou moins habile.
Cette fois-ci, c’est au Chili que la maison de disques à fait son marché, en proposant en format 12’’ dès le mois prochain une ancienne sortie de 2021. Publié en plein cœur de l’été par le concept chilien KERASFORA, Denn die Todten Reiten Schnell, étrangement baptisé en allemand pour un chant en anglais est donc le premier effort d’un one-man-band, mené de main de fer par Kerasfóra lui-même, se définissant comme non-binaire, mais cachant sa réelle identité derrière un écran de fumée tout à fait en phase avec sa vision artistique.
De fait, et après avoir pris connaissance du label et regardé attentivement cette superbe pochette noir et blanc, le chaland éventuel en manque de renseignements aura tendance à pencher pour un Black lo-fi très agressif, ou un Death/Thrash sombre et primaire. Rien n’est plus faux, et les grilles de cette demeure étrange s’ouvrent sur un jardin jonché de roses noires, de massifs desséchés par le temps, de pierre érodées, et de solitude le confinant au secret le plus intime.
Dans un registre de Black atmosphérique dominé par des riffs lancinants, Denn die Todten Reiten Schnell est une affaire musicale à prendre au sérieux, dont le seul talon d’Achille est cette durée plus que réduite. Un quart d’heure pour apprécier l’optique d’un musicien refusant le confort du chaos est trop peu pour vraiment s’immerger, mais ces trois morceaux et cette intro permettent néanmoins d’augurer d’un avenir noir mais fascinant.
Trois titres, drivés par une guitare répétitive et amère, des arrangements de claviers sobres, des mélodies vénéneuses, trois morceaux d’importance dans le classicisme, pour une opération séduction des plus gothiques et romantiques d’entre vous. Toutefois, ne vous leurrez-pas, le projet garde cette patine violente et cette méchanceté sous-jacente que le Black Metal le plus viscéral exige de ses disciples. Impeccablement produit pour que chaque ornementation se détache d’un bâtiment global, Denn die Todten Reiten Schnell est une excellente surprise que « Night's Symbol » dévoile de son entame en cordes médiévales et de son ambiance craquante glaciale.
Et lorsque le premier riff entre en lice, la lourdeur s’impose, et soutient de toutes ses forces un chant raclé au possible, nous guidant parfois sur la piste d’un DSBM non avoué, mais inscrit en filigrane. L’utilisation de percussions étonnantes, ce feedback permanent, et cette sensation d’isolation hivernale prennent à la gorge, et maintiennent facilement l’attention, même si l’approche est formelle et d’usage.
Très capable au moment de plaquer quelques notes de synthés minimalistes pour créer une atmosphère gothique, Kerasfóra nous invite dans son univers fait de ténèbres et de rares rais de lumière blafarde, et évite le chaos d’un BM trop rudimentaire et rapide pour mieux profiter de cette insistance rythmique qui fait la force de son leitmotiv. Loin des gimmicks faciles et des petits arrangements ludiques, KERASFORA sait vraiment imposer ses choix et s’y tenir, et signe donc un premier EP d’une grande valeur harmonique. Il ne nous reste plus à souhaiter que le musicien varie plus son propos à l’avenir pour éviter l’écueil dangereux de la redondance forcée, mais « A Silver Light », plus preste, insiste sur l’importance du BATHORY viking, et nous laisse augurer de lendemains moins systématiques.
La bande-son idéale pour un mois de janvier déprimant donnant envie de se terrer dans une demeure isolée, loin de la société et de son matérialisme.
Titres de l’album:
01. Southern Wind
02. Night's Symbol
03. Spectral Twilight
04. A Silver Light
Erf, les claviers font un peu trop pouic pouic, dommage.
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